Filed under: 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, Biodiversité, Coléoptères, Diptères, Hémiptères, Insectes, Observations, Papillons, Rapports naturalistes, Semaine biodiversité, Uncategorized | Étiquettes: Acleris bergmanniana, Boarmie crépusculaire, Callicorexa praeusta, Campaea margaritata, Cantharis livida, Céladon, Chironome, Choristoneura hebenstreitella, Craniophora ligustri, Eidophasia messingiella, Eudonia mercurella, Eudonia pallida, Horisme jumeau, Horisme radicaria, Korscheltellus lupulinus, L'Ecaille tigrée, La Boarmie rhomboïdale, la Troënière, Louvette, Oligia strigilis, Peribatodes rhomboidaraia, Ptycholoma lecheana, Spilosoma lubricipeda, Téléphore livide
A l’occasion des fêtes de la Nature, nous avions projeté avec Fabienne de l’Association du jardin des couleurs à Montreuil une observation des papillons de nuit sur le parc des Beaumonts. Cette sortie a eu lieu la nuit du samedi 21 au dimanche 22 mai.
Les participants dont de nombreux enfants ont été intéressés par cette animation et ont pu admirer la diversité des papillons de nuit et quelques autres insectes. La température clémente et l’absence de vent ont été favorables et nous ont permis d’inventorier une vingtaine d’espèces de Lépidoptères dont la présence de 4 d’entre-eux n’avait pas encore été signalée du parc.
Le protocole de Science participative sur les papillons de jour SPIPOLL (Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs a été présenté par Fabienne. J’ai présenté sommairement l’intérêt de la connaissance des Hétérocères.
Le lecteur pourra retrouver ces aspects dans les deux anciens posts sur le site de BNEV
La très grande majorité des lépidoptères sont de mœurs nocturnes. En effet, même si les papillons de jours (Rhopalocères) sont bien connus, leur effectif ne représente pas plus de 5 % de l’ensemble des espèces (environ 5300 en France)
En plus de l’utilisation des pesticides et de l’urbanisation, les papillons volant la nuit sont affectés par la pollution lumineuse.
En effet cette pollution ou disparition de la nuit due en grande partie à l’éclairage urbain et des sites industriels est nocive pour les espèces animales nocturnes.
23 % de la surface mondiale terrestre est éclairée dont 88 % pour l’Europe. Le taux annuel de la raréfaction de la nuit était en 2016 d’environ 6 % à l’échelle mondiale.
30 % des vertébrés et 60 % des invertébrés sont affectés par l’éclairage urbain. Différentes études assez récentes ont prouvé que les papillons de nuit descendent moins dans la végétation pour se nourrir dans les zones éclairées. Ceci affecte aussi leur reproduction1.
Rappelons que les radiations ultraviolettes que notre système oculaire ne permet pas de détecter sont analysées par les yeux à facettes des Lépidoptères nocturnes. Ils se déplacent souvent la nuit dans une direction faisant un angle constant avec les rayons UV provenant de la lune, qui est sur un court laps de temps un point fixe à l’infini.
Ils sont donc leurrés par l’éclairage urbain (et les lampes utilisées pour les attirer) et viennent tournoyer ou se poser près des lampes.
Lors de ce samedi quelques insectes d’ordres différents se sont posés sur le drap.
Quelques Coléoptères diurnes se sont joints aux papillons de nuit. Nous avons noté plusieurs Coccinelles asiatiques et un représentant de la famille des Cantharides : Le Téléphore livide Cantharis livida.
La mare perchée n’étant pas éloignée de la lampe, quelques Diptères dont des Chironomes ont été attirés.
Enfin quelques punaises aquatiques ont été également attirées. Ces petites espèces qui ne dépassent pas 5 à 7mm de longueur possèdent des pattes qui leur permettent de ramer à la surface de l’eau. L’espèce photographiée ressemble à Callicorexa praeusta. La photographie de la face ventrale aurait peut être permis de confirmer cette espèce.
Pour les papillons de nuit (Hétérocères) on peut artificiellement distinguer les espèces d’assez grandes tailles supérieure à environ 1,5 cm désignées communément par Macrohétérocères des espèces de taille plus petite : Microhétérocères ou usuellement microlépidoptères.
Une famille originale de papillons est celle des Hépiales (Hepialidae). Cette famille fait partie de l’infra-ordre des Exoporia. Leurs antennes sont courtes et ils ne possèdent pas de palpes maxillaires. La nervation des ailes antérieures et postérieures est assez semblable.
Les chenilles se nourrissent de racines de diverses plantes. La nymphose se fait donc dans le sol. La France compte 9 espèces d’Hépiales dont certaines ne se trouvent que dans des biotopes montagnards.
Ce sont des papillons de taille modeste allant d’une envergure de 6 à 7mm pour les plus petits à plusieurs cm pour les plus grands. Nous avons vu une petite dizaine de Louvettes (Korscheltellus lupulinus). Cette espèce discrète est rarement observée de jour mais est bien détectée à la lampe. La chenille consomme les racines de diverses plantes basses : Graminées, Plantain, Ortie, Carotte…
L’espèce est univoltine (une seule génération annuelle) et vole en mai et juin.
Dans les microlépidoptères la famille des Tordeuses compte environ 600 espèces en France. Leur envergure s’étale de 5 à 7mm pour les plus petits à 2,5 à 3 cm pour les plus grands.
Les ailes antérieures recouvrent les ailes postérieures au repos. Elles se replient en toit sur le corps. Les ailes antérieures sont assez larges et en général de couleurs plus ou moins vives et possédant divers motifs qui peuvent permettre une identification aisée pour certains le leurs représentants. Les ailes postérieures sont en général uniformes. Les chenilles enroulent ou tordent les feuilles afin de pouvoir les consommer tout en restant cachées. Cette particularité est à l’origine du nom de la famille.
52 espèces de tordeuses ont déjà été répertoriées au Parc des Beaumonts. Lors de cette sortie nocturne trois nouvelles espèces ont pu être observées. En dehors des tordeuses très courantes et celles qui occasionnent des dégâts comme le Carpocapse des pommes qui vit à l’intérieur du fruit et qui le rend invendable, la majorité des espèces n’ont pas de nom vernaculaire mais ne possèdent que la désignation latine binominale.
