Filed under: 1. L’ASSOCIATION, 2. LES ACTEURS TERRITORIAUX, 3. LA FAUNE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, Araignées, Biodiversité, Coccinelles, Diptères, Insectes, La Ville de Montreuil, Mare, Natura 2000, Observations, odonate, Oiseaux, Papillons, Rapports naturalistes | Étiquettes: Adela reaumurella, Anthocharis cardamines, Aricia agestis, Bibio anglicus, Bibio marcii, Celastrina argiolus, Dasysyrphus albostriatus, Epistrophe eligans, l'Adèle de Réaumur, L'Aurore, l'Azuré des Nerpruns, La brunette hivernale, la mouche de Saint-Marc, le Collier de corail, Nematopogon swammerdamella, Sympecma fusca
Voici la lettre qui a été envoyée:
Le 7 mars 2017,
La gestion du parc des Beaumonts
A l’intention des membres de la municipalité de Montreuil (93) et des responsables du COPIL du site Natura 2000 de Seine-Saint-Denis
Pour la municipalité de Montreuil :
M. Patrice Bessac, maire de Montreuil
M. Ibrahim Dufriche-Soilihi 1er Adjoint délégué à la transition écologique et nature en ville
Le parc des Beaumonts fait partie des quinze entités réunies dans le site Natura 2000 de Seine-Saint-Denis.
La municipalité de Montreuil bénéficie à ce titre d’un parc classé de la directive « Oiseaux » du réseau Natura 2000. Elle a donc l’obligation de gérer et d’entretenir le site afin de conserver ou d’améliorer la biodiversité présente.
La gestion du parc certes a été remise (dans quelle mesure ?) à l’intercommunalité, mais nous n’avons jamais été contactés à ce niveau et nous ne savons pas qui est responsable du suivi des Beaumonts.
Nous pensons en tout état de cause que la municipalité ne peut tout simplement pas se désintéresser du parc, dont elle souhaiterait par ailleurs, semble-t-il, le « rapatriement ». Elle peut (nous pouvons) intervenir vis-à-vis de l’agglomération.
Les naturalistes de Beaumonts-Nature en Ville signataires de cette lettre sont en effet loin d’être satisfaits de la gestion du parc. Ils ne sont pas consultés en amont sur les projets de travaux qui sont effectués sur le site et les méthodes de gestion utilisées.
Nous voudrions soulever des questions qui relèvent tant de la gestion courante du parc que d’interventions spécifiques plus « lourdes » (du type aménagement de la friche centrale ou de la mare perchée).
Gestion courante
Ne prenons que deux exemples parmi bon nombre d’autres.
Nous avions signalé en 2016 que la non-remise en eau, en temps voulu, des mares perchée et du milieu avait un impact sur les amphibiens. En ce début de mars 2017, nous nous retrouvons dans une situation encore pire liée à la sécheresse de cet hiver, qui n’est qu’imparfaitement corrigée par l’actuelle vague de pluie.
Tous les saules bordant la mare perchée ont été ébranchés ; nous aurions proposé que certains soient « épargnés » pour les insectes qui sont inféodés à cette essence et pour le déplacement de passereaux. Par ailleurs, toute la roselière nord a été rasée de près. Nous aimerions savoir pourquoi, alors que, même sèche, elle a un rôle de protection très important. Elle ne repoussera que tard en saison, bien après l’arrivée ou la date d’installation d’oiseaux nicheurs. Il est à craindre, par exemple, que la rousserolle effarvatte ne niche pas cette année, si la roselière sud ne lui suffit pas.
Nous ne disons pas que tout est mal fait, tant s’en faut ; mais que la concertation en amont est utile, nécessaire. Nous reconnaissons volontiers qu’un effort notable a été consenti par les responsables sur le terrain pour prendre en compte les conditions particulières de gestion d’un tel site : éviter de faucher certaines parcelles, en faucher d’autres suffisamment tôt pour ne pas contrarier la reproduction (notamment des insectes et araignées), utiliser les branchages coupés pour créer des abris pour la faune…
Interventions « lourdes »
Nous avons pu suivre l’aménagement de la friche centrale, ce qui était une bonne chose. Il n’en est plus de même, alors que l’objectif (une prairie fleurie) n’a pas été atteint l’année dernière. Nous espérons que les coupes récentes aideront en 2017 à en reconstituer une, mais nous aimerions connaître l’avis des services des espaces verts sur ce qui a marché comme prévu, après l’aménagement, et ce qui ne l’a pas.
