Filed under: Mycologie, Observations, Uncategorized | Étiquettes: Flavoparmelia caperata, Lecanora chlarotera, Lecidella elaeochroma, Murin à moustaches, Myotis mystacinus, Pézize écarlate, Reticularia lycoperdon, Sarcoscypha coccinea, Vespertilion à moustaches
Champignon, lichens et Myxomycète du parc cet hiver 2021 et observation exceptionnelle en plein jour d’un Chiroptère.
L’hiver n’est pas la meilleure saison pour voir les champignons. En effet les espèces mycorrhiziennes en association avec les arbres ne fructifient plus car la sève élaborée devient inexistante lorsque la photosynthèse s’arrête. La majorité des espèces saprophytes fructifient en automne lorsque la température est encore douce. On peut cependant encore observer quelques parasites des arbres, mais en général ils poussent plus communément le reste de l’année.
Cependant, certaines espèces ne se voient qu’en hiver.
C’est le cas de la Pézize écarlate (Sarcoscypha coccinea). Cette belle espèce se contente de débris ligneux et de branches mortes de différentes essences. On la trouve assez souvent sous les Frênes.
C’est la première fois qu’elle fructifie au parc des Beaumonts. Il est vrai que j’avais apporté quelques vieux exemplaires de cette espèce il y a quelques années ayant l’espoir de les voir fructifier un jour au Parc.
Il existe plusieurs espèces voisines dont la différentiation ne peut se faire que par microscopie. Cependant, les échantillons provenant de la région parisienne, étudiés microscopiquement ont toujours conduit à cette seule espèce.
Ce champignon à la forme d’une coupe d’un rouge éclatant à l’intérieur. La surface externe est plus blanchâtre et présente une pubescence. Le pied est court ne dépassant pas 1cm. Sur le cliché ci-dessus on peut voir les spores pas encore mûres contenue dans un asque. les Hyphes et les paraphyses contiennent un pigment granuleux rouge qui donne la couleur au champignon. Les spores subcylindriques mesurent de 27 à 36 µm de long pour 1.0 à 12 µm de large.
Le myxomycète, Reticularia lycoperdon, a déjà été observé au parc il y a quelques années. Nous l’avions alors trouvé sur un des marronniers situé à l’entrée de la rue des 4 ruelles.
En mars 2021 il avait choisi un vieux Robinier au tronc cassé en deux. Le nom lycoperdon lui a été donné à cause de l’émission des nombreuses spores qui s’échappent de son enveloppe à maturité, semblable aux Vesses de loup.
Dans la photo ci-dessus le Myxomycète n’est pas encore mûr. On voit la couleur beige clair de la chair par la blessure centrale et les blessures sur le dessus. Dans la photo ci-dessous la teinte est déjà beaucoup plus foncé. Les spores sont en train de se former. Par contre la taille du spécimen n’a pas changé.
Enfin dans cette dernière image, l’enveloppe protectrice du spécimen s’est déchirée et les spores ont commencé leur dispersion.
Les spores des myxomycètes sont très souvent sphériques et échinulées (munies de nombreuses épines)
Les lichens résultent de l’association d’un champignon, le plus souvent un ascomycète, et d’une algue ou cyanobactérie. L’organe végétatif des lichens est désigné par thalle.
Il existe plusieurs formes de thalle.
Les lichens à thalle foliacé présente un appareil végétatif plus ou moins lobé et se détachant assez facilement du substrat. Dans un article précédent j’avais illustré le plus commun des lichens foliacés que l’on pouvait trouver dans le parc sur les troncs ou branches d’arbres ou d’arbustes: Xanthoria parietina.
Il est possible d’admirer un autre lichen à thalle foliacé : Flavoparmelia caperata. Son thalle est de couleur vert-jaunâtre. Sa face supérieure est froncée vers le centre, tandis que les lobes peu adhérents sont relevés sur les bords. La face inférieure est noire et présente une fine marge brun clair sur une largeur d’environ 2mm. Cette espèce est utilisée en biosurveillance de la qualité de l’air pour ses propriétés accumulatrices d’éléments métalliques (Guide des Lichens de France , lichens des arbres Edition Belin). On le rencontre dans le parc sur des branches cassées et tombées au sol. Il se situe souvent en hauteur.
La grande majorité (environ 90%) des espèces de lichens ont un thalle crustacé. Le lichen est alors profondément incrusté dans le substrat. Il n’est pas possible de le prélever sans retirer une partie de son hôte. Il est souvent préférable de retirer le lichen sur un arbre tombé ou tronçonné si l’on ne veut pas blesser l’arbre.
Au parc des Beaumonts, deux espèces de lichens crustacés sont communes et vivent souvent ensemble sur le même support. Sur la photo suivante on peut voir à droite Lecidella elaeochroma et à gauche Lecanora chlarotera sur un fond plus brillant.
Lecidella elaeochroma présente un thalle lisse à légèrement granuleux de couleur gris blanchâtre.
Les ascomycètes fructifient et forment des apothécies assez rondes. Le disque de couleur allant du brun au noir mesure jusqu’à 1mm de diamètre. Les spores incolores sont simples. Avant leur maturité elles grandissent par nombre de 8 dans les asques.
Lecanora chlarotera a aussi un thalle gris clair. Les apothécies sont nombreuses, sessiles et serrées .Leur disque est brun. Les asques sont également octosporés. Cette espèce est nitrotolérante.
Ces deux espèces de lichens crustacés se développent sur les troncs lisses des arbres. On les rencontre essentiellement sur les jeunes érables du parc des Beaumonts.
Notre collègue ornithologue David Thorns, a eu la bonne fortune d’observer et de photographier un chiroptère sur le parc en matinée.
Rappelons que l’ensemble des espèces de chiroptères sont protégées en Île-de-France (IDF)!
La région IDF accueille 20 espèces de chauves-souris sur les 34 espèces recensées en France métropolitaine.
Le Vespertilion à moustaches ou Murin à moustaches (Myotis mystacinus) est classé « préoccupation mineure » sur la liste rouge nationale des Chiroptères. Cette espèce reste cependant peu commune en IDF.
Sa taille est assez petite allant de 3,5 à 5 cm., son envergure est de 19 à 22 cm. Son poids n’excède pas 8g.