La plus grande est Choristoneura hebenstreitella. Son envergure est d’environ 2,3 cm. Elle ne semble pas avoir été détectée récemment en Seine-Saint-Denis. La chenille polyphage se nourrit aux dépens de nombreux arbres : Saules, Pommiers, Poiriers, Noisetiers, Chênes, Bouleaux, Pruniers, Sureaux et aussi des Ronces. L’époque de vol de l’adulte en France s’étalerait de mai à juin.
La seconde espèce de taille un peu plus petite est Ptycholoma lecheana. L’imago attiré par la lampe est déjà un peu défraîchi et ne possède pas les couleurs des imagos fraîchement éclos. Il est quand même reconnaissable au pli formé sur l’apex de l’aile antérieure. J’ai déjà trouvé cette espèce en Seine-Saint-Denis et dans le bois de Vincennes (Paris). Sa chenille est également polyphage sur les essences d’arbres et d’arbustes.
Enfin la troisième est nettement plus petite et joliment colorée. Selon l’orientation de la lumière sur l’aile antérieure on peut admirer des bandes argentées. Le point noir sur chaque aile est formé d’une touffe d’écailles noires qui se dresse perpendiculairement au plan de l’aile. Il s’agit d’Acleris bergmanniana. Ce spécimen s’est posé sur le pantalon de Sylvain. Elle vole en fin d’après-midi de juin à juillet mais est également attirée par la lumière.
les Pyrales sont représentées par environ 500 espèces en France.
Leur taille est plus variable que celles des tordeuses car si certaines ne dépassent pas 1 à 1,5 cm d’envergure, d’autres dépassent la taille des Piérides ! La Pyrale de l’Ortie est une pyrale de grande taille des plus communes. Les Pyrales se caractérisent également par la présence d’écailles à la base de la trompe. Le parc des Beaumonts accueille 45 espèces. Certaines espèces sont diurnes comme la Pyrale de la menthe et celle du plantain. D’autres sont attirées par la lumière. Les ailes sont de forme assez allongée. Les ailes antérieures recouvrent les ailes postérieures au repos.
Deux Pyrales ont observées lors de cette session. La première, l’Eudorée pâle 2 Eudonia pallida, possède une envergure de 16 à 18mm. Cette espèce est assez terne et possède moins de dessins que les autres représentants de la sous-famille des Scopariinae. Les chenilles de cette sous-famille se nourrissent de mousses ou le lichens. L’Eudorée pâle se nourrit de mousses terrestres où elle tisse un abri de soie. Elle avait déjà été découverte de jour sur la friche centrale du parc où se trouvent maintenant les vaches et les chèvres.
La seconde, beaucoup plus commune et riche de motifs bien contrastés, est L’Eudorée commune3 Eudonia mercurella. Sa chenille forme également une galerie de soie sur les mousses. L’imago est observé de mai à septembre. Il a été observé de nombreuses fois sur le parc posé sur des troncs.
Les Yponomeutes sont regroupés dans un ensemble de plusieurs familles. Si le genre Yponomeuta est représenté par des imagos blancs à petits points noirs, d’autres Yponomeutes ont une livrée bien différente. En particulier dans la famille des Plutellidae cet Eidophasia messingiella est très caractéristique. Les ailes sont brun-noir entrecoupées d’une ligne blanche. Les antennes sont noires sur environ les 2/3 et la partie terminale est blanche. Les écailles noires très épaisses sur les antennes sont celles d’une femelle. Le mâle présente aussi des écailles noires mais moins grandes. Un imago avait déjà été découvert par hasard de jour en passant un coup de filet dans la végétation basse où pousse une de ses plantes favorites ; le Cardaire drave ou le Passerage drave : Cardaria drava ou Lepidium drava. Cette espèce est univoltine et l’adulte vole de juin à juillet.
Les Macrohétérocères sont essentiellement représentés par deux grandes familles : Les Géomètres et les Noctuelles.
Les Géomètres (environ 600 espèces en France) tirent leur nom de la manière dont se déplacent les chenilles. Ne possédant pas de fausses pattes, elles doivent s’arc-bouter pour se déplacer telle la chaîne de l’arpenteur ou du géomètre. Le corps est assez grêle. Les ailes sont posées à plat sur le support et les postérieures sont visibles. Les dessins et stries sont en continuité et souvent cryptiques lorsqu’elles sont posées sur les écorces d’arbres ou dans la végétation.
Il a été recensé aux Beaumonts, mais surtout en journée, une petite cinquantaine d’espèces.
Nous avons vu lors de cette nuit :
l’Alternée : Epirrhoe alternata
La Géomètre à barreaux : Chiasmia clathrata
L’Acidalie dégénérée : Idaea degeneraria
La Boarmie rhomboïdale : Peribatodes rhomboidaria
On notera les antennes bipectinées de ce mâle qui se réduisent avant d’atteindre l’extrémité. Les antennes permettent en particulier à l’adulte de détecter une faible quantité de molécules émises par la femelle et de pouvoir ainsi s’en approcher la nuit.
L’Horisme jumeau: Horisme radicaria
Cette espèce est très voisine de l’Horisme élégant: Horisme tersata . les chenilles de ces deux papillons s’alimentent de la Clématite. L’Horisme jumeau présente en général une coloration plus ocre que celle de l’Horisme élégant qui est plus grise. Les stries sont moins visibles chez l’Horisme jumeau que chez l’Horisme élégant. L’examen des pièces génitales a montré que ces deux espèces cohabitent au parc des Beaumonts. Selon Patrice Leraut, sur une même station où se trouvent les deux espèces, H. radicaria préfèrerait les biotopes ensoleillés et assez secs.