La question des prises de décision concernant la mare perchée est pour nous particulièrement inquiétante. Nous avons participé aux études initiales sur le nouvel aménagement de la mare, conduisant à la définition d’un projet qui aurait représenté un progrès réel. Tout a depuis été remis en cause sans que nous n’en soyons jamais informés. Les coûts seraient prohibitifs. Nous ne savons pas si des subventions (projet Natura 2000) ont été demandées, à qui, et pourquoi elles auraient été refusées. Nous ne savons pas plus quel « plan B » est envisagé pour la mare perchée en particulier et la zone humide en général. Car si le « plan A » est véritablement abandonné, il faut bien un « plan B », n’est-ce pas ?
Le Conseil Scientifique du parc des Beaumonts qui avait été créé à notre demande ne s’est plus réuni depuis le départ de Didier Gleyzes en 2013.
Nous considérons que le rôle du conseil scientifique est de discuter en amont des projets de travaux sur le parc, en tenant compte des contraintes techniques, mais aussi des avis des naturalistes. Ce conseil n’a pas pour vocation d’être une simple chambre d’enregistrement, mais d’un lieu où sont envisagées des interventions qui seront mises en application en fonction des avis étayés éventuellement par des études scientifiques pour améliorer la biodiversité.
Nous nous adressons aujourd’hui à la mairie et au copil Natura 2000 du département de Seine-Saint-Denis et nous souhaitons qu’elle fasse part de notre inquiétude à l’Intercommunalité.
Bien à vous,
Des naturalistes de BNEV :
Pierre Rousset; André Lantz; Thierry Laugier; Thomas Puaud; Alexis Martin; David Thorns.
2. Quelques inventaires viennent d’être publiés concernant l’avifaune et l’entomofaune des Beaumonts.
Vous pourrez retrouver les oiseaux qui ont été observés au parc ou en survol par David Thorns avec la traduction française assistée par Isabelle Merle, sur son site à l’adresse suivante < http://www.skutchia.com/annualreport2016-fra >
Un inventaire des Lépidoptères du parc des Beaumonts, reprenant les données d’observations entre 2009 et 2016 est paru dans le n° 37 de la revue Oreina (Les papillons de France) en mars 2017. Cet article n’est pas encore en ligne sur le site de cette revue. Nous atteignons presque un chiffre de 300 espèces déterminées sur le site. Une comparaison avec les sites des coteaux d’Avron et les Jardin du MNHN de Paris termine cette étude. Vous pouvez le consulter ici
3. Voici quelques images d’insectes prises cette année.
L’azuré des Nerpruns (Celastrina argiolus) est un petit papillon bleu clair qui préfère souvent les sous-bois aux prairies trop vivement ensoleillées.
Cet imago est en train de pomper les gouttes d’eau disposées sur le feuilles de Ficaire.
Le collier de corail (Aricia agestis) a été très précoce cette année. Habituellement on ne le voyait voler qu’à partir de juin.
Cet imago est en train de butiner les fleurs de Passerage.
L’aurore (Anthocharis cardamines) est très régulière au parc et s’observe chaque année au début avril. Cette année les premiers imagos ont été observés dès la fin mars.
L’Adèle Nematopogon swammerdamella est blonde et les ailes antérieures sont finement réticulées. L’imago sort habituellement en avril. Plusieurs adultes ont été notés en avril 2017. la photo ci-dessous montre la face ventrale de l’imago.
Sur la suivante on peut distinguer l’aile antérieure qui recouvre la postérieure et la présence d’une fine réticulation.
L’adèle de Réaumur (Adela reaumurella) est d’un joli vert métallique. Les mâles aux longues antennes volettent au soleil en essaim au dessus de la végétation arbustive, tandis que les femelles aux antennes plus courtes restent souvent posées dans la végétation basse. Il est rare de pouvoir photographier une femelle en train de butiner comme sur ce cliché.