Comme toutes les espèces de chauves-souris il se nourrit d’insectes. Il chasse habituellement sur les biotopes suivants : plans d’eaux calmes, zones humides arborées, lisières, éclairages urbains.
André Lantz le 6 Avril 2021.
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Certaines espèces de champignons ne fructifient qu’en hiver, d’autres peuvent fructifier toute l’année, selon les conditions de température, d’humidité et d’autres paramètres. Beaucoup d’Ascomycètes apparaissent donc souvent en février et au début du mois de mars. Certains d’entre-eux sont associés à une seule plante hôte, d’autres sont moins exigeants et consomment la matière organique de plusieurs essences.
1) L’Ascomycète Mazzantia galii se développe à la fin de l’hiver et fructifie souvent en février-mars sur les tiges mortes du Gaillet gratteron. Il s’agit donc d’une espèce saprophyte.
Le Gaillet gratteron (Galium aparine) est une espèce très commune de la famille des Rubiacées. Cette plante annuelle possède des tiges de section carrée couvertes de petits crochets, tout comme les feuilles et les fruits. Les feuilles sont réunies en verticille par groupe de 6 à 10. Les fleurs blanches sont très petites. Essentiellement auto-pollinisées elles donnent naissance à des fruits (akènes globuleux) qui forment deux petites boules réunies et munies de petits crochets. Ses graines peuvent donc se disperser facilement en s’accrochant à la fourrure des animaux de passage, et aussi au pantalons et chaussettes des promeneurs! Cette plante affectionne les friches nitrophiles et côtoie les Orties.
Le champignon forme de petites taches ellipsoïdes noires sur les tiges sèches. En ouvrant la tige on peut observer deux logettes formées par la fructification de l’ascomycète. On peut y prélever les asques et les spores.
2) Le Géopore des cèdres Geopora sumneriana est un ascomycète inféodé aux Cèdres. C’est un champignon mycorhizien. En effet, si les champignons mycorhiziens associés aux arbres caducs ne fructifient pas en hiver car leurs hôtes sont en repos, les conifères comme les cèdres gardent une activité réduite suffisante pour assurer la fructification de certaines espèces de champignons.
L’apothécie (la fructification en forme de disque) au départ souterraine (hypogée) s’ouvre ensuite formant une étoile. Cette espèce ne se trouve que sur les pelouses situées sous les cèdres. Cette espèce, commune dans le Bois de Vincennes, n’avait pas encore été observée au Parc des Beaumonts. Cet hiver doux et pluvieux a été très favorable à sa fructification.
3) La Suie de l’Érable Cryptostroma corticale est un ascomycète parasite des Érables (Érable sycomore et Érable champêtre). Ce parasite cause la mort de son hôte. Sa propagation est favorisée par le stress des arbres, suite à des épisodes de sécheresse prolongée, à la canicule, au tassement du sol, à la mise en lumière des arbres… La propagation s’effectue par les conidies. (Les conidies ou conidiospores résultent de la multiplication asexuée des champignons produite par des mitoses successives). Ces conidies pénètrent dans les arbres sains par de petites blessures et vont donner naissance à des hyphes qui vont se développer sous l’écorce. Les hyphes vont ainsi former une couche d’environ 1mm d’épaisseur et produire à nouveau des conidies. L’écorce va casser laissant apparaître la masse noirâtre des conidies qui ressemble à de la suie.
Les spores vont à leur tour être dispersées par le vent pour atteindre d’autres arbres. Ces spores peuvent provoquer de graves problèmes respiratoires aux personnes présentant déjà des difficultés (asthme, granulomes pulmonaires). Les gestionnaires d’espaces verts cherchent à limiter la propagation de la suie des Érables en abattant et brûlant ou exportant les matériaux abattus.
600 arbres ont ainsi été abattus par la ville de Paris en 2005, sur un effectif de 55000 Érables, essentiellement dans les bois de Boulogne et de Vincennes.
Cette maladie de l’Érable a été signalée la première fois en Europe à Londres en 1945.
4) La Daldinie concentrique Daldinia concentrica est un ascomycète saprophyte. Ses fructifications peuvent rester pérennes sur plusieurs années. Ainsi on peut observer sa croissance sur plusieurs mois, voir plusieurs années. De forme plus ou moins hémisphérique elle est brun rougeâtre à noirâtre. Elle ne présente pas de pied et adhère aux grosses branches ou troncs. Ce champignon a une préférence pour le Frêne. A la coupe on peut admirer les zones concentriques qui se sont formées lors de sa croissance.
5) L’Exidie à noyau (Exidia nucleata = Myxarium nucleatum) est un basidiomycète saprophyte. Elle fait partie de la Famille des Tremellacées. D’1 à 3 cm, elle présente un aspect gélatineux, un peu cérébriforme blanc plus ou moins translucide. Elle se caractérise par rapport à d’autres espèces voisines par la présence dans la masse gélatineuse de petits cristaux blanc d’oxalate de calcium, qui contrastent avec la masse translucide. Il se trouve essentiellement sur les bois morts bien humide.
6) Postia stiptica = Oligoporus stipticus est un joli polypore tout blanc. C’est aussi un basidiomycète saprophyte. Il pousse en automne sur le bois mort, surtout de conifère. C’est un champignon spongieux et particulièrement amer et astringent !
7) Rhodotus palmatus est un très joli champignon de couleur rose ou abricot. Il appartient à la famille des Dermolomatacées. C’est un basidiomycète saprophyte. C’est un champignon plus « classique » car il possède un pied souvent excentré et un chapeau portant des lames. Sa couleur et sa bonne odeur d’abricot permettent de le déterminer très facilement. Cette espèce se trouve sur les bois morts d’Orme. La raréfaction des ormes causée par la maladie de l’orme a rendu ce champignon beaucoup plus rare. Cependant il semble s’adapter à d’autres essence car il a été photographié au parc des Beaumonts sur un tronc mort de marronnier. Des observations franciliennes récentes de cette espèce ont également signalé sa présence sur d’autres essences d’arbres que l’Orme.
André Lantz le 25 mars 2020.
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Les Champignons au parc des Beaumonts.
Cet article reprend une précédente note de 2008 en la complétant.
1) Remarques générales.
La forêt est la station préférée des champignons.