Le Céladon : Campaea margaritata
Cette belle espèce est arrivée le dimanche matin vers 0h20. Elle n’est pas venue sur le drap mais s’est posée sur l’herbe où elle a été photographiée. La chenille de cette espèce se nourrit de feuilles d’essences arbustives diverses : Saule, Charme, Aulnes, Hêtre, Chênes, Fruitiers, Érables… La chenille hiverne et les adultes émergent en mai-juin. Une seconde génération dont les adultes sont de plus petite taille a lieu en août-septembre.
Les Noctuelles forment la famille la plus importante en nombre d’espèces (plus de 900 en France). Les ailes antérieures recouvrent les postérieures au repos. Le corps est trapu et le vol rapide et vigoureux. Nous n’avons recensé qu’une cinquantaine d’espèces aux Beaumonts.
Lors de cette nuit nous avons vu :
Le Gamma ou Lambda : Autographa gamma,
Le Hibou : Noctua pronuba
La méticuleuse Phlogophora meticulosa. Nous avons pu observer le repliement des ailes antérieures.
La Troënière Craniophora ligustri que nous avions déjà observée lors de notre première séance nocturne. Plusieurs exemplaires de cette espèce se sont posés sur le drap ainsi que deux exemplaires entièrement noir (forme nigra).
L’écaille tigrée (Spilosoma lubricipeda) a séduit les participants et participantes par sa jolie livrée.
Deux imagos de cette belle espèce se sont posés sur le drap.
Enfin une espèce du genre Oligia, sans doute Oligia strigilis, la Procude du Dactyle a été observée et collectée. Plusieurs imagos de ce papillon se sont posés sur le drap. Elle fait partie d’un complexe de trois espèces qui peuvent être confondues : Oligia strigilis (Procude du Dactyle), Oligia versicolor (Procude versicolore) , Oligia latruncula (Procude trompeuse). L’analyse des pièces génitales est souvent nécessaire pour lever l’indétermination. Les chenilles de ces trois espèces vivent sur les graminées de la famille des Poacées. Elles volent de mai à août.
Cette espèce n’avait pas encore été observée dans le parc.
1Manuel d’écologie urbaine Audrey Muratet-François Chiron, Photographies Myr Muratet ; Les presses du réel Collection Al Dante 2019
2 : Nom forgé par Patrice Leraut dans son ouvrage : Papillons de nuit d’Europe, volume 3 : Zygènes , Pyrales 1
Editions NAP 2012
3Nom forgé par Patrice Leraut dans son ouvrage : Papillons de nuit d’Europe, volume 3 : Zygènes , Pyrales 1
Editions NAP 2012
André Lantz et Fabienne Dueymes, membres de l’OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement)
le 28 mai 2022.
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Les 24h de la biodiversité se sont tenues le samedi 25 juin 2016 à Montreuil.
Le programme avait été présenté dans l’article précédent.
Une dizaine de participants dont les randonneurs montreuillois se sont retrouvés au parc des Beaumonts avec David Thorns, ornithologue, et André Lantz, entomologiste, de l’association BNEV. Cette année le temps ensoleillé a été plus favorable à l’observation des insectes que lors des années antérieures. Les horaires étaient plus propices aux insectes qu’aux oiseaux. Certains d’entre eux n’ont pu être déterminés que par leur chant car, en cette saison, ils sont souvent cachés par la végétation.
Voici la liste des espèces rencontrées lors de cette visite:
Les Piérides blanches ont été très nombreuses, également réparties dans la zone paysagère et dans la partie plus sauvage du parc. D’autres espèces comme le Demi-deuil ou la Trichie de la rose ne se rencontrent que dans les prairies sauvages non fauchées ou le long du ru qui descend de la mare perchée.
date | genre | espèce | nom vernaculaire | nombre | remarques |
25/06/16 | Pieris | Piérides blanches | 26 | dont Pieris rapae et Pieris napi | |
25/06/16 | Melanargia | galathea | Demi-Deuil | 3 | |
25/06/16 | Pararge | aegeria | Tircis | 2 | |
25/06/16 | Polyommatus | icarus | Azuré de la Bugrane | 1 | |
25/06/16 | Apis | mellifera | Abeille domestique | 8 | |
25/06/16 | Bombus | sp | Bourdon | 3 | |
25/06/16 | Xylocopa | sp | Xylocope | 1 | |
25/06/16 | Trichius | rosaceus | Trichie de la Rose | 1 | |
25/06/16 | Libellule | 2 | en vol, non déterminable | ||
25/06/16 | Tettigonia | viridissima | Sauterelle verte | 3 | |
25/06/16 | Coccinella | septempunctata | Coccinelle à 7 points | 1 | |
25/06/16 | Sylvia | atricapilla | Fauvette à tête noire | 1 | entendue |
25/06/16 | Phylloscopus | collybita | Pouillot véloce | 1 | vu |
25/06/16 | Troglodytes | troglodytes | Troglodyte mignon | 1 | entendu |
25/06/16 | Pica | pica | Pie bavarde | 1 | vue |
25/06/16 | Dendrocopos | major | Pic épeiche | 1 | vu |
David Thorns nous a permis de distinguer au moyen de son téléobjectif performant la piéride de la rave, au dessous uni, de la piéride du navet où les nervures des ailes postérieures sont soulignées d’écailles sombres.
Les deux photos suivantes illustrent une femelle de la piéride du Navet Pieris napi. La femelle se distingue du mâle par la présence de deux points noirs sur la face dorsale de l’aile antérieure. Les nervures sont bien soulignées d’écailles plus sombres sur le revers de l’aile postérieure.
La piéride de la rave (Pieris rapae) présente un revers uni.
Le demi-Deuil (Melanargia galathea)avec son damier noir et blanc est une des espèces bien reconnaissables. Elle affectionne les prairies non fauchées et fleuries.
Lors de cette visite les participants se sont aussi intéressés aux plantes et fleurs du parc, dont certaines sont mellifères et attirent de nombreux insectes.
André Lantz le 4 juillet 2016.
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Orchidées du printemps 2016
La coupe des cornouillers avant le printemps de cette saison a été assez favorable à la repousse et floraison de quelques orchidées. Il serait cependant nécessaire d’extraire les végétaux coupés ou broyés afin de garder au sol sa composition originelle. L’apport de bois mort entraîne un enrichissement du sol préjudiciable à la fois aux orchidées mais aussi à d’autres plantes qui affectionnent les prairies mésophiles.
