Beaumonts nature en ville


LETTRE AUX CHIENS [24/07/2008] by beaumonts
juillet 24, 2008, 10:29
Filed under: 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, Les Chiens aux Beaumonts

[ACTIONS, RÉFLEXIONS]

> Hélène CHÂTELAIN

Lettre aux chiens 
et à ceux qu’ils promènent…

 

Pour l’instant, le « problème des chiens » est posé par les responsables, mais la discussion reste ouverte.

C’est quoi, ce PROBLEME ?

Il faut savoir que le thermomètre dudit  « PROBLEME » se mesure à la quantité de lettres que les SERVICES  reçoivent.

Au-delà de 10 , le « problème » s’installe, jambes croisées, et se sent chez lui.

Il faut savoir aussi que seuls les mécontents écrivent.

Les autres – nous , les silencieux  – ne demandent qu’une chose : qu’on laisse les Beaumonts prendre le temps de s’autoréguler et, donc, ils n’écrivent pas.

Il y a deux questions qui reviennent

1.   les enfants – et particulièrement les écoles ou les groupes – et les personnes âgées – qui ont peur de se faire bousculer. Et elles ont raiso .  Quant aux  institutrices, elles  sont soumises à de telles mesures sécuritaires qu’il faut absolument leur éviter toute possibilité, toute éventualité de possibilité de  dérapage.

2. Il s’agit d’une réalité que nous, qui avons des chiens, devons prendre en compte (et nous sommes nombreux à le faire). L‘espace des BEAUMONTS DOIT RESTER UN ESPACE DE RESPECT  – c’est à ce prix qu’il est aussi un espace exceptionnel de liberté.

Il est évident qu’aux heures où les écoles ou les enfants sont dans l’espace ou risquent de l’être, nous tenons les chiens en laisse : cela veut dire en gros de 11 heures du matin à 17 h 30… Si nous ne parvenons pas, entre nous, à nous autoréguler, à faire admettre cette  règle élémentaire de bon sens, on risque – vu la tendance actuelle – de nous l’imposer d’office : il va y avoir des réglementations avec gardes assermentés. La police à cheval a fini son contrat – et se pose la question de la surveillance. D’un autre côté, il faut également que les classes et les groupes  aient aussi le respect de ce lieu exceptionnel : il y a des espaces libres  (Mabille, ou la pelouse des Fusillés) qui sont des terrains de jeux – l’espace des oiseaux ne l’est pas.

Les coureurs sont aussi chez eux,  S’ils dérapent dans un des sentiers sur un étron de chien, ils s’énervent, au troisième dérapage, écrivent à la mairie… et le PROBLEME, posé sur le coin du bureau, ronronne et grossit. Les sentiers sont bordés de broussailles  pour lesquelles il s’agit d’un fumier tout ce qu’il y a de plus utile. Que chacun se trouve la méthode qui lui convienne ; nous sommes plusieurs (du matin tôt ou du soir tard) à passer derrière les insouciants pour que, justement, le PROBLEME s’endorme. – Tout comme les mêmes ramassent  ce qui traîne,  en silence et très simplement, avant que les « responsables » ne passent. Mais il serait tellement plus simple que chacun prenne la responsabilité de lui-même et de son ou de ses chiens… 

Car les vrais responsables – des Beaumonts –, ce sont ces silencieux-là – vous, nous – et ils sont nombreux. Si les Beaumonts sont ce qu’ils sont  – et ils le sont sans vrais PROBLEMES depuis plus de dix ans -, c’est grâce à eux, à vous, à nous…

Je ne résiste pas à mettre en conclusion ces quelques vers de Martin Luther…

« Il s’y élabore une chimie merveilleuse

faite de décomposition fécondante.

Qui sait à quel excrément

Nous devons le parfum de la rose

Et la saveur des melons ? » 

(Martin Luther – 1483-1546)

 

PS :  Ce matin – j’ai appris que la décision d’assermenter  des gardiens avait été prise afin qu’ils puissent verbaliser.- donc faire payer. Et  j’ai vu pour la première fois ce matin également une inscription  sur l’allée des marronniers : « mort aux flics ». Croire qu’avoir le pouvoir de payer et faire payer soit une voie de dialogue est une erreur. C’est la plus rapide et la plus risquée, car toute autre démarche demande du temps et des efforts tenaces d’explication ; c’est aussi un risque. Différent.