On y trouve les trois types de champignons : mycorhiziens en symbiose avec les arbres vivants, saprophytes qui décomposent la matière organique morte (bois mort, feuilles mortes) et participent au recyclage du carbone pour la création de l’humus et enfin parasites qui attaquent le plus souvent des arbres sénescents, blessés ou faibles.
Les prairies non enrichies artificiellement par des engrais accueillent elles aussi un cortège plus limité d’espèces fongiques.
Il a été constaté que plus les arbres sont âgés plus le nombre d’espèces de champignons mycorhiziens ou saprophytes est important.
Parmi les mycorhiziens on distingue les endomycorhiziens dont les filaments du mycélium pénètrent les radicelles des plantes, arbustes ou arbres et les ectomycorhiziens dont les filaments entourent les radicelles.
La fructification des ces deux groupes est différente.
Les ectomycorhiziens forment des fructifications au dessus du sol que l’on voit parfaitement et qui ravissent les mycophages (Bolets, Amanites, Lactaires, Russules…) tandis que les endomycorhiziens ne fructifient que dans le sol.
Les essences d’arbres de nos forêts tempérés sont surtout associées à des champignons ectomycorhiziens (Chêne, Hêtre, Sapin, Tilleul, Charme…) Par contre les Érables, Robiniers sont associé à des endomycorhiziens.
L’état du sol est aussi un élément important à prendre en compte pour le développement de la vie fongique : Un sol meuble, couvert de débris ligneux, feuilles mortes, perméable est plus adapté à la croissance du mycélium qu’un sol tassé, nu, et non perméable.
Ces quelques rappels schématiques mettent en évidence la différence importante du nombre d’espèces entre la forêt et le parc urbain.
Le bois de Vincennes (440 hectares boisés) compte de nombreuses essences arbustives. En plus de la diversité des espèces (Hêtre, Chênes, Charme, Pins, Bouleau, Tilleul, Peupliers…), on y trouve des exemplaires jeunes et âgés en bonne santé ainsi que des arbres morts laissés sur le sol ou en chandelle. Les vieilles souches sont souvent conservées.
Ceci explique que la Société Mycologique de France (SMF) a recensé plus de mille espèces de champignons au bois de Vincennes. Guillaume Eyssartier a étudié la fonge du Parc du Sausset et y a aussi trouvé un grand nombre d’espèces. Le Parc du Sausset présente aussi une belle diversité d’essences arbustives.
Le parc des Beaumonts ne comporte que peu d’essences ectomycorhiziennes (aucun hêtre, pas de chênes en dehors de quelques jeunes pousses, pas de tilleul ni de charme, pas de pins). Il n’est donc pas étonnant que l’on y trouve aucune russule, lactaire, amanite,ou bolets.
Les seules espèces trouvées sont essentiellement des saprophytes qui se nourrissent de la matière organique morte : Polypores, Lépistes, Coprins, Psathyrelles. Une centaine d’espèces y ont été observées.
2) Les champignons du Parc des Beaumonts
Le parc se compose de plusieurs biotopes différents :
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La « savane » composée de graminées, d’apiacées et de divers arbustes est un milieu assez sec. La flore et les populations d’insectes thermophiles l’attestent. De plus sa situation élevée, balayée par les vents, favorise une évaporation rapide des précipitations et de la rosée, surtout en été et au début de l’automne. Peu de champignons y prospèrent.
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La partie boisée du Parc Mabille pourrait sembler plus prometteuse. Cependant la majorité des essences qui la recouvre est constituée d’érables, de frênes et de robiniers faux acacias. Les feuillus tels que les chênes, hêtres, charmes, bouleaux, qui sont en général des essences vivant en symbiose avec des champignons, sont inexistants. Enfin le lierre est omniprésent à la fois en recouvrement du sol et en accrochage sur les fûts et les branches de nombreux arbres. Il ne favorise pas l’implantation des espèces fongiques.
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Le parc, dont 70% du terrain se trouve sur d’anciennes carrières de gypse ne possède sans doute pas une couche suffisante d’humus propice à l’installation de champignons. En effet, lorsque le terrain a été acquis par la municipalité, les galeries ont été comblées par du mâchefer, des remblais de construction, des roches concassées, du sable et cendres d’incinération d’ordures ménagères.
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A ces deux milieux « savane » et parc Mabille on peut adjoindre deux autres milieux : D’une part Le milieu humide constitué par la mare artificielle du haut (mare perchée) et la petite mare naturelle de Brie située vers l’entrée de Fontenay-sous-bois. D’autre part la partie paysagère conçue avec des pelouses entretenues et plantées de diverses essences d’arbres et d’arbustes.
Ces milieux restent également assez pauvres en espèces fongiques.
3) La sécheresse et le stress hydrique qui en a découlé l’automne 2018 n’a pas favorisé l’observation des champignons dans l’ensemble de l’Île-de-France. Cet hiver 2018-2019 où la pluie a fait son retour nous offre quelques espèces hivernales ou quelques espèces qui peuvent se rencontrer toute l’année. Les bois morts à terre ou suspendus sont colonisés par deux champignons saprophytes. L’Oreille-de-Judas Auricularia auricula-judae et L’Auriculaire mésentérique Auricularia mesenterica. La première de couleur brune, gélatineuse, mince, en forme d’oreille est fixée sans pied sur le bois. Elle ressemble au champignon noir utilisé dans la cuisine asiatique. Celui-ci est une espèce cultivée Auricularia polytricha que l’on ne trouve pas dans la nature. L’oreille de Judas se rencontre souvent sur les sureaux mais aussi sur d’autres essences de bois mort. La photo suivante montre quelques individus sur branche morte de Saule.
La seconde, l’Auriculaire mésentérique possède sur la face supérieure une pilosité feutrée et hirsute , zonée, gris-brun à gris-verdâtre. La face inférieure d’un brun uni est fortement veinée ou plissée. Ce champignon n’est pas comestible. La photo suivante montre quelques sporophores? Celui de gauche a été retourné pour mettre en évidence la face inférieure du champignon. Pour les basidiomycètes (les spores croissent sur des organes appelés basides et lorsqu’elles sont mûres elles se détachent de la baside et tombent par gravité), La face fertile produisant les spores est toujours dirigée vers le sol.