Le temps parfois un peu frais de cette dernière période n’est pas un obstacle pour les observations de diptères qui sortent à des températures parfois inférieures à une dizaine de degrés.
Les syrphes se rencontrent aussi bien dans les parties boisées que les stations dégagées. Ce Syrphe élégant (Epistrophe eligans)est caractérisé par un dimorphisme sexuel prononcé. La larve se nourrit de pucerons comme beaucoup d’autres espèces de Syrphe. Cette femelle est posée en sous-bois sur les Anthrisques.
Ce joli syrphe de la photo suivante (Dasysyrphus albostriatus), en dehors de sa livrée jaune et noire, est caractérisé en particulier par deux bandes claires sur le thorax noir. Il se rencontre facilement sur les fleurs ou les herbes. Il n’avait pas encore été photographié sur le site.
Les Bibions sont des diptères précoces de la famille des Bibionidae. Ils se caractérisent par leur teinte sombre, un abdomen assez large, des antennes courtes et une pilosité abondante. Les larves sont terricoles saprophages et peuvent se nourrir des racines de diverses plantes. Le Bibion le plus connu est la mouche de Saint-Marc (Bibio marcii) qui peut quelquefois pulluler. On peut souvent les observer en essaim au soleil au dessus des branches d’arbres ou arbustes. Lors du vol les pattes postérieures pendent vers le bas. Des adultes se trouvent également parmi la végétation surtout lorsqu’il ne fais pas encore suffisamment chaud. Le dimorphisme sexuel est bien marqué. Le mâle possède des yeux poilus de grande taille qui prennent pratiquement tout le volume de la tête, alors que ceux de la femelle sont nettement réduits. Ils sont apparus un peu en avance sur la saison ce printemps 2017.
Un autre Bibio a été observé cette année au Parc des Beaumonts. Je l’avais déjà noté dans le Bois de Vincennes (Paris 12) en 2016. Il a aussi été trouvé au jardin des plantes par Axel Dehalleux qui a pu le déterminer. Il s’agit de Bibio anglicus. c’est une espèce de taille bien inférieure à la mouche de Saint- Marc.
Le dimorphisme sexuel est aussi particulièrement prononcé. Le mâle est noir avec de gros yeux et la femelle possède un abdomen jaune-orangé et un thorax rougeâtre. Voici la femelle posé dans la végétation.
Femelle de Bibio anglicus, Beaumonts, 7 avril 2017, cliché André Lantz
Voici un couple de cette espèce photographié au Bois de Vincennes. Le mâle noir est à gauche et la femelle à droite.
Parmi les libellules, le leste brun ou brunette hivernale (Sympecma fusca) sort de sa torpeur aux premiers beaux jours. Contrairement aux autre libellules européennes, cette espèce hiberne à l’état imaginal. De part sa taille et sa coloration, cette petite espèce peut passer facilement inaperçue.
Filed under: 6. À DÉCOUVRIR, Diptères, Expositions, Insectes, Mollusques, Mycologie, odonate, Orthoptères | Étiquettes: Aeschne mixte, Aeshna mixta, Ambrette, Conocéphale gracieux, Coremacera marginata, Laetiporus sulphureus, Orthétrum brun, Orthetrum brunneum, Oxyloma elegans, Polypore soufré, Ruspolia nitidula, Succinea putris, Sympétrum strié, Sympetrum striolatum
De nouvelles espèces des bords des eaux, rivières, fossés et friches humides.
Parmi les libellules les mâles d’Orthétrum se caractérisent par un corps pruineux de couleur gris-bleuté. La base des ailes n’est pas colorée. Le mâle d’Orthétrum brun (Orthetrum brunneum Fonscolombe) a une face, un thorax et un abdomen bleu pâle. Les flancs du thorax ne présentent pas de bandes claires. La femelle est gris-brun. C’est un habitant des petits ruisseaux et des fossés humides. Il se pose assez souvent à terre. Il a été rarement vu aux Beaumonts.