Je vérifie l’information… qui peut n’être qu’un bruit. Mais, une fois encore, nous sommes la seule association qui défend et protège non juste les oiseaux  ou juste les « usagers », mais la possibilité pour les oiseaux, les chiens,  les humains, les crapauds, les corneilles, le héron, les chenilles, les enfants et les adultes de cohabiter en toute simplicité. Une Utopie – une  vraie… Et qui existe.

Contradictoire. Multiple. Vivante.

 

Nous vous demandons

 

  1. de nous envoyer vos remarques et vos propositions.
  2. si vous êtes d’accord avec ce que nous défendons, d’adhérer.
  3. et, pour que la mairie ne reçoive pas que les lettres adressées au PROBLEME, d’écrire aussi ce que représentent pour vous les Beaumonts. 

 

Pour ceux qui ne l’ont pas reçue, nous pouvons vous envoyer un résumé de la charte qui met au clair notre position.

Merci à tous.

 

Hélène Châtelain

 

PS – un film est en projet autour de la différence et de la diversité  dont les Beaumonts témoignent. Réalisé par Benoit Delbove – Que ceux que cela intéresse prennent contact avec nous.

Nous ferons une réunion (je ne suis pas une fan des réunions mais je crois que cela devient utile, intéressant et nécessaire pour mettre en commun réflexions, désirs, intentions.) En septembre ?

Re PS : «  …que la liberté de tous soit la responsabilité de chacun… »  (un paysan d’Ukraine, il y a un siècle).



Week-end d’observation 2 et 3 août 2008 by beaumonts
juillet 20, 2008, 6:23
Filed under: Oiseaux, Papillons, Sorties – Annonces

Bonjour !  Nous vous proposons, pour ceux qui ne sont pas partis ou qui viennent de rentrer ou qui ne bougent pas  une sortie d’été, dans le prolongement de la sortie de juillet.

 

Samedi 2 et dimanche 3 août

 

Week-end d’observation

avec Thierry Laugier- entomologiste:

Rendez-vous le samedi et le dimanche entre 10h15 et 10h30

Autour de la mare perchée

« Il s’agit prolongeant le week-end des 5-6 juillet,  de sorties à thème naturaliste,  basées sur l’entomologie, mais pas exclusivement ; si les ornithologues -dont la présence est vivement souhaitée,  peuvent être des nôtres,  une nouvelle observation ‘ des oiseaux  permettra de préciser et de complèter les obervations  d’il y a un mois. Et de continuer l’initiation des chants. L’été, les chants sont moins étourdissants qu’au printemps, ce qui permet pour les néophytes d’en identifier quelques uns de manière plus précise 

 Vers 10 h 45 : tour du parc, pour revisiter les différents biotopes : les deux mares, la forêt, la butte d’observation. Suivant le temps, on mettra l’accent sur l’entomologie, ou sur l’ornithologie, ou la botanique, sans compter l’observation des batraciens.

 

*Repas tiré du sac vers 12 h 45

 

*Vers 13 h 45, nouvelle visite, en fonction du temps ; chacun pourra s’égailler dans celui ou ceux des biotopes qui l’intéressent le plus et s’adonner à ses observations favorites. : le renforcement des observations individuelles même de non spécialistes qui pourraient circuler entre nous et être discutées avec « ceux qui savent » est un de nos objectifs. , Jumelles, appareil photos, carnet de dessin et éventuellement, enregistreur (juste pour se rappeler ce qui a été entendu) et surtout carnet de notes sont les bienvenus ,

 Le but d’une telle sortie est simple et multiple à la fois : je vous le rappelle :

-favoriser les échanges entre lépidoptéristes et autres naturalistes, notamment ceux de l’association Beaumonts Nature en Ville ;

-assurer la promotion d’un espace de biodiversité inattendu aux portes de Paris ;

-permettre à chacun de passer un moment agréable et convivial autour de centres d’intérêts communs, transcendant les disciplines naturalistes.