L’orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) est une orchidée de pelouse calcaire ensoleillée.
La taille de l’épi qui est pyramidal dans le début de floraison peut atteindre 50cm. Les fleurs sont nombreuses. Le labelle est trilobé et porte à sa base deux lamelles quasi parallèles.
Bien que n’offrant pas de nectar, les fleurs peuvent être pollinisées par des insectes dont des papillons.
L’Ophrys abeille (Ophrys apifera) est le plus commun des Ophrys. C’est aussi le seul Ophrys autogame (Il peut se reproduire par autofécondation. Les pollinies (masses de pollen) sortent de leur loges et s’incurvent vers le stigmate. Les grains de pollens peuvent alors tomber sur le stigmate et féconder l’ovaire. Ainsi certaines mutations (modification de la couleur ou de la forme des pétales) peuvent être transmises aux descendants.
Le Dactylorhiza négligé ou Orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa) est une plante pouvant atteindre 80 cm de haut. Comme les autre fleurs de dactylorhiza le labelle est parsemé de petits traits plus foncés, contrastant sur un fond clair. Cette plante pousse dans les prairies calcicoles humides. C’est une plante septentrionale car on ne la trouve qu’au dessus d’une ligne reliant la ville de Nantes à celle de Strasbourg. Elle est protégée en Île de France.
Signalons que plusieurs papillons migrateurs sont revenus. La Belle-Dame (Vanessa cardui) est de retour en Île de France et on peut l’observer au parc les jours de beau temps.
Les 24 h de la biodiversité en Seine Saint-Denis se dérouleront cette année le samedi 25 juin et le dimanche 26 juin sur l’ensemble du département.
A Montreuil, cet événement se déroulera le 25 juin de la manière suivante :
24h de la Biodiversité à Montreuil le samedi 25 juin 2016
1) Départ de la randonnée pédestre avec François Degoul et Claire Nicolas à 9 h précises sur les marches de la Mairie de Montreuil en direction du parc Montreau. Tour du Parc Montreau.
2) Après le parc Montreau, Rendez-vous vers 10h 45 au Jardin des Couleurs, 39 rue Bouchor (bus 122 et 301, arrêt Ruffins) pour l’animation des Ateliers de la Nature autour des herbes de la Saint Jean : traditions, reconnaissance des plantes, usages et préparations à réaliser ensemble (Françoise Curtet, Jean Werlen).
3) Vers 11h 45 : départ du Jardin des Couleurs en direction des Murs à pêches (prairie des Murs à pêches, rue Pierre de Montreuil et impasse Gobetue). Arrivée vers le site prévue à 12h.
Animations sur le site et repas commun végétalien organisé par les Estivales de la permaculture (Christophe Bichon).
4) Départ du site vers 13h30 en direction du parc des Beaumonts. Rendez-vous sur le parking face au 5 rue Paul Doumer (bus 122, arrêt St Just) à 13h 45.
Animation sur les papillons et les oiseaux de 13h 45 à 15h 15 sur le site par l’association BNEV (André Lantz et David Thorns).
5) Départ du parc des Beaumonts (statue du calligraphe chinois rue Jean Moulin) vers 15 h 15. Retour entre 16h 30 et 17h par le parc Jean Moulin – Les Guilands ou directement à la Mairie selon la Météo.
En plus de ce parcours, des animations et des ateliers seront proposés
– le samedi après-midi sur le site du Jardin des Couleurs par Les Ateliers de la Nature
– le samedi et le dimanche après-midi sur la prairie des Murs à pêches par les Estivales de la Permaculture
Venez nombreux participer à cet événement. Vous pouvez vous inscrire gratuitement sur le site suivant:
Vous pourrez aussi participer le dimanche 26 juin à une sortie organisée par l’ANCA sur la friche de Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne).
Au programme : observations naturalistes (flore, insectes et oiseaux) au cours d’une promenade d’environ 3H.
Le rendez-vous est fixé à 14H, sur le parking juste après l’entrée du poste de Surveillance de Ville-Evrard (entrée: 202 avenue Jean Jaurès, 93330 Neuilly-sur-Marne).
Pour participer, si vous le souhaitez, il faut s’inscrire auprès du département : http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/24H-pour-la-biodiversite-2016-des-animations-sportives-et-naturalistes.html#outil_sommaire_3
André Lantz le 13 juin 2016
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Quelques insectes du printemps 2016
Comme chaque année les premiers rayons de soleil et de chaleur réveillent les papillons endormis durant la période hivernale. Quelques plantes sont déjà fleuries et procurent aux espèces hivernantes le nectar dont ils ont besoin pour voler et se reproduire.
Le Paon du jour (Aglais io), dont la chenille consomme les Orties dioïques au parc des Beaumonts, est une espèce bivoltine, c’est à dire qu’elle présente deux générations dans une année. Les imagos tardifs de seconde génération se cachent l’hiver dans des endroits sombres et le revers noir de leurs ailes assure une protection efficace contre d’éventuels prédateurs. L’exemplaire photographié appréciait les fleurs de pissenlit.
On peut imaginer dans le détail de l’ocelle de l’aile postérieure une petite tête de lutin facétieux.
Le Robert-le diable (Polygonia c-album) fait aussi partie des Vanesses qui hibernent. Cette espèce est également bivoltine. Contrairement au paon du jour dont les imagos de première et de seconde génération présentent des motifs et des colorations identiques, les exemplaires de seconde génération (août octobre) du Robert- le Diable présentent des ailes plus découpées et une coloration fauve plus foncée que ceux de la première génération (juin-août). Le spécimen photographié est bien un hibernant de seconde génération.
Le Tircis (Pararge aegeria) est un papillon commun que l’on peut trouver maintenant dans les Villes. La chenille se nourrit de graminées et les arbres fournissent la mi-ombre qu’affectionne l’adulte.