L’espèce suivante est typiquement hivernale. On peut même la trouver sous la neige! Il s’agit de la Collybie à pied velouté Flammulina velutipes. C’est une belle espèce orangée dont le chapeau est visqueux par temps plus ou moins humide. Les lames blanches dans la jeunesse se colorent en crème puis en beige ochracé. Le pied s’assombrit pour devenir noir à la base lorsque le champignon est plus âgé. Les sporophores peuvent croître en touffe de plus d’une dizaines d’individus.
Le Schizophylle commun Schizophyllum commune, est un champignon dont le chapeau est très feutré et clair. La marge est souvent ondulée. Le chapeau est en général clair dans sa jeunesse, puis lorsqu’il est plus âgé, plus sombre et verdi par des algues unicellulaires comme sur le second cliché.
Son nom vient du dédoublement des lames. Elles sont fendues en gouttière sur leurs arêtes. Ce champignon ne doit pas être respiré par les personnes présentant ds troubles respiratoires. En effet on a trouvé que les spores pouvaient germer dans les voies respiratoires en occasionnant des oedèmes chez les personnes immunodéficientes.
Ce champignon est reviviscent: il est capable de reprendre son activité métabolique quand il est hydraté, même après plusieurs années de sécheresse.
Il est en général décoloré en blanc lorsqu’il est sec.
Pour un champignon ascomycète ( Les spores sont enfermées dans des sortes de tubes désignés par Asques. Lorsqu’elles sont mûres l’asque s’ouvre et les spores sont émises brutalement dans l’espace), La parte fertile peut donc se trouver sur sa face supérieure. Le champignon suivant est un ascomycète.
Les vieilles feuilles de Lierre jaunies et pendantes dans la masse des feuilles accrochées à des arbres, des murs, des clôtures sont attaquées par un très petit champignon noir dont la fructification est inférieure au millimètre. Il y en a plusieurs dizaines voir une centaine sur une seule feuille. Il s’agit de Trochila craterium.
Une liste des espèces des champignons du parc des Beaumonts a été établie grâce aux concours de différents spécialistes de la Société Mycologique de France (SMF). Nos remerciements s’adressent à René Chalange, Alain Champagne, René Hentic, Patrice Lainé, François Valade
Dans la première colonne A = Ascomycète; B = Basidiomycète,
la seconde colonne correspond au groupe ou famille, le troisième au nom de Genre, la quatrième au nom d’espèce, la cinquième au nom commun quand il existe
B | AGARICACEAE | Agaricus | bitorquis | Agaric des trottoirs |
B | STROPHARIACEES | Agrocybe | cylindracea | Pholiote du peuplier |
B | STROPHARIACEES | Agrocybe | rivulosa | Agrocybe rivuleux |
B | TRICHOLOMATACEAE | Armillaria | mellea | Armillaire couleur de miel |
B | HYGROPHORACEES | Arrhenia | spathulata | Leptoglosse des mousses |
B | AURICULARIACEAE | Auricularia | auricula-judae | Oreille de judas |
B | AURICULARIACEAE | Auricularia | mesenterica | Auriculaire mésentérique |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Bjerkandera | adusta | Polypore brulé |
B | BOLBITIACEES | Bolbitius | titubans | Bolbitie jaune d’oeuf |
A | DERMATEACEAE | Calloria | neglecta | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Ceriporia | alachuana | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Chondrostereum | purpureum | Stérée pourpre |
B | TRICHOLOMATACEAE | Clitocybe | decembris | Clitocybe dicolore |
B | TRICHOLOMATACEAE | Clitocybe | graminicola | Clitocybe graminicole |
B | ENTOLOMATACEAE | Clitopilus | hobsonii | Clitopile de Hobson |
B | COPRINACEAE | Coprinus | atramentarius | Coprin noir d’encre |
B | COPRINACEAE | Coprinus | auricomus | Coprin à poils jaunes |
B | COPRINACEAE | Coprinus | comatus | Coprin chevelu |
B | COPRINACEAE | Coprinus | disseminatus | Coprin disséminé |
B | COPRINACEAE | Coprinus | lagopus | Coprin pied de lièvre |
B | COPRINACEAE | Coprinus | leiocephalus | Coprin à disque lisse |
B | COPRINACEAE | Coprinus | micaceus | Coprin micacé |
B | CORTINARIACEAE | Cortinarius | anomalus | Cortinaire anormal |
B | CREPIDOTACEAE | Crepidotus | cesatii | Crépidote à spores sphériques |
B | CREPIDOTACEAE | Crepidotus | epibryus | Crépidote des mousses |
B | CREPIDOTACEAE | Crepidotus | luteolus | Crépidote jaune pâle |
B | CREPIDOTACEAE | Crepidotus | variabilis | Crépidote variable |
B | MARASMIACEAE | Crinipellis | scabella | Marasme des chaumes |
B | HYGROPHORACEA | Cuphophyllus | virgineus | Hygrophore blanc |
B | AGARICACEES | Cyathus | olla | Cyathe |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Cylindrobasidium | evolvens | |
B | DACRYMYCETACEAE | Dacrymyces | stillatus | |
A | PYRENOMYCETIDEAE | Daldinia | concentrica | Daldinie concentrique |
B | MARASMIACEAE | Delicatula | integrella | Mycène délicate |
B | ENTOLOMATACEAE | Entoloma | hebes | Entolome à pied grèle |
B | ENTOLOMATACEAE | Entoloma | papillatum | Entolome papillé |
B | ENTOLOMATACEAE | Entoloma | sericellum | Entolome blanc soyeux |
A | CLAVICIPITACEAE | Epichloe | typhina | Quenouille des massettes |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Exidiopsis | calcea | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Exidiopsis | effusa | |
B | DERMOLOMATACEAE | Flammulina | velutipes | Collybie à pied velouté |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Fomes | fomentarius | Amadouvier |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Funalia | gallica | |
B | CREPIDOTACEAE | Galerina | marginata | Galère marginée |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Ganoderma | lipsiense | Ganoderme plat |
B | GASTEROMYCETIDEAE | Geastrum | triplex | géastre à trois enveloppes |
Famille | Genre | espèce | Nom Vernaculaire | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Gloeophyllum | sepiarium | Lenzite des clotures |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Gloiothele | lactescens | |
B | CORTINARIACEAE | Hebeloma | crustuliniforme | Hébélome croûte de pain |