 UNE SEULE DEMANDE  : VOUS INSCRIRE,

 vous pouvez :

-soit me laisser un message téléphonique

-soit m’envoyer un mail 

 

PS ; Je précise que cette sortie sera maintenue quelles que soient les conditions météorologiques.

 Je reste à votre disposition. Amicalement

 Thierry LAUGIER 

 



Un texte oriental raconte by beaumonts
juillet 13, 2008, 8:59
Filed under: 7. ATOURS ET ALENTOURS

Un texte oriental raconte…

> Hélène CHÂTELAIN, 13 juillet 2008

 

Un texte oriental raconte qu’un oiseau revêtu d’un plumage aux mille couleurs se regardait dans l’eau calme d’une source qui lui renvoyait son image éclatante. Rouge, bleu, vert, doré, …

Doué d’humilité, l’oiseau contemplait cette magnificence qui était sienne mais dont il n’était en rien le créateur…Il interrogea un passereau réputé pour la sagesse de sa connaissance.

– D’où me vient ce chatoiement de couleurs ?

Le moineau réfléchit longtemps avant de répondre:

– Tu es comparable à un minuscule arc en ciel. Evoquant le monde invisible, ta vocation est de relier les cieux et la terre. En volant, tu apprends aux hommes la nécessité de se dégager du sensible, et tes ailes leur enseignent le mystère des noces du céleste et du terrestre.

Satisfait de cette réponse, l’oiseau interrogateur s’envola en chantant. Le passereau levant sa tête minuscule, suivit des yeux là-haut le sillage d’une lumière chatoyante…

Alors il s’émerveilla et poussa de légers pépiements pour exprimer son admiration.

Non loin, un tisserand avait en silence assisté à la scène. Il était pauvre et manquait de travail, mais il savait la langue des oiseaux et avait tout compris. Prenant un morceau de pain, il se mit à chanter avant d’entamer son frugal repas.

La brise transporta les vibrations sonores de l’oiseau et du tisserand; deux hymnes à la joie se répondirent tel un couplet et son refrain. Et toute la création tressaillit de béatitude. Même les pierres riaient tandis que les boutons de fleurs s’ouvraient. C’était là leur façon de sourire.

Des hommes qui se trouvaient dans un chemin entendirent les mélodies. Mais ils n’y prétèrent aucune attention.

Ùne petite taupe passa son museau à travers une motte de terre: elle écoutait et se sentait heureuse. Quant au soleil, il redoubla de clarté: l’air et la terre se réchauffèrent. Et ce fut le printemps…

Car l’oiseau enseigne à l’homme le secret des secrets : le détachement sans lequel le monde invisible demeure clos, l’acceptation joyeuse de sa singularité. Se tenir dans l’instant sans rien engranger,  consentir à ne pas laisser de traces derrière soi,devenir amoureux du printemps en le pressentant durant l’époque hivernale… Si l’oiseau n’existait pas, l’homme serait en grand danger de mourir de détresse, en proie au désespoir et à la lassitude… »

 

(Extrait de “L’oiseau et sa symbolique », M.Davy – Espaces libres, Albin Michel.)

 



La mare perchée – Enjeux [11 juillet 2008] by beaumonts
juillet 11, 2008, 4:48
Filed under: 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, Mare

> par Pierre ROUSSET

Parc des Beaumonts, Montreuil (93) :

Note sur la « mare perchée »
dans la « zone naturelle »

Cette note a été envoyée à la marie de Montreuil (93).
De par son caractère, elle peut intéresser toutes celles et ceux qui goûtent la présence de la nature en ville…
                           

Sommaire
  • I/ L’apport spécifique de la mare perchée
  • II/ Une mare n’en remplace pas une autre
  • III/ Remettre en perspective
  • IV/ Projets, aménagement, financement

L’avenir de la « mare perchée » étant en discussion, je pense qu’il faut bien prendre en compte ce qu’elle apporte de particulier au site des Beaumonts et, aussi, remettre cette question en contexte.