Cette espèce possède 3 à 4 générations annuelles mais n’hiberne pas. Les ailes des mâles offrent en général des taches claires moins étendues que chez les femelles. Cette espèce présente deux taxons en France. Le taxon aegeria (Pararge aegeria aegeria) possède une couleur de fond plus orangé. Le Taxon Tircis (Pararge aegeruia tircis) un fond plus clair.
Le taxon aegeria est implanté dans le sud de la France et tircis dans le nord. Les études récentes d’ADN ne montrent pas de différence génétique entre les deux taxons.
Le réchauffement climatique favorise la remontée vers le nord du taxon aegeria.
L’exemplaire photographié au parc illustre bien le taxon tircis avec des taches assez claires. L’imago vient sans doute d’émerger compte tenu de sa livrée intacte et de sa pilosité en très bon état.
Les imagos des Piérides n’hibernent pas.
Les premiers adultes émergent donc aux premiers beaux jours. Cets espèces peuvent être trivoltines : 3 générations par an. La première vole de début avril à mai, la seconde de juin à août et la troisième de août à septembre. En vol il n’est pas possible de distinguer la Piéride de la rave (Pieris rapae) de la Piéride du Navet (Pieris napi).
Lorsque le papillon est posé, l’observation du revers des ailes permet de faire l’identification.
La face ventrale des ailes est uniforme chez la Piéride de la rave alors que les nervures sont soulignées de noir chez la Piéride du navet.
Les nervures des ailes postérieures sont beaucoup plus soulignées de gris verdâtre pour les adultes de la première génération. Le dimorphisme sexuel est bien marqué. Les femelles présentent deux taches noires bien visibles sur le dessus de l’aile antérieure alors que le mâle n’en possède qu’une moins prononcée.
Le cliché suivant d’une Piéride du navet butinant un pissenlit illustre à la fois les nervures bien soulignées d’écailles noires sur le dessous et légèrement soulignées sur la face dorsale des ailes.
Les lichens sont constitués de champignons, essentiellement ascomycète, (90 à 95 % de la biomasse) et d’algues, soit des Procaryotes (cyanobactéries) soit des Eucaryotes (algues vertes).
Même minoritaires, les algues fournissent par photosynthèse les ressources carbonées nécessaires à la vie du lichen. Le champignon fournit la protection, l’eau et les éléments minéraux.
La propriété des lichens est la reviviscence. Ces êtres vivants sont capables de passer de très nombreuses fois d’un état déshydraté à un état hydraté. Cette propriété leur permet de conquérir des milieux hors sols comme les arbres ou les rochers. La principale source d’eau est donc la pluie. C’est la raison pour laquelle les lichens sont très sensible à la pollution. En effet l’eau de pluie chargée de polluant atmosphérique comme le dioxyde de souffre est acide et ne permet plus au lichen de se développer. Ils sont des bons indicateurs de la qualité de l’air. On admet que les lichens couvrent 8 % des surfaces terrestres émergées. Cependant, comme les autres champignons ils accumulent des métaux lourds.
La Parmélie des murailles ou Xanthorine (Xanthoria parietina) est un lichen très commun reconnaissable à sa couleur jaune ou jaune-orange.
Cette couleur secrétée par le champignon est du à la pariétine. La couleur orange est d’autant plus prononcée que le lichen est placé en plein soleil. Comme bon nombre d’autres lichens la parmélie prospère sur deux milieux différents: L’écologie est dite corticole sur les écorces des vieux arbres ou saxicole sur les rochers ou les pierres.
Les algues monocellulaires qui vivent dans la parmélie sont du genre Trebouxia.
La reproduction peut se faire par l’eau ou le vent qui transporte les spores. Cependant deux acariens se nourrissant du lichen rejettent dans leurs fèces des spores et des algues intactes car non digérées par le tube digestif de ces acariens. Ce processus facilite la reproduction et la dissémination du lichen.
La Parmélie a été utilisée pour la fabrication d’un colorant. Pilée et mélangée à de l’urine elle servait à teindre la laine en rose, en particulier pour la confection des kilts écossais.
Ce lichen aurait servi par les guérisseurs de moyen-âge à soigner la jaunisse et les maladies du foi selon la théorie des signatures.
L’exemplaire photographié se trouvait sur un vieux frêne abattu par le vent. On peut distinguer les petites coupelles oranges désignées par apothécies discoïdes. Ce sont les parties fertiles des champignons. (comme pour les pézizes où les apothécies peuvent atteindre plusieurs centimètres).
En réhydratant une partie du lichen, les apothécies se sont gonflées. Les algues participent à la coloration plus verdâtre du champignon.
Le cliché microscopique suivant montre un asque avec les spores. Il y a 8 spores par asques mais certaines d’entre elles peuvent être cachées par d’autres . On distingue également les algues vertes.
Le cliché suivant montre les 8 spores dans un asque. Elles ne sont pas encore mûres mais leur forme en sablier à ce stade d’évolution est caractéristique. Les spores sont dites polariloculaires.
Certaines chenilles se nourrissent de lichens. La Lithosie complanule (Eilema lurideola) ou Lithosie plombée est un papillon nocturne de la famille des Erebidae. La chenille est noire avec une bande latérale rouge par côté. Cette espèce a été trouvée aux Beaumonts. La chenille photographiée sur la parmélie des murailles provient du parc. Au dernier stade de sa croissance la chenille ne mesure pas plus de 20mm.
Les ailes antérieures de l’imago sont grises avec une fine bordure costale jaune qui s’amenuise vers l’apex.
L’Ornithogale en ombelle (Ornithogalum umbellatum) n’avait pas à ma connaissance été notée au Parc des Beaumonts. On peut aussi en voir quelques pieds au Parc départemental Jean Moulin-Les Guilands sur les communes de Montreuil et de Bagnolet.
Cette plante bulbeuse est aussi nommée Dame d’onze heures. Les jours gris et sans soleil les fleurs ne s’ouvrent pas. Par contre les jours ensoleillés où les polinisateurs sont plus nombreux à sortir et visiter les fleurs, les 6 tépales de l’ornithogale s’ouvent vers 11h.