Le cliché suivant montre un accouplement de cette espèce
Le sympétrum strié (Sympetrum striolatum Charpentier) est une des libellules les plus communes. Le mâle et la femelle possèdent des pattes noires rayées de jaune sur les tibias et les fémurs. Les côtés du thorax ne sont pas unis mais présentent des bandes plus claires. Cette espèce vole encore en automne par les belles journées ensoleillées alors que les autres libellules disparaissent.
Les larves de libellules comme celles des autres insectes subissent plusieurs mues durant leur croissance. La dernière mue qui s’effectue en dehors de l’eau va donner naissance à l’insecte ailé désigné par imago. La dépouille larvaire porte le nom d’exuvie. Cette exuvie est sans doute celle de l’Aeschne mixte (Aeshna mixta Latreille) dont l’imago a été présenté dans le précédent article mis sur le site.
Les Sciomyzidae forment une famille de diptères aux antennes allongées et tendues vers l’avant. Les larves terrestres ou aquatiques sont prédatrices de mollusques.
(Coremacera marginata Fabricius) est une jolie mouche dont les ailes sont dites en treillis car possédant de nombreuses petites tâches blanches contrastant sur un fond noir. Les larves se nourrissent de mollusques terrestres (escargots ou limaces). C’est un auxiliaire efficace pour limiter les populations de mollusques. Ce diptère affectionne souvent les biotopes humides.
L’Ambrette est un petit escargot, donc un mollusque, de forme allongée dont la coquille très fine est composée habituellement de trois tours de spires. Le dernier tour occupe les 2/3 de la hauteur totale de la coquille Ce gastéropode ne possède qu’une seule paire de tentacules, car la paire antérieure est vestigiale dans la famille des Succineidae. La finesse de sa coquille, de la couleur de l’ambre, qui va du gris-pâle au brun et à l’orangé laisse souvent apercevoir les organes internes de l’animal.
L’Ambrette forme un complexe de deux espèces. Une dissection de l’appareil génital est nécessaire pour les différencier. Saccinea putris Linné diffère d’Oxyloma elegans Risso par un épiphallus simple et libre et l’absence d’appendice pénien. Le corps de Saccinea putris est en général de coloration brun jaune mais il existe aussi des formes gris sombre. Celui d’Oxyloma elegans est en général sombre mais il existe des formes claires. Les ambrettes vivent dans les endroits très humides (rives de cours d’eau, bords des lacs, marais, prairies humides). On peut le trouver sur les joncs, iris, rubaniers…
Ce mollusque peut vivre trois années en hibernant dans le sol ou sous les feuilles. Hermaphrodite comme les autres escargots, il doit cependant s’accoupler car les gamètes mâles et femelles n’arrivent pas à maturité à la même époque. Le Guide des escargots et limaces d’Europe de M.P. Kerney & R.A.D. Cameron aux éditions Delachaux & Niestlé donne des indications utiles à la détermination des espèces.
Le Conocéphale gracieux (Ruspolia nitidula, Scopoli) avait déjà été observé fin août 2010 et illustré sur le site dans un article en septembre 2010. Il a été revu à la fin de cet été. D’après Gérard Luquet qui a rédigé avec Heiko Bellmann « le guide des sauterelles, grillons et criquets », le Conocéphale gracieux de la famille des Tettigoniidae (Sauterelles) est un insecte afro-tropical comme la mante religieuse qui pénètre dans le domaine méditerranéen. Lié aux biotopes humides et chauds il peut s’accommoder occasionnellement de milieux plus secs.
Ordinairement vert clair uniforme, il peut aussi exister avec des colorations brunâtres ou jaune-rougeâtre. Les adultes sont visibles du mois d’août à celui d’octobre. Cette espèce, comme la mante religieuse est protégée légalement en Île de France. (Arrêté du 22 juillet 1993). La vue ventrale permet d’observer les pièces buccales colorées de la tête qui contrastent avec la couleur verte de l’ensemble.