 

Sommaire I/ L’apport spécifique de la mare perchée

La situation de cette mare a été critiquée car elle est située au point le plus haut du site. Cela rend évidemment plus difficile la collecte d’eau de pluie ou de ruissellement. Mais cette situation compte aussi beaucoup en ce qui concerne sa richesse biologique et paysagère.

1. La mare perchée est intégrée à la « zone naturelle » (elle-même située en hauteur, sur le plateau). Cela veut dire que c’est (pour les oiseaux et des batraciens) un milieu riche en alimentation. Mêmes les espèces nicheuses inféodées à la mare vont rechercher des insectes alentour. Cela concerne aujourd’hui les poules d’eau et les rousserolles effarvattes. Cela pourrait concerner demain d’autres espèces d’oiseaux comme le bruant des roseaux (qui a manifesté ce printemps des velléités d’installation).

Cela permet aussi une approche plus « rassurante » de la mare (l’animal peut rester à couvert jusqu’à proximité) et cela offre des zones de repli en cas de dérangement (par exemple, quand les poules d’eau sont dérangées par un chien de chasse !). Cela facilite grandement les mouvements, y compris la nuit ceux des batraciens.

2. L’ensoleillement. De par sa situation, la mare perchée est bien ensoleillée. Ceci est très important pour certaines espèces, en particulier les libellules. Or, la mare a accueilli une variété d’espèces de libellules très intéressante (on vient d’en rajouter une ce printemps), qui sont, pour une part, différentes de celles que l’on trouve à la mare du bas (la mare de Brie). Ces deux mares sont complémentaires.

3. La visibilité. Du ciel, la mare est aussi visible de loin. C’est un atout pour les espèces migratrices qui cherchent un lieu de halte.

4. L’accroissement du potentiel de la zone naturelle. La mare perchée contribue à accroître la « biomasse » de la zone naturelle, notamment le nombre d’insectes – dont se nourrissent des espèces qui nichent dans la friche (et pas seulement dans la mare) – en sus de l’intérêt spécifique desdits insectes… Pour tous les insectivores, c’est une donnée importante qui contribue à l’attrait de la « zone naturelle » – la densité des populations d’insectivores présents sur le site en dépend pour une part significative. Si cet attrait reste suffisant, on peut espérer que de nouvelles espèces s’installent à l’avenir. En ce qui concerne l’avifaune (mais les insectivores ne sont pas que des oiseaux), cela pourrait même être le cas de la Pie-grièche écorcheur (déterminant Natura 2000) parfois (rarement !) observée sur le site.

5. L’accès aérien. La mare perchée est la seule où viennent boire en vol les martinets (et hirondelles), car elle est facilement négociable. De même, certaines espèces d’oiseaux viendront plus facilement s’y désaltérer, ou se nourrir sur ses berges (bergeronnettes en migration, etc.) car elles peuvent facilement s’échapper en vol en cas de dérangement.

C’est aussi là que les hirondelles peuvent trouver et collecter de la boue pour construire leurs nids (l’absence de boue est un facteur qui limite leur installation en zone urbaine). Depuis la destruction des bâtiments où nichaient une colonie d’hirondelles de fenêtre, en bordure du parc, elles sont devenues très peu nombreuses. Mais on peut espérer la reconstitution d’une colonie dans les environs.

6. Espèces protégées. La disparition de la mare aurait des conséquences sur plusieurs espèces qui dépendent du rapport entre la mare perchée et la friche et qui contribuent à l’intérêt du site, comme la rousserolle effarvatte, le triton alpestre, le crapaud commun… Le cantonnement éventuel d’autres espèces serait aussi en cause (bruant des roseaux…).

Mentionnons en particulier le crapaud accoucheur, une espèce inscrite à l’annexe 4 de la directive européenne « Habitats ». Depuis l’arrêté de 2007, l’habitat de cette espèce est explicitement protégé. Or, la population d’accoucheurs sur le site, et singulièrement autour de la mare perchée, semble se renforcer (cette espèce vit surtout à terre et utilise des terriers mais a besoin de l’eau de la mare pour se reproduire).