B | CORTINARIACEAE | Hebeloma | mesophaeum | Hébélome à centre sombre |
B | CORTINARIACEAE | Hebeloma | pusillum | |
B | CORTINARIACEAE | Hebeloma | sinapizans | Hébélome échaudé |
B | HYGROPHORACEA | Hygrocybe | conica | Hygrocybe conique |
B | HYGROPHORACEA | Hygrocybe | virginea | Hygrocybe blanc de neige |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Hyphodontia | sambuci | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Hypochnicium | vellereum | |
B | INOCYBACEES | Inocybe | dulcamara | Inocybe doux-amer |
A | LACHNELLACEAE | Lachnella | alboviolascens | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Laetiporus | sulphureus | Polypore soufré |
B | TRICHOLOMATACEAE | Lepista | nuda | pied bleu |
B | TRICHOLOMATACEAE | Lepista | saeva | pied violet |
B | TRICHOLOMATACEAE | Lepista | sordida | Lépiste sordide |
A | PLEOSPORACEAE | Leptospharia | acuta | |
B | AGARICACEAE | Leucoagaricus | badhamii | Lépiote de Badham |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Lopharia | spadicea | |
B | LYOPHYLLACEES | Lyophyllum | decastes | Tricholome en touffes |
B | AGARICACEAE | Macrolepiota | rhacodes var.bohemica | Lépiote déguenillée |
B | CLAVARIACEAE | Macrotyphula | filiformis | Clavaire filiforme |
B | MARASMIACEAE | Marasmius | epiphylloides | Marasme de feuilles de lierre |
A | DIAPORTHACEAE | Mazzantia | galii | |
B | LEUCOPAXILLOIDEAE | Melanoleuca | kuehneri | Tricholome gris-souris |
B | LEUCOPAXILLOIDEAE | Melanoleuca | polioleuca | Tricholome à chair brune |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Meripilus | giganteus | Polypore géant |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Meruliopsis | corium | Mérule papyracée |
B | MARASMIACEAE | Mycena | adscendens | Mycène à socle |
B | MARASMIACEAE | Mycena | galericulata | Mycène en casque |
B | MARASMIACEAE | Mycena | olida | Mycène odorante |
B | MARASMIACEAE | Mycena | polygramma | Mycène à pied strié |
B | MARASMIACEAE | Mycena | speirea | Mycène groupée |
B | MARASMIACEAE | Mycena | tenerrima | Mycène ascendante |
B | TREMELLACEAE | Myxarium | nucleatum | Exidie à noyau |
A | PYRENOMYCETIDEAE | Nectria | cinnabarina | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Oxyporus | latemarginatus | |
B | COPRINACEAE | Parasola | plicatilis | Coprin plissé |
B | PAXILLACEAE | Paxillus | involutus | Paxille enroulée |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Peniophora | lycii | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Perrenniporia | fraxinea | Polypore du frêne |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Phellinus | punctatus | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Phellinus | robustus | Phellin robuste |
B | « rouille » | Phragmidium | bulbosum | |
B | « rouille » | Phragmidium | violaceum | |
B | PLEUROTACEAE | Pleurotus | ostreatus | Pleurote en huître |
B | PLUTEACEAE | Pluteus | cervinus | Plutée couleur de cerf |
B | PLUTEACEAE | Pluteus | salicinus | Plutée du saule |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | candoleana | Psathyrelle de De Candolle |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | conopilus | Psathyrelle conique |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | gracilis | Psathyrelle gracile |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | lacrymabunda | Psathyrelle veloutée |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | marcescibilis | Psathyrelle marcescente |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | melanthina | Psathyrelle gris lilas |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | multipedata | Psathyrelle cespiteuse |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | spadiceogrisea | Psathyrelle grisatre |
B | COPRINACEAE | Psathyrella | tephrophylla | Psathyrelle à lames sombres |
B | « rouille » | Puccinia | graminis | |
B | DERMOLOMATACEAE | Rhodotus | palmatus | Rhodotus réticulé |
A | PEZIZOMYCETIDEAE | Rhytisma | acerinum | Goudron de l’érable |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Schizophyllum | commune | Schizophylle commun |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Stereum | hirsutum | Stérée hirsute |
B | STOPHARIACEAE | Stropharia | cyanea | Strophaire bleue |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Trametes | gibbosa | Tramète gibbeuse |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Trametes | versicolor | Tramète versicolore |
A | DERMATEACEAE | Trochila | craterium | |
B | CREPIDOTACEAE | Tubaria | autochtona | Tubaire de l’aubépine |
B | CREPIDOTACEAE | Tubaria | hiemalis | Tubaire hivernale |
B | CREPIDOTACEAE | Tubaria | romagnesiana | Tubaire de Romagnesi |
B | CREPIDOTACEAE | Tubaria | segestria | |
A | PYRENOMYCETIDEAE | Tubercularia | vulgaris | |
B | APHYLLOPHOROMYCETIDEAE | Tyromyces | fissilis | |
A | ERYSIPHOMYCETIDAE | Uncinula | tulasnei | oïdium de l’érable |
B | PLUTEACEAE | Volvariella | speciosa | Volvaire visqueuse |
A | PYRENOMYCETIDEAE | Xylaria | hypoxylon | Xylaire du bois |
A | PYRENOMYCETIDEAE | Xylaria | polymorpha | Xylaire polymorphe |
André Lantz le 9 février 2019
Filed under: 3. LA FAUNE, 4. LA FLORE, 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, 6. À DÉCOUVRIR, Biodiversité, Fleurs, Insectes, L'ODBU, Mycologie, Observations, Papillons, Semaine biodiversité, Sorties – Annonces, Uncategorized | Étiquettes: Aglais io, Eilema lurideola, Lithosie complanule, Lithosie plombée, Ornithogale en ombelle, Ornithogalum umbellatum, paon du jour, Pararge aegeria, Parmélie des Murailles, piéride de la rave, Piéride du navet, Pieris napi, Pieris rapae, Polygonia c album, Robert le diable, tircis, Xanthoria paretina, Xanthorine
Quelques insectes du printemps 2016
Comme chaque année les premiers rayons de soleil et de chaleur réveillent les papillons endormis durant la période hivernale. Quelques plantes sont déjà fleuries et procurent aux espèces hivernantes le nectar dont ils ont besoin pour voler et se reproduire.