Sorties Ornithologiques au parc des Beaumonts
Venez découvrir le 22 mai de 9h30 à 12h 30 la richesse ornithologique du parc des Beaumonts où la faune et la flore sauvages sont protégées. Promenade détendue et conviviale. Prévoir : jumelles. Promenade ornithologique conseillée pour s’initier ou se perfectionner. Rdv : 9 h 15. Avenue Jean Moulin, à côté de la statue monumentale du calligraphe, au pied de l’escalier d’accès au parc des Beaumonts. Limité à 12 participants. Promenade ornithologique animée par Thomas Puaud (06.87.23.69.95). Réservation obligatoire au plus tard le vendredi précédant l’activité avant 16 h auprès du service Environnement et Développement Durable de la Ville de Montreuil : 01 48 70 67 94 – environnement@montreuil.fr. Renseignements auprè du service Environnement et Développement Durable de Montreuil ou Thomas PUAUD (entre 19h30 et 21h30). 24 Heures de la Biodiversité Le samedi 25 juin et le dimanche 26 juin se tiendront les 24 heures de la Biodiversité sur le territoire du département de la Seine-Saint-Denis. Les diverses associations naturalistes et sportives de plein-air pourront s’y rencontrer. Vous pouvez dès maintenant retenir ces dates. Des informations sur les activités proposées à Montreuil vous seront indiquées plus tard. Les randonneurs de Tourisme, loisir et culture de Montreuil s’associeront à des manifestations naturalistes proposées par BNEV, Le jardin des Couleurs et le sens de l’Humus (Estivales de la permaculture) le samedi 25 juin. Notez bien ces dates sur votre agenda. André Lantz, le 12 avril 2016 |
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Filed under: 3. LA FAUNE, Araignées, Diptères, Insectes, Observations, Observations diverses, Papillons, Semaine biodiversité | Étiquettes: Aglais io, Aglais urticae, Emmelina monodactyla, Episyrphus balteatus, Orthosia cerasi, Orthosie du cerisier, paon du jour, Pararge aegeria tircis, petite tortue, Pisaura mirabilis, Pisaure admirable, Polygonia c album, Ptérophore commun, Robert le diable, Scatophaga stercoraria, Scatophage stercoraire, Suillia variegata, syrphe ceinturé, Syrphe du groseiller, Syrphus ribesii, tircis
Des printemps qui ne se ressemblent pas!
En 2013 Il était particulièrement tardif et cette année il est bien hâtif.
Si l’on compare les sorties de quelques uns de nos rhopalocères, en 2013 le premier paon du jour (Aglais io) avait été observé le 25 mars en 2013 alors qu’en 2014 il volait le 8 mars.
Pour le Robert-le-Diable (Polygonia c-album), plusieurs individus volaient cette année dès le 8 mars alors qu’en 2013 un seul exemplaire avait été vu le 7 avril !
Parmi les noctuelles, l’Orthosie du cerisier (Orthosia cerasi) était sortie le 21 février. Comme la majorité des noctuelles, l’imago vole uniquement la nuit et peut s’observer sur les murs des habitations en journée. C’est une espèce commune dont la période de vol débute en février et se termine en mai. Cette espèce est univoltine (une seule génération par an). La chenille se développe sur les arbres caducifoliés.
Le Ptérophore commun (Emmelina monodactyla) est plus facile à identifier sur un mur que dans la végétation où il passe totalement inaperçu. Cette espèce est nocturne et attirée par les lumières.
La petite tortue (Aglais urticae), qui n’avait été revue qu’en 2013 (année à petites tortues selon les observations réalisées par Naturparif) a été observée par Thierry Laugier les 8 et 9 mars dernier. Un exemplaire un peu defraîchi volait sur les sentiers ensoleillés du parc ce 16 mars.
Un autre imago butinait les fleurs de prunus le 19 mars
Enfin les premiers imagos du Tircis (Pararge aegeria tircis) venaient d’éclore en sous-bois. En 2013 j’avais observé les premiers adultes le 19 avril et en 2012 le 16 mars.
Les diptères sont souvent moins sensibles aux conditions thermiques pour sortir et polliniser les premières fleurs
Les premiers syrphes ont déjà fait leur apparition en février. Dès le 10 février volait aux premiers rayons de soleil le syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus). C’est une espèce migratrice qui remonte du sud plus tardivement. Un grand nombre d’individus se déplacent aussi vers le sud en automne, mais ce sont des individus des générations ultérieures. Des femelles fécondées hibernent sur place et ressortent aux premiers beaux jours.
Le syrphe du groseillier (Syrphus ribesii) butinait déjà les fleurs de prunellier.
Une petite mouche Suillia variegata voletait en sous-bois également à la date du 10 février.
Dans le même genre se trouve la mouche de la truffe noire (en réalité il y a plusieurs espèces du genre Suillia inféodées aux truffes) qui est attirée par son odeur car sa larve se nourrit de ce champignon ascomycète mycorhizien (Tuber melanosporum).
La nervure costale de l’aile est caractérisée par de nombreuses épines.
Les larves du genre Suillia sont coprophages, saprophages et surtout mycétophages. Les adultes résistent bien à des températures basses et on peut donc les observer en hiver.
La Scathophage stercoraire, mouche du fumier ou mouche à merde (Scatophaga stercoraria) est très velue d’une belle couleur jaune. Elle porte pour cette raison également le nom moins commun de mouche à toison jaune. L’adulte capture de petites mouches pour son repas et les larves de cette espèce se nourrissent d’autres larves d’insectes coprophages.
Enfin n’oublions pas non plus l’apparition des jeunes araignées dans le parc. Plusieurs juvéniles de la pisaure admirable (Pisaura mirabilis) profitaient des rayons du soleil en cette douceur printannière.
Cette année les 24h de la biodiversité organisées par le Conseil Général se Seine-Saint-Denis se dérouleront les Samedi 14 juin et Dimanche 15 juin.
Réservez déjà ces dates sur vos agendas.