7. Intérêt « paysager ». La mare perchée constitue une « entrée » très (trop !) prisée à la zone naturelle. Elle offre une belle ambiance (le bruit du vent dans la roselière !) et des spectacles fort appréciés : la vie d’une famille de poules d’eau, la visite de canards, des hérons pêchant (ou perché dans les arbres alentour), des martinets buvant en plein vol, des libellules s’accouplant, etc. Elle est devenue un haut lieu du romantisme et de la photographie locale.

 

Sommaire II/ Une mare n’en remplace pas une autre…

Si l’on engage une réflexion sur le réaménagement des mares du site des Beaumonts, il faut tenir compte de ce qu’une mare n’en remplace pas une autre, notamment quand sa localisation est différente.

1. Transformer la mare perchée en milieu humide ? On peut discuter des avantages et désavantages de la transformation de la mare perchée en « zone humide » nécessitant moins d’eau. La faisabilité est à vérifier. L’un des grands problèmes est l’envahissement et le piétinement humain. La seule « défense » de la mare et de son milieu « humide » est qu’elle est en eau. Il faudrait créer des défenses artificielles efficaces pour protéger un milieu humide.

Autre danger : l’évolution naturelle d’un tel milieu est le processus « d’atterrissement ». Les roseaux se couchent, les saules prennent la place et finissent de pomper toute l’eau. C’est-à-dire que l’entretien d’une zone humide, en cet endroit, demanderait en fait beaucoup de travail.

2. Mares du milieu et du bas. Les deux autres mares de la zone naturelles sont (étaient) elles aussi intéressantes. Elles peuvent être mieux adaptées que la mare perchée pour certains batraciens ou libellules. Ce serait bien de rétablir la fontaine et de recréer la mare du milieu. Leur apport à la zone naturelle est précieux. Mais vu leur taille (beaucoup plus petite) et leur situation (encaissée pour la mare du bas), elles ne remplacent pas le rôle multiple de la mare perchée.

3. Création d’une mare en contrebas (à mi coteau). Pour la collecte d’eau, créer une mare au pied du coteau fait sens. Cette position risque de poser aussi quelques problèmes : nombreux déchets venant de la pente, concentration de polluants liés aux traitement de la pelouse, pression humano-canine renforcée…

Par ailleurs, une mare en contrebas recevrait par gravitation les graines et végétaux de la pente, ce qui annonce une colonisation végétale différente de celle de la mare perchée (qui dépend plus du vent). Une telle mare pourrait certes constituer un apport spécifique, mais il faudrait alors déterminer des objectifs biologiques compatibles avec l’emplacement choisi et la taille possible de la mare.

A priori, son potentiel biologique serait nettement moins riche que celle de la mare perchée (et donc elle ne la remplace pas) : difficile d’approche, environnement immédiat fournissant peu d’alimentation (insectes) et de protection (végétation), plus faible ensoleillement, éloignement de la friche (quelles espèces vont monter le talus pour rejoindre le plateau ?), etc.

L’aménagement d’une mare supplémentaire pourrait être un plus pour le site des Beaumonts dans son ensemble, en enrichissant une zone actuellement assez pauvre. Mais pour renforcer son potentiel, il faudrait probablement réaménager son environnement : création d’un nouvel espace « naturel » ?

 

Sommaire III/ Remettre en perspective

La mare perchée ne pourra pas simplement être laissée en l’état : le système d’imperméabilisation mis en place il y a dix ans ne va pas durer éternellement. On peut se préparer à la « réparer » ou, au contraire, à « reconstruire » une « nouvelle » mare sur d’autres fondements techniques, plus durables et efficaces. C’est une autre question que celle de son déplacement (qui risque en fait de signifier en réalité sa disparition : la disparition de ce qu’elle apporte de spécifique).

Les choix sont à replacer dans le cadre du site et de la politique de la ville. Revenons ici sur trois points.

1. La conception initiale de la zone humide. Quand « l’espace naturel » des Beaumonts a été aménagé, la « zone humide » a été conçue comme un tout : un chapelet de trois mares (perchée ou « du haut », à la fontaine ou « du milieu », de Brie ou « du bas ») reliées par un ru avec un circuit fermé partiel (de l’eau devant être occasionnellement pompée de la mare du bas vers la mare perchée).