Le polypore soufré (Laetiporus sulphureus Murrill) fructifie en général chaque année, mais pas forcément à la même époque. Il a déjà été photographié en août 2010 et présenté sur le site. C’est un champignon parasite qui attaque surtout les feuillus qui sont affaiblis. Ensuite il peut devenir saprophyte sur les arbres morts. Au parc des Beaumonts il se trouve sur le vieux saule proche de la mare de Brie. Le mycélium vit toute l’année à l’intérieur de l’arbre vivant et se nourrit de ce dernier en parasite. Il n’est pas visible. Pour se propager et assurer sa descendance, il doit donc former des sporophores. Les spores donneront naissance à d’autres mycéliums si les conditions sont propices. Les spores de champignons étant très petites de l’ordre de quelques micromètres, elles peuvent très facilement être dispersées par le vent. Un rayon de soleil a mis en valeur les belles couleurs de ce polypore.
Ce polypore est appelé aux Etats-Unis et au Québec chicken of the woods « poulet des bois ». Ce nom évoque le caractère comestible et fibreux de sa chair lorsque le champignon est bien frais. Peu consommé en Europe, ce champignon est apprécié en Amérique du nord.
Prochainement s’ouvrira la 5ème année de la semaine nationale du champignon. A cette occasion l’exposition de champignons présentée par la Société Mycologique de France se tiendra au parc floral de Paris du Vendredi 19 Octobre après midi (14h 30) au lundi 22 Octobre aux heures d’ouverture du parc floral pour le samedi, dimanche et lundi (10h-17h).
L’entrée est libre. Une table d’exposition est réservée aux champignons récoltés dans le bois.
André Lantz le 4 octobre 2012.
Filed under: 3. LA FAUNE, 4. LA FLORE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, 6. À DÉCOUVRIR, Événements, Biodiversité, Fleurs, odonate, Semaine biodiversité | Étiquettes: Libellule déprimée; Gomphide vulgaire;Iris faux-acore.24heures de la biodiversité
Cette année 2012, les 24 heures de la biodiversité en Seine-Saint-Denis se dérouleront le samedi 9 et le dimanche 10 juin. Vous trouverez toutes les informations concernant les manifestatation sur le site des 24 heures.
Au parc des Beaumonts Thierry Laugier et moi-même animerons la sortie papillons et insectes le samedi 9 juin de 10h30 à 12h30. Le samedi après-midi de 14h30 à 16h30 se tiendra également une animation sur les chèvres et les oiseaux de la friche. Pour participer à ces manifestations et à celles proposées par le département durant ces deux journées il est impératif de s’inscrire sur le site. Le lieu de rendez vous est le parking rue Paul Doumer, arrêt bus 122 « Paul Doumer ».
Je profite de cette annonce pour vous livrer quelques illustrations de la flore et de la faune du bord de l’eau du mois de mai.
L’iris faux-acore (Iris pseudacorus) s’est propagé depuis la remise en eau du petit ruisseau issu de la mare. Il agrémente le chemin qui le longe. C’est cette fleur qui avait été choisie comme symbole de la royauté.
Les laves de libellules sont aquatiques. L’adulte peut s’éloigner de son lieu de naissance. J’ai pu observer sur les tanaisies du parc le Gomphe vulgaire (Gomphus vulgatissimus) dont le biotope est celui des rivières. Il a du quitter momentanément le bord de la Marne.
Par contre la libellule déprimée (Platetrum depressum) est bien une espèce résidente aux Beaumonts. Si l’abdomen du mâle adulte est d’un beau bleu, celui de la femelle est brun-jaune. Une illustration du mâle se trouve déjà sur le site. Voici un cliché de la femelle obsevée vers la rue des quatre-ruelles.
André Lantz le 6 juin 2012
Filed under: Diptères, Hémiptères, Insectes, odonate, Orthoptères, Papillons | Étiquettes: Aeshne bleue, Ariane, Decticelle cenrée, mouche Tephritide, Némusien, punaise de l'aubépine, Terellia tussilaginis, Triple raie
Des Insectes d’août et de juin
Avec quelques photos de Roland Paul et d’André Lantz.