Le Paon du jour (Aglais io), dont la chenille consomme les Orties dioïques au parc des Beaumonts, est une espèce bivoltine, c’est à dire qu’elle présente deux générations dans une année. Les imagos tardifs de seconde génération se cachent l’hiver dans des endroits sombres et le revers noir de leurs ailes assure une protection efficace contre d’éventuels prédateurs. L’exemplaire photographié appréciait les fleurs de pissenlit.
On peut imaginer dans le détail de l’ocelle de l’aile postérieure une petite tête de lutin facétieux.
Le Robert-le diable (Polygonia c-album) fait aussi partie des Vanesses qui hibernent. Cette espèce est également bivoltine. Contrairement au paon du jour dont les imagos de première et de seconde génération présentent des motifs et des colorations identiques, les exemplaires de seconde génération (août octobre) du Robert- le Diable présentent des ailes plus découpées et une coloration fauve plus foncée que ceux de la première génération (juin-août). Le spécimen photographié est bien un hibernant de seconde génération.
Le Tircis (Pararge aegeria) est un papillon commun que l’on peut trouver maintenant dans les Villes. La chenille se nourrit de graminées et les arbres fournissent la mi-ombre qu’affectionne l’adulte.
Cette espèce possède 3 à 4 générations annuelles mais n’hiberne pas. Les ailes des mâles offrent en général des taches claires moins étendues que chez les femelles. Cette espèce présente deux taxons en France. Le taxon aegeria (Pararge aegeria aegeria) possède une couleur de fond plus orangé. Le Taxon Tircis (Pararge aegeruia tircis) un fond plus clair.
Le taxon aegeria est implanté dans le sud de la France et tircis dans le nord. Les études récentes d’ADN ne montrent pas de différence génétique entre les deux taxons.
Le réchauffement climatique favorise la remontée vers le nord du taxon aegeria.
L’exemplaire photographié au parc illustre bien le taxon tircis avec des taches assez claires. L’imago vient sans doute d’émerger compte tenu de sa livrée intacte et de sa pilosité en très bon état.
Les imagos des Piérides n’hibernent pas.
Les premiers adultes émergent donc aux premiers beaux jours. Cets espèces peuvent être trivoltines : 3 générations par an. La première vole de début avril à mai, la seconde de juin à août et la troisième de août à septembre. En vol il n’est pas possible de distinguer la Piéride de la rave (Pieris rapae) de la Piéride du Navet (Pieris napi).
Lorsque le papillon est posé, l’observation du revers des ailes permet de faire l’identification.
La face ventrale des ailes est uniforme chez la Piéride de la rave alors que les nervures sont soulignées de noir chez la Piéride du navet.
Les nervures des ailes postérieures sont beaucoup plus soulignées de gris verdâtre pour les adultes de la première génération. Le dimorphisme sexuel est bien marqué. Les femelles présentent deux taches noires bien visibles sur le dessus de l’aile antérieure alors que le mâle n’en possède qu’une moins prononcée.
Le cliché suivant d’une Piéride du navet butinant un pissenlit illustre à la fois les nervures bien soulignées d’écailles noires sur le dessous et légèrement soulignées sur la face dorsale des ailes.
Les lichens sont constitués de champignons, essentiellement ascomycète, (90 à 95 % de la biomasse) et d’algues, soit des Procaryotes (cyanobactéries) soit des Eucaryotes (algues vertes).
Même minoritaires, les algues fournissent par photosynthèse les ressources carbonées nécessaires à la vie du lichen. Le champignon fournit la protection, l’eau et les éléments minéraux.
La propriété des lichens est la reviviscence. Ces êtres vivants sont capables de passer de très nombreuses fois d’un état déshydraté à un état hydraté. Cette propriété leur permet de conquérir des milieux hors sols comme les arbres ou les rochers. La principale source d’eau est donc la pluie. C’est la raison pour laquelle les lichens sont très sensible à la pollution. En effet l’eau de pluie chargée de polluant atmosphérique comme le dioxyde de souffre est acide et ne permet plus au lichen de se développer. Ils sont des bons indicateurs de la qualité de l’air. On admet que les lichens couvrent 8 % des surfaces terrestres émergées. Cependant, comme les autres champignons ils accumulent des métaux lourds.
La Parmélie des murailles ou Xanthorine (Xanthoria parietina) est un lichen très commun reconnaissable à sa couleur jaune ou jaune-orange.
Cette couleur secrétée par le champignon est du à la pariétine. La couleur orange est d’autant plus prononcée que le lichen est placé en plein soleil. Comme bon nombre d’autres lichens la parmélie prospère sur deux milieux différents: L’écologie est dite corticole sur les écorces des vieux arbres ou saxicole sur les rochers ou les pierres.
Les algues monocellulaires qui vivent dans la parmélie sont du genre Trebouxia.
La reproduction peut se faire par l’eau ou le vent qui transporte les spores. Cependant deux acariens se nourrissant du lichen rejettent dans leurs fèces des spores et des algues intactes car non digérées par le tube digestif de ces acariens. Ce processus facilite la reproduction et la dissémination du lichen.
La Parmélie a été utilisée pour la fabrication d’un colorant. Pilée et mélangée à de l’urine elle servait à teindre la laine en rose, en particulier pour la confection des kilts écossais.
Ce lichen aurait servi par les guérisseurs de moyen-âge à soigner la jaunisse et les maladies du foi selon la théorie des signatures.
L’exemplaire photographié se trouvait sur un vieux frêne abattu par le vent. On peut distinguer les petites coupelles oranges désignées par apothécies discoïdes. Ce sont les parties fertiles des champignons. (comme pour les pézizes où les apothécies peuvent atteindre plusieurs centimètres).
En réhydratant une partie du lichen, les apothécies se sont gonflées. Les algues participent à la coloration plus verdâtre du champignon.
Le cliché microscopique suivant montre un asque avec les spores. Il y a 8 spores par asques mais certaines d’entre elles peuvent être cachées par d’autres . On distingue également les algues vertes.
Le cliché suivant montre les 8 spores dans un asque. Elles ne sont pas encore mûres mais leur forme en sablier à ce stade d’évolution est caractéristique. Les spores sont dites polariloculaires.