Le système n’a jamais bien fonctionné : pas assez d’eau dans la mare du bas pour alimenter significativement la mare du haut, disparition du ru en certains points… Mais la conception d’ensemble est intéressante : le chapelet de trois mares biologiquement complémentaires, des zones humides temporaires le long d’un ru intermittent, un parcours paysager original, romantique et agréable, une « frontière » naturelle contribuant à protéger la zone centrale de la pénétration…

Cela serait intéressant de repartir de cette conception d’ensemble de la « zone humide » de « l’espace naturel » pour la réintégrer à une politique plus globale de réaménagement du site, quitte à la modifier en tenant compte des échecs et de nouvelles données.

2. Des réaménagements plus amples ? S’il est envisagé de constituer des « espaces naturels » en d’autres points du parc des Beaumonts (du côté du cimetière ?), il faudrait en tenir compte pour penser l’équilibre et la complémentarité des zones humides.

3. La politique de l’eau de la ville. Si l’on discute de la politique de l’eau dans une ville comme Montreuil (coûts, restrictions et économies…), la mare perchée n’est qu’une donnée très secondaire. En dehors des périodes de canicule, le coût financier et en ressource reste modeste – surtout relativement aux autres coûts (nettoyage des rues avec de l’eau de ville, etc.).

Sur le plan « éthique » (économie d’une ressource : l’eau), il est plus important de s’attaquer en grand au gaspillage (fuites de robinets, de canalisations, etc.), plutôt que de sacrifier une autre « ressource » (bien plus rare en milieu urbain) les mares. Notons en passant que les arguments qui pousseraient à sacrifier la mare perchée des Beaumonts vaudraient aussi pour celle de Montreau et autres pièces d’eau de la ville.

Sur le plan politique, enfin, on ne devrait pas opposer l’économie de la ressource « eau » à la protection de la biodiversité (et de la diversité paysagère) – c’est-à-dire opposer deux « biens communs » de la population. Les grands enjeux de l’eau sont ailleurs : gestion privée ou municipale, circuit unique ou pas de la distribution de l’eau, luttes contre les pollutions, etc.

 

Sommaire IV/ Projets, aménagement, financement

Tout ceci ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’attaquer à la question de l’alimentation en eau de la mare perchée. Du triple point de vue financier, de la ressource eau et de la biodiversité, on a intérêt à réduire l’apport en eau de ville et à augmenter l’apport en eau de pluie (biologiquement de bien meilleure qualité).

Plusieurs pistes sont possibles, comme le stockage en citernes de l’eau de pluie collectée en particulier des toits, ou l’élargissement du « bassin versant ». Plus généralement, dix ans après l’aménagement initial, une série de travaux doivent être menées sur le site pour garantir sa pérennité et sa richesse. La mairie a pris à ce sujet des engagements dans la durée quand elle a reçu les financements initiaux. Des engagements renforcés par le recensement sur le site d’espèces qui entrent dans les indicateurs Znieff et par l’intégration du parc dans le réseau Natura 2000 du 93.

Il y a dix ans, l’aménagement de la « zone naturelle » (par ailleurs fort peu coûteux) avait été pour l’essentiel couvert par des subventions. Les travaux de 2 322.000 F TTC ont été supportés par la ville de Montreuil à hauteur de 20 % HT, par l’AREV (40 % HT), par le conseil général (30 % HT) et par la Diren : 10 % HT et 22 % TTC avec notamment les études préliminaires inclues.

Depuis, du point de vue de « la nature en ville », loin de se démentir, l’intérêt du site des Beaumonts s’est accru. Il devrait donc être possible de trouver de nouveaux financements pour un aménagement d’étape, aujourd’hui bien nécessaire. La « zone naturelle » souffre en effet de grandes discontinuités dans le suivi et la gestion – et d’une absence de vision politique à moyen terme.