Parmi les lépidoptères, l’Ariane qui est la femelle du Némusien (Lasiommata maera) est assez farouche et pas très abondante. Chaque année on peut voir quelques individus, assez difficiles à approcher. Cette espèce semble se raréfier en Ile de France, car elle y était plus commune autrefois. La femelle est en générale de taille supérieure au mâle et son aile antérieure plus vive et orangée que celle du mâle qui reste brun terne dans la moitié située plus près du corps de l’insecte (partie basale). Pour cette espèce, les ailes antérieures et postérieures sont plus ternes à la fois pour les deux sexes que celles de l’espèce voisine, le satyre (mâle) ou la mégère (femelle) (Lasiommata megera). Cette dernière espèce n’a pas à ma connaissance été rencontrée aux Beaumonts.
Les chenilles de ces deux espèces se nourrissent de graminées. Les deux espèces sont bivoltines (deux générations par an).
La triple raie (Aplocera plagiata) est une assez grande géomètre d’environ 3,5 cm entre les apex des ailes antérieures. Dans l’inventaire commenté des lépidoptères d’Île de France, Philippe Mothiron note que cette espèce, à la faveur des friches et terrains vagues, pénètre à l’intérieur des zones urbaines jusqu’en plein Paris.
La chenille se développe sur les millepertuis.
Parmi les hémiptères, Roland Paul a photographié cette jolie punaise de l’aubépine (Acanthosoma haemorrhoidale). C’est un hémiptère forestier phytophage qui se nourrit de fruits de divers arbustes, et qui affectionne particulièrement ceux de l’aubépine. Les adultes qui ont hiverné ainsi que les jeunes de la nouvelle génération piquent les feuilles au printemps.
Parmi les Orthoptères ce juvénile de la Decticelle cendrée (Pholidoptera griseoaptera) est une sauterelle commune.
Parmi les diptères une très jolie mouche de la famille des Tephritides, (Terellia tussilaginis) volait et se posait sur les capitules de Bardane (Arctium). Les larves se nourrissent de bardane, plus rarement de chardons et centaurées.
Parmi les Odonates, les Aeschnides font partie des plus grandes libellules de nos régions. Les mâles peuvent voler toute la journée sans se poser. L’Aeshne bleue (Aeshna cyanea) vole près des mares en parcourant souvent le même domaine, en revenant sur place et en effectuant quelques vols stationnaires. Elle n’est pas très farouche et ne fuit pas la présence des humains. Par contre, adulte, elle n’est pas facile à photographier car elle ne se pose pas à terre ou sur la végétation comme d’autres libellules. C’est une espèce commune. Le mâle possède des taches vertes puis bleues sur l’abdomen. Sur les derniers segments abdominaux les taches bleues deviennent confluentes, ce qui la distingue des autres espèces du même genre.
André Lantz le 26 août 2011.
Filed under: 2. LES ACTEURS TERRITORIAUX, 4. LA FLORE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, 6. À DÉCOUVRIR, Biodiversité, Fleurs, Insectes, L'ODBU, odonate, Papillons, Semaine biodiversité | Étiquettes: Agrion jouvencelle, Iris faux-acore, libellule déprimée, petite nymphe au corps de feu, yponomete de Sainte-Lucie
Au bord de l’eau
Avec quelques photos de Roland Paul et d’André Lantz et le concours de Laurent Spanneut pour la détermination des odonates.
Depuis la fin de l’hiver la fontaine coule en permanence, ceci a fait prospérer les plantes aquatiques et la mare du milieu s’est reformée.
L’iris jaune ou iris faux-acore (Iris pseudacorus) est une belle plante vivace des berges de rivières, de canaux, de mares et de milieux très humides. La fleur est divisée en trois parties. Elle symbolise la fleur de « lys » du blason des rois de France. Il est à noter que le rhizome de cette plante possède un suc qui est, entre autres applications, utilisé dans le traitement des plaies externes.
La mare du milieu est souvent visitée par la libellule déprimée (Platetrum depressum). On la désigne ainsi car l’abdomen au lieu d’être de forme cylindrique est légèrement aplati. Il est d’un joli bleu non métallique pour les mâles, et brun pour les femelles.
La petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) présente un abdomen rouge. Ses pattes sont noires ou de teinte foncée.
L’agrion jouvencelle (Coenagrion puella) possède un abdomen bleu.