Certaines chenilles se nourrissent de lichens. La Lithosie complanule (Eilema lurideola) ou Lithosie plombée est un papillon nocturne de la famille des Erebidae. La chenille est noire avec une bande latérale rouge par côté. Cette espèce a été trouvée aux Beaumonts. La chenille photographiée sur la parmélie des murailles provient du parc. Au dernier stade de sa croissance la chenille ne mesure pas plus de 20mm.
Les ailes antérieures de l’imago sont grises avec une fine bordure costale jaune qui s’amenuise vers l’apex.
L’Ornithogale en ombelle (Ornithogalum umbellatum) n’avait pas à ma connaissance été notée au Parc des Beaumonts. On peut aussi en voir quelques pieds au Parc départemental Jean Moulin-Les Guilands sur les communes de Montreuil et de Bagnolet.
Cette plante bulbeuse est aussi nommée Dame d’onze heures. Les jours gris et sans soleil les fleurs ne s’ouvrent pas. Par contre les jours ensoleillés où les polinisateurs sont plus nombreux à sortir et visiter les fleurs, les 6 tépales de l’ornithogale s’ouvent vers 11h.
Sorties Ornithologiques au parc des Beaumonts
Venez découvrir le 22 mai de 9h30 à 12h 30 la richesse ornithologique du parc des Beaumonts où la faune et la flore sauvages sont protégées. Promenade détendue et conviviale. Prévoir : jumelles. Promenade ornithologique conseillée pour s’initier ou se perfectionner. Rdv : 9 h 15. Avenue Jean Moulin, à côté de la statue monumentale du calligraphe, au pied de l’escalier d’accès au parc des Beaumonts. Limité à 12 participants. Promenade ornithologique animée par Thomas Puaud (06.87.23.69.95). Réservation obligatoire au plus tard le vendredi précédant l’activité avant 16 h auprès du service Environnement et Développement Durable de la Ville de Montreuil : 01 48 70 67 94 – environnement@montreuil.fr. Renseignements auprè du service Environnement et Développement Durable de Montreuil ou Thomas PUAUD (entre 19h30 et 21h30). 24 Heures de la Biodiversité Le samedi 25 juin et le dimanche 26 juin se tiendront les 24 heures de la Biodiversité sur le territoire du département de la Seine-Saint-Denis. Les diverses associations naturalistes et sportives de plein-air pourront s’y rencontrer. Vous pouvez dès maintenant retenir ces dates. Des informations sur les activités proposées à Montreuil vous seront indiquées plus tard. Les randonneurs de Tourisme, loisir et culture de Montreuil s’associeront à des manifestations naturalistes proposées par BNEV, Le jardin des Couleurs et le sens de l’Humus (Estivales de la permaculture) le samedi 25 juin. Notez bien ces dates sur votre agenda. André Lantz, le 12 avril 2016 |
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Proposition de visites et sorties en octobre 2015.
Notre collègue et ornithologue Thomas Puaud se propose d’organiser une visite au parc des Beaumonts pour y observer les oiseaux. Cette visite est prévue le Dimanche 11 octobre 2015.
Rdv : 9 h 15. Avenue Jean Moulin, à côté de la statue monumentale du calligraphe, au pied de l’escalier d’accès au parc des Beaumonts. Limité à 12 participants. Cette promenade ornithologique sera animée par Thomas Puaud.
Réservation obligatoire au plus tard le vendredi précédant l’activité avant 16 h auprès du service Environnement et Développement Durable de la Ville de Montreuil : 01 48 70 67 94 – environnement@montreuil.fr
Je vous signale également que l’exposition annuelle de champignons préparée par la Société Mycologique de France en partenariat avec la Ville de Paris se tiendra du vendredi 16 octobre après-midi au lundi 19 octobre au parc floral de Paris. Pavillon 18. Une conférence sur les champignons du bois de Vincennes aura lieu le samedi 17 après-midi. Une autre conférence sur les champignons comestibles ou vénéneux se tiendra le dimanche après-midi.
Voici quelques photos de champignons prises au parc des Beaumonts.
Le Coprin chevelu (Coprinus comatus) est une espèce très reconnaissable. Sa taille est d’environ une dizaine de cm. Le chapeau presque cylindrique dans la jeunesse, s’étale ensuite en cloche. Il est tout blanc et recouvert de mèches plus ou moins retroussées. Avec l’âge il devient déliquescent et noir. Il porte un petit anneau blanc. Il pousse plutôt dans l’herbe, sur les prés ou au bord des chemins. C’est un bon comestible quand le sol n’est pas pollué par les métaux lourds et les pesticides.
Les deux photos suivantes représentent un autre champignon qui parasite la Clématite (Clematis vitalba). Il s’agit de Aecidium clematidis.
Voici une courte explication concernant cet ordre fongique donnée par le mycologue Albert Péricouche:
La rouille est une maladie végétale due à des champignons microscopiques Basidiomycètes de l’ordre des Urédinales parasites des végétaux vasculaires. Le nom de rouille provient de l’existence de fructifications de couleur brun-orangé, coloration due à la présence de pigments caroténoïdes.
Il en existe plus de 6000 espèces qui sont pour la pluspart spécifiques d’hôtes déterminés.
Selon les espèces, le cycle évolutif nécessite le passage sur deux hôtes successifs et dans un sens bien déterminé (rouilles hétéroxènes ou hétéroïques) ou bien se déroule sur un hôte unique (rouilles monoxènes ou monoïques).
Au cours de ce cycle , il se forme des spores (5 formes de spores pour un cycle complet et désignées par stades 0,S,I,II,III) qui permettent l’extension de la rouille.
André Lantz, le 2 octobre 2015
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Fin d’hiver 2015
Une nouvelle espèce de champignon a fait son apparition au parc Il s’agit du Lenzite des clôtures Gloeophyllum sepiarium. Comme son nom vernaculaire l’indique cette espèce saprophyte privilégie le bois ouvragé aux branches mortes ou souches mortes à terre. Il est donc souvent observé sur les bois de conifères constituant des clôtures ou des ouvrages (ponts, rambardes, clôtures…) dans les parcs et jardins. Il se développe donc le plus souvent dans des endroits secs et ensoleillés. Les fructifications se forment surtout dans les fissures et ont une consistance de liège.On reconnaîtra assez facilement cette espèce par la forme toute en longueur assez particulière de ses fructifications souvent alignés, imbriqués, et couverts de poils rudes sur la face supérieure brunâtre, la face inférieure qui produit les spores est lamellée et forme quelques labyrinthes. La marge du sporophore est beaucoup plus claire que le reste de la fructification.