L’alimentation en eau n’est pas le seul problème. Mentionnons notamment (liste non limitative) : le contrôle des plantes envahissantes (renouée, robinier, érable…), le maintien de la diversité des couvertures végétales (zones de végétation rase…) et la lutte contre l’emboisement spontané, une meilleure protection de la friche centrale et des mares de la pénétration humaine, l’enrichissement des lisières, le suivi de l’évolution des populations végétales et animales pour favoriser les espèces les plus originales, une meilleure insertion de la « zone naturelle » dans l’ensemble du parc (et vice-versa)…

Profitons de l’occasion pour rappeler que le comité de suivi qui devait aider à évaluer régulièrement l’évolution du site et à faire des propositions pour sa gestion n’a jamais vu le jour – ce qui est bien dommage.

Les choix concernant la mare perchée et, plus généralement, la zone humide de « l’espace naturel » ne sont donc que des éléments d’une politique d’ensemble pour le site des Beaumonts.

Pierre Rousset 
[Email]

Mis en ligne sur le site d’Europe solidaire sans frontières le 11 juillet 2008
Sommaire 



LE PARC DES BEAUMONTS, SITE NATURA 2000 by beaumonts
juillet 9, 2008, 11:16
Filed under: 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, Natura 2000

LE PARC DES BEAUMONTS
CLASSÉ EN SITE NATURA 2000 DU 93

Le département de la Seine-Saint-Denis fait partie des trois départements de la « petite couronne parisienne » directement contigus à Paris. Il existe au sein de ce département des îlots qui accueillent une avifaune d’une richesse exceptionnelle en milieu urbain et péri-urbain. Leur réunion en un seul site protégé, d’échelle départementale, est un vrai défi. Cette démarche correspond à la vocation des sites Natura 2000 d’être des sites expérimentaux.

Le site Natura 2000 de Seine-Saint-Denis est composé de 14 grandes entités :

1. Parc départemental de La Courneuve,

2. Parc départemental de l’Ile-Saint-Denis,

3. Parc départemental du Sausset,

4. Bois de la Tussion,

5. Parc départemental de la Fosse Maussoin,

6. Parc départemental Jean Moulin – Les Guilands,

7. Futur parc départemental de la Haute Isle,

8. Promenade de La Dhuis,

9. Plateau d’Avron,

10. Parc des Beaumonts à Montreuil,

11. Bois de Bernouille à Coubron,

12. Forêt de Bondy,

13. Parc national de Sevran,

14. Bois des Ormes.

Le département accueille des espèces assez rares à rares dans la région Ile-de-France (Bergeronnette des ruisseaux, Buse variable, Epervier d’Europe, Fauvette babillarde, Grèbe castagneux, Héron cendré…). Quelques espèces présentes sont en déclin en France (Bécassine des marais, Cochevis huppé, Râle d’eau, Rougequeue à front blanc, Traquet tarier) ou, sans être en déclin, possèdent des effectifs limités en France (Bécasse des bois, Petit Gravelot, Rousserolle verderolle…). D’autres espèces ont un statut de menace préoccupant en Europe (Alouette des champs, Bécassine sourde, Faucon crécerelle, Gobe-mouche gris, Pic vert, Hirondelle de rivage, Hirondelle rustique, Traquet pâtre, Tourterelle des bois). Une grande part des espaces naturels du département de Seine-Saint-Denis ont été créés de toutes pièces, à l’emplacement d’espaces cultivés (terres maraîchères) ou de friches industrielles.

Tel est le cas par exemple du parc des Beaumonts, d’une superficie de 22 ha, composé de reliefs, d’une « savane » boisée et de plusieurs plans d’eau. Son espace central a été réaménagé à partir de 1998 sur d’anciennes carrières remblayées dans les années 60.

(D’après : http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1112013.html)



Compte rendu d’une sortie lépido-entomologiste – juillet 2008 by beaumonts
juillet 6, 2008, 2:57
Filed under: Papillons, Sorties – Comptes rendus

Compte rendu lépido-entomologiste d’une sortie au parc des Beaumonts (Montreuil, 93)

6 juillet 2008

> Thierry LAUGIER

Tout d’abord, merci à tous les participants à cette sortie du 6 juillet 2008, qui a été un plein succès, tant du point de vue du temps que des espèces rencontrées et, plus que tout, de la convivialité qui a règné entre nous.