Certaines personnes se sont inquiétées des toiles formées par la soie de certaines chenilles qui recouvrent de nombreux arbustes dans le parc. J’ai déjà mis en lige en 2010 un article sur ce papillon que vous pourrez retrouver en consultant les archives. Cette espèce est l’Yponomeute du cerisier de Sainte Lucie (Yponomeuta mahalebella). Le chenilles construisent des toiles pour se protéger de manière collective. Elle vont se nymphoser dans ces abris et les papillons y sortiront vers le mois de juillet ou en juin cette année. Les papillons étant nocturnes ne se voient pas de jour. Ces chenilles et les toiles qu’elles forment ne sont pas urticantes. J’ai moi-même manipulé ces chenilles en les élevant. Il n’y a donc rien à craindre. Certains arbres sont un peu défoliés mais ce n’est pas très dommageable pour eux.
Dans le cadre des 24 heures de la biodiversité en Seine-Saint-Denis, notre collègue Thierry Laugier animera deux sorties le dimanche 29 mai au parc des Beaumonts à la rencontre des papillons et des autres insectes.
Pour la séance du matin (rendez-vous à la mare perchée vers 10 heures 45) il est nécessaire de s’inscrire sur le site du département que vous pouvez trouver en cliquant ici.
La sortie de l’après–midi vers 14h 30 au même lieu est supplémentaire et ne nécessite pas d’inscription.
Les personnes qui auront participé à la sortie du matin sont invitées au parc de la poudrière pour la fête de l’après-midi. (voir le programme sur le site du département)
Soyez nombreux !
André Lantz le 25 mai 2011.
Filed under: 3. LA FAUNE, Insectes, Mycologie, Observations, odonate, Papillons | Étiquettes: Champignon, Hérisson, Lépidoptère, Leste brun, Melanoleuca, mineuse du marronnier, Odonate
Novembre au parc.
Bien que les lépidoptères ne volent plus en cette saison, on peut cependant trouver en grand nombre des chrysalides de la mineuse du marronnier (Cameraria ohridella), papillon que j’avais déjà présenté dans une précédente note sur le site. Les feuilles tombées de marronnier abritent les chrysalides qui passeront l’hiver dans la feuille et qui donneront émergence à un adulte lorsque les jeunes feuilles de marronnier sortiront. Il est facile de les observer. La couleur clair de la logette de la chrysalide contraste nettement sur le fond brun sombre. Certaines feuilles peuvent compter plusieurs logements à chrysalides.
La chrysalide qui a été retirée de sa logette mesure environ 3 mm. Les longues antennes sont déjà presque formées.
On voit ainsi l’intérêt dans les parcs de retirer et bruler les feuilles mortes de marronnier pour limiter le développement de ce papillon.
En ce milieu de novembre, on pouvait encore voir voler vers la butte aux papillons, quelques sympetrums et lestes.
Laurent Spanneut qui s’intéresse aux odonates du parc a identifié cette espèce bien tardive. Il s’agit du leste brun (Sympecma fusca). D’après Laurent c’est une espèce assez rare en île de France et qui est déterminante ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique).Il n’y a eu jusqu’à présent qu’une seule donnée de cette espèce aux Beaumonts. C’est le seul odonate européen à hiverner en imago. Il se reproduit au printemps de fin février à mars. La nouvelle génération d’adulte prend son envol à partir de juillet, mais elle est davantage présente à la fin de l’été.
Beaucoup plus gros, ce hérisson (Erinaceus europaeus) se nourrit d’invertébrés. Il est surtout de mœurs nocturnes et se voit difficilement en journée. C’est aussi un mammifère qui hiberne, ses proies devenant trop rares en hiver. Il a été rencontré par plusieurs promeneurs dans le parc. Souhaitons-lui une bonne cachette pour la froide saison qui va venir.
Une nouvelle espèce de champignon pour le parc a été découverte. Il s’agit de Melanoleuca polioleuca. (mela = noir, leuca = blanc ; polio = gris). La cuticule du chapeau est sombre et les lames sont blanches ou très claires. La détermination nécessite l’analyse microscopique car il y a plusieurs espèces voisines.
André Lantz le 16 novembre 2010.