André Lantz, le 16 mars 2014
Filed under: 3. LA FAUNE, 6. À DÉCOUVRIR, Insectes, Migrations, Oiseaux, Papillons, Semaine biodiversité | Étiquettes: Boarmie crépusculaire, Ectropis crepuscularia, Gorgebleue à miroir, l'Hibernie hâtive, la Boarmie pétrifiée, Larerannis marginaria, Luscunia svecica, Menophra abruptaria
Géomètres du printemps par André Lantz et Gorge-bleue à miroir au parc des Beaummonts par David Thorns
L’hiver plein de froid et de pleurs
Est passé tremblant et glacé ;
L’été plein de verdures et fleurs
Nous vient plus beau que l’an passé
Ore chacun le voie :
Voici nouvelle joie
L’arbre sec et facheux à voir,
Raboteux et dur à toucher,
Que nul ne désirait avoir,
Maintenant pouvons le toucher :
Il fleurit et verdoie,
Voici nouvelle joie.
Extrait des chansons spirituelles de Marguerite de Navarre (1492-1542), sœur de François 1er.
Parmi les géomètres (famille des Geometridae), certains imagos sortent dès février ou mars. Ces lépidoptères n’attendent donc pas l’éclosion des fleurs et la douceur pour voler et se reproduire. Les imagos peuvent éclore avec des températures de quelques degrés. Comme ces espèces sont nocturnes il est plus facile de les observer le jour posé sur les murs.
La Boarmie crépusculaire (Ectropis crepuscularia) est une espèce commune dont la chenille est polyphage. Elle possède deux générations (bivoltine). La première émerge en général de mars à mai, la seconde vole en juillet et août. Les chenilles issues de cette génération se nymphosent en automne et la chrysalide hiverne.
L’Hibernie hâtive (Larerannis marginaria) est une espèce univoltine (une seule génération annuelle). Les adultes sortent de mars à avril. La chenille est également polyphage.
La femelle a des ailes très réduites. On dit qu’elle est brachyptère.
La femelle présentée en photo a été obtenue en élevant la chenille récupérée au Beaumonts sur l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus) en avril 2012. Cette chenille s’est chrysalidée à la fin mai 2012. L’imago est sorti fin mars 2013.
La Boarmie pétrifiée (Menophra abruptaria) est aussi une espèce polyphage. La chenille se rencontre davantage sur les troènes et lilas. C’est une espèce bivoltine ou trivoltine. La première génération émerge en avril.
Le nom de genre Boarmie provient du du latin boarmia : Qui attelle les bœufs, c’est le surnom de la déesse Athéna.
André Lantz le 20 avril 2013
Une Gorgebleue à miroir au Parc des Beaumonts
C’est toujours un grand plaisir de découvrir une Gorgebleue ou Gorge-bleue à miroir (Luscinia svecica), sans doute l’un des plus beaux oiseaux que l’on puisse trouver en France. L’espèce est cosmopolite, nichant à travers l’ancien Monde, du sud-ouest du Portugal vers l’est jusqu’à l’Alaska et le nord-ouest du Canada. C’est un passereau insectivore de la famille des Muscicapidae.
Quoiqu’il en soit, elle est plutôt rare dans notre région: en Seine-Saint-Denis, les données sporadiques annuelles concernent des individus en migration ; qui stoppent brièvement en route vers leurs sites de nidification en Europe du nord, et leur zone d’hivernage au sud de l’Europe et en Afrique tropicale.
L’habitat du parc des Beaumonts à Montreuil, lorsque je l’ai aperçu pour la première fois en 2006, m’a rappelé des sites ou j’avais déjà observé l’espèce : roselières boueuses dans l’ouest de la France, ou rives plantées de saules bas et frêles dans la région arctique de la Norvège. J’ai de plus découvert que la Gorgebleue avait déjà été vue dans le parc – des individus ont été observés les 3 et 8 avril 1994 par Pierre Rousset, un ornithologue qui prospecte le site régulièrement depuis 1993. Ce n’était donc qu’une question de temps pour en revoir une à cet endroit !
Peut-être avais-je eu tort : au fil des années, mes visites fréquentes au printemps et en automne ne produisaient pas une seule Gorgebleue – je commençais à désespérer ! Cependant, à l’aube du 05 avril 2013, par une matinée pourrie, pluvieuse et grise, j’ai fait s’envoler un petit oiseau de la tranchée dans la Petite Prairie, qui s’est posé ensuite sur une branche, partiellement caché. Mais derrière la végétation son sourcil blanc était bien évident, et je pouvais aussi remarquer le bleu étincelant sur les côtés de sa gorge – une Gorgebleue…enfin !!
L’histoire a pris une nouvelle tournure le lendemain matin lorsqu’un autre individu a été trouvé à quelques mètres de là, dans la roselière de la Mare Perchée. Et celui-ci était encore plus spectaculaire car, contrairement a l’individu observé la veille, c’était un mâle chantant, dans son plumage nuptial, la gorge entièrement bleue avec une bordure d’orange foncé.
En dépit de son arrivée durant la période du weekend, impliquant une quantité de promeneurs de chiens dans le parc, l’oiseau semblait satisfait de son lieu de villégiature, chantant par moments et s’attardant jusqu’au dimanche soir, où il a été vu pour la dernière fois.
La grande attente de la gorgebleue est enfin terminée, un peu comme pour le bus en centre ville, quand deux arrivent en même temps !
David Thorns, 30 avril 2013
L’association BNEV s’associera à l’évènement des « 24 heures de la Biodiversité » organisé par le Conseil Général de Seine-Saint-Denis les 8 et 9 juin prochain. Pour obtenir les informations vous pouvez cliquer sur le lien ci-joint. Il sera nécessaire de s’inscrire à partir du 15 mai aux animations proposées au moyen du formulaire que vous trouverez dans ce même lien.
Filed under: 3. LA FAUNE, 4. LA FLORE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, 6. À DÉCOUVRIR, Événements, Biodiversité, Fleurs, odonate, Semaine biodiversité | Étiquettes: Libellule déprimée; Gomphide vulgaire;Iris faux-acore.24heures de la biodiversité
Cette année 2012, les 24 heures de la biodiversité en Seine-Saint-Denis se dérouleront le samedi 9 et le dimanche 10 juin. Vous trouverez toutes les informations concernant les manifestatation sur le site des 24 heures.