C’était, à tous égards, un moment de qualité et de bonne humeur générale, qui a permis des échanges entre nos associations, et, par dessus tout, de mieux nous connaître.Merci, notamment, à Luc, Gilbert et Sonia, qui ont su faire partager leur passion lépidoptérologique à leurs collègues généralistes. Merci, bien entendu, à Pierre n°2, qui se reconnaîtra, pour sa passion, toujours aussi communicative, pour la gent à plumes.

De mon côté, je vais vous lister les espèces de papillons rencontrées durant cette mémorable journée :

PIERIDAE 
- Pieris brassicae (la piéride du chou) 
-Piéris rapae (Piéride de la rave) 
-Pieris napi (Piéride du navet)

NYMPHALIDAE 
-Vanessa atalanta (le Vulcain) 
-Polygonia c-album (le Gamma ou le Robert le diable) 
-Inachis io (Paon de jour) 
-Argynnis paphia (Tabac d’Espagne) : le scoop de l’année ; une très belle femelle, découverte par Gilbert dans le bois (non loin du Parc Mabille). C’est la deuxième fois que ce papillon est trouvé aux Beaumonts (la première fois : en juillet 2006, par votre serviteur, un mâle en état passablement décati). A surveiller donc !!!

SATYRIDAE 
-Melanargia galathea (le Demi deuil) : une très belle colonie à l’entrée nord du parc ; très bon indicateur de qualité du biotope. 
-Maniola jurtina (le myrtil) 
-Coenonympha pamphilus (le Procris) 
-Pyronia tithonus (l’Amaryllis) : espèce rare aux Beaumonts (1 fois tous les 2 ans en moyenne) ; 1 sp. ; merci à Gilbert qui l’a traqué sans relache 
-Pararge aegeria (le Tircis)

LYCAENIDAE 
-au moins deux théclas imparfaitement identifiés (Satyrium ?…) A suivre de très près, aucun papillon ressemblant de près ou de loin à un thécla n’ayant été vu jusqu’ici aux Beaumonts [Si : il me semble en avoir vu un auparavant…, posé et observé à la loupe par un néophyte (moi) qui penche pour un Satyrium ilicis : le thécla de l’yeuse – note de PR]. 
-Celastrina argiolus (azuré du nerprun)

HESPERIIDAE 
- Ochlodes venatus (la sylvaine)

ZYGAENIDAE 
- Zygaena filipendulae (Zygène de la filipendule) : quelques jolis imagos et un grands nombre de cocons, près de l’entrée nord du parc. Sa présence en zone urbaine est un très bon indicateur de qualité du biotope

ARCTIIDAE 
- Tyria jacobeae (la Goutte de sang) : une pléthore de chenilles caractéristiques (jaunes annelées de noir) au même endroit. Le papillon adulte, très joli au demeurant, volait le mois dernier aux Beaumonts ; bien que de la famille des Ecailles, il arbore le coloris vert et rouge des zygènes (couleurs dites aposématiques ; elles avertissent les oiseaux du danger qu’il y a à consommer ce papillon)

Au total, quatre indicateurs de qualité, auxquels il faut rajouter le tabac d’Espagne et le TVNI (thécla volant non identifié) ; c’est un très bon bilan. Un seul regret : ne pas avoir vu le Machaon, dont la plante nourricière, le fenouil, est de plus en plus étouffée dans la savane, par la prolifération de la renouée du Japon.

Pour ma part, je suis prêt à monter deux nouvelles sorties aux Beaumonts les samedi 2 et dimanche 3 août 2008.

Je ne serais pas visible du 18 au 30 août, ayant prévu une petite escapade aux confins du Frioul et de la Slovénie, deux paradis entomologiques.

À très bientôt en toute amitié lépido-entomologique.

Thierry

 

Vous pouvez retrouver cet article, ainsi que de nombreux autres articles sur l’espace naturel des Beaumonts sur le site d’Europe solidaire sans frontières.