D’autres champignons passent le plus souvent inaperçus, surtout quand ils sont de petite taille. C’est le cas d’un ascomycète qui se développe sur le tiges d’orties mortes de l’an passé (Urtica dioica). Le nom latin est Leptosphaeria acuta (littéralement petite sphère pointue). Les fructifications noires d’environ 0,5mm forment à la base un début de sphère qui est surmontée d’une partie conique. Si le champignon est très petit, les spores sont grandes et peuvent atteindre 60µm.Cette espèce se rencontre de février à avril.
Les premiers jours ensoleillés ou la température remonte on peut aussi observer les premiers diptères qui sortent. Ce sont des insectes souvent plus précoces car ils peuvent sortir même lorsque les températures restent en dessous d’une dizaine de degrés.
Phaonia subventa fait partie de ces diptères. Le mâle et la femelle présentent tous les deux un abdomen jaune avec une bande longitudinale noir. Comme pour de très nombreuses espèces de diptères le mâle se caractérise par des yeux rapprochés alors que la femelle présente des yeux nettement séparés. Cette espèce n’est pas observée comme les syrphes sur les premières fleurs mais sur les troncs d’arbre bien exposés au soleil et à l’abri du vent.
Les premières coccinelles ont aussi fait leur apparition. Il s’agit de la coccinelle à 16 points Halyzia sedemcimguttata. C’est une espèce mycophage qui se nourrit des spores de champignons. Elle n’a donc pas besoin d’attendre l’émergence des premières colonies de pucerons pour sortir.
Elle passe l’hiver protégée sous les écorces des arbres ou dans d’autres abris. La couleur de fond orange est agrémentée par 8 points blancs sur chacune des deux élytres. Un alignement de 5 points près du bord interne des élytres et 3 points formant un triangle plus près du bord costal.
Le pronotum est marqué par 3 taches jaune. Enfin les deux yeux noirs assez volumineux pour une coccinelle sont disposé sur la tête extérieurement aux antennes. Les bords costaux des élytres et du pronotum sont translucides.
La majorité des coccinelles se trouvent encore sur les troncs entre les écorces, d’autres se cachent sous des feuilles vertes de lierre ou de plantes à feuilles persistantes. Quelques unes à la face supérieure.
Dans le cliché ci-dessous les coccinelles sont disposées sur des feuilles de Pyracantha. Les feuilles présentent des taches claires. En fait le parenchyme de la feuille est consommé par une chenille mineuse du genre Phyllonorycter.
La chenille qui mesure environ 3 mm à l’état adulte a été photographiée dans sa feuille mais par transparence ce qui fait ressortir ses principaux traits qui confirment bien cette espèce.
Ce genre se compose d’une centaine d’espèces en France. Les microlépidoptères adultes ont des ailes allongées ne mesurant pas plus de 3 à 6 mm. Les ailes antérieures sont assez colorées et marquées par des motifs en strie d’écailles claires et sombres. Il est parfois plus facile de déterminer l’espèce par la forme de la mine creusée par la chenille et la connaissance de la plante hôte que par les dessin des ailes.
Phyllonorycter leucographella est une espèce qui se développe sur les rosacées et particulièrement sur les Pyracantha. Différents auteurs indiquent que les mines se trouvent à la face inférieure des feuilles. Au parc des Beaumonts et dans d’autres localité d’Île de France j’ai toujours observé les mines sur la surface supérieure des feuilles.
Les adultes émergent en général au mois d’avril.
Les Cicadelles (Homoptères) sont des petits insectes piqueurs et suceurs de sève. Ils sautent avant de s’envoler. Zygina flammigera est une espèce commune assez facile à identifier, ce qui n’est pas toujours le cas des Cicadelles. Elle se caractérise par un motif rougeâtre formant des dessins sur les élytres. On peut l’observer toute l’année mais la détermination nécessite quand même une loupe car elle ne mesure qu’environ 3 mm à l’état adulte.
D’autres cicadelles vertes du genre Empoasca peuvent se débusquer facilement dans la végétation. Ce sont des espèces qui ne peuvent être distinguées sans préparation microscopique.
Nous n’avons pas lors d’une sortie nocturne fin février observé de batraciens venant pondre dans les mares. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce retard ou du moins grand nombre de batraciens cette année : climat, alimentation de la mare perchée et du ru pas encore mise en service, travaux importants de tronçonnage et de dessouchage dans la friche où séjournent les batraciens cachés pour la saison d’automne et d’hiver qui a pu détruire un nombre important d’adultes.
Cependant nous avons pu photographié plusieurs pontes de la grenouille rousse (Rana temporaria). Cette grenouille est la plus répandue d’ Europe. La femelle pond de plusieurs centaines à queques milliers d’oeufs bicolores qui forment des amas gélatineux. A la différence de la genouille verte, grenouille agile et rainette où les œufs sont immergés, ceux de la grenouille rousse flottent à la surface.
André Lantz le 10 mars 2015.
Filed under: 3. LA FAUNE, 4. LA FLORE, 6. À DÉCOUVRIR, Expositions, Fleurs, Insectes, Mycologie, Orthoptères, Papillons | Étiquettes: Aglais urticae, Agrocybe rivulosa, Anacamptis pyramidalis, Conocéphale gracieux, Epichloe typhina, Hygrocybe conica, Hygrophore conique, Muscari à toupet, Muscari comosum, ophrys abeille, Ophrys apifera, Orchis pyramidal, Perenniporia fraxinea, petite tortue, Polypore du frêne, Ruspolia nitidula
Plantes, insectes et champignons de l’été 2013.
Avec Thierry Laugier nous avons eu le plaisir de retrouver l’orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis L.)Une dizaine de pieds ont donné une hampe florale vers la mi-juin. La pluie et les températures basses en mai et juin ont décalé la floraison de quinze jours à trois semaines par rapport aux autres années.
L’ophrys abeille (Ophrys apifera Huds.) a fleuri aussi à la mi-juin. Les plantes étaient bien cachées dans la végétation ambiante.