Au parc des Beaumonts Thierry Laugier et moi-même animerons la sortie papillons et insectes le samedi 9 juin de 10h30 à 12h30. Le samedi après-midi de 14h30 à 16h30 se tiendra également une animation sur les chèvres et les oiseaux de la friche. Pour participer à ces manifestations et à celles proposées par le département durant ces deux journées il est impératif de s’inscrire sur le site. Le lieu de rendez vous est le parking rue Paul Doumer, arrêt bus 122 « Paul Doumer ».
Je profite de cette annonce pour vous livrer quelques illustrations de la flore et de la faune du bord de l’eau du mois de mai.
L’iris faux-acore (Iris pseudacorus) s’est propagé depuis la remise en eau du petit ruisseau issu de la mare. Il agrémente le chemin qui le longe. C’est cette fleur qui avait été choisie comme symbole de la royauté.
Les laves de libellules sont aquatiques. L’adulte peut s’éloigner de son lieu de naissance. J’ai pu observer sur les tanaisies du parc le Gomphe vulgaire (Gomphus vulgatissimus) dont le biotope est celui des rivières. Il a du quitter momentanément le bord de la Marne.
Par contre la libellule déprimée (Platetrum depressum) est bien une espèce résidente aux Beaumonts. Si l’abdomen du mâle adulte est d’un beau bleu, celui de la femelle est brun-jaune. Une illustration du mâle se trouve déjà sur le site. Voici un cliché de la femelle obsevée vers la rue des quatre-ruelles.
André Lantz le 6 juin 2012
Filed under: 2. LES ACTEURS TERRITORIAUX, 4. LA FLORE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, 6. À DÉCOUVRIR, Biodiversité, Fleurs, Insectes, L'ODBU, odonate, Papillons, Semaine biodiversité | Étiquettes: Agrion jouvencelle, Iris faux-acore, libellule déprimée, petite nymphe au corps de feu, yponomete de Sainte-Lucie
Au bord de l’eau
Avec quelques photos de Roland Paul et d’André Lantz et le concours de Laurent Spanneut pour la détermination des odonates.
Depuis la fin de l’hiver la fontaine coule en permanence, ceci a fait prospérer les plantes aquatiques et la mare du milieu s’est reformée.
L’iris jaune ou iris faux-acore (Iris pseudacorus) est une belle plante vivace des berges de rivières, de canaux, de mares et de milieux très humides. La fleur est divisée en trois parties. Elle symbolise la fleur de « lys » du blason des rois de France. Il est à noter que le rhizome de cette plante possède un suc qui est, entre autres applications, utilisé dans le traitement des plaies externes.
La mare du milieu est souvent visitée par la libellule déprimée (Platetrum depressum). On la désigne ainsi car l’abdomen au lieu d’être de forme cylindrique est légèrement aplati. Il est d’un joli bleu non métallique pour les mâles, et brun pour les femelles.
La petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) présente un abdomen rouge. Ses pattes sont noires ou de teinte foncée.
L’agrion jouvencelle (Coenagrion puella) possède un abdomen bleu.
Certaines personnes se sont inquiétées des toiles formées par la soie de certaines chenilles qui recouvrent de nombreux arbustes dans le parc. J’ai déjà mis en lige en 2010 un article sur ce papillon que vous pourrez retrouver en consultant les archives. Cette espèce est l’Yponomeute du cerisier de Sainte Lucie (Yponomeuta mahalebella). Le chenilles construisent des toiles pour se protéger de manière collective. Elle vont se nymphoser dans ces abris et les papillons y sortiront vers le mois de juillet ou en juin cette année. Les papillons étant nocturnes ne se voient pas de jour. Ces chenilles et les toiles qu’elles forment ne sont pas urticantes. J’ai moi-même manipulé ces chenilles en les élevant. Il n’y a donc rien à craindre. Certains arbres sont un peu défoliés mais ce n’est pas très dommageable pour eux.
Dans le cadre des 24 heures de la biodiversité en Seine-Saint-Denis, notre collègue Thierry Laugier animera deux sorties le dimanche 29 mai au parc des Beaumonts à la rencontre des papillons et des autres insectes.
Pour la séance du matin (rendez-vous à la mare perchée vers 10 heures 45) il est nécessaire de s’inscrire sur le site du département que vous pouvez trouver en cliquant ici.
La sortie de l’après–midi vers 14h 30 au même lieu est supplémentaire et ne nécessite pas d’inscription.
Les personnes qui auront participé à la sortie du matin sont invitées au parc de la poudrière pour la fête de l’après-midi. (voir le programme sur le site du département)
Soyez nombreux !
André Lantz le 25 mai 2011.
Filed under: 4. LA FLORE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, 6. À DÉCOUVRIR, Événements, Biodiversité, Expositions, Mycologie | Étiquettes: Basidiomycète, Champignon, Polypore soufré, Semaine nationale du champignon, Société Mycologique de France
Cette prise de vue a été effectuée le soir. On remarquera les gouttelettes qui se forment sur les tubes du carpophore. Elles proviennent de la sève de l’arbre sur lequel se développe le polypore soufré (Laetoporus sulfureus).
Ce joli champignon jaune en dessous et orange au dessus est-il:
□ Un champignon comestible ?
□ Un champignon parasite ?
□ Un champignon saprophyte ?
□ Un champignon symbiotique ?
Ce cliché montre les mêmes champignons photographiés le jour.
Vous trouverez les bonnes réponses en venant visiter, dans le cadre de la semaine nationale du champignon, l’exposition de champignons organisée par la Société Mycologique de France et la Ville de Paris au parc floral de Paris, pavillon 18, du vendredi 8 octobre après-midi au Lundi 11 octobre.
Des conférences sont prévues le samedi et le dimanche après-midi, en particulier sur la biodiversité, thème de cette semaine nationale du champignon.
L’entrée et la sortie sont gratuites. Vous pouvez apporter et faire déterminer les champignons que vous aurez pu ramasser.
André Lantz, le 27 septembre 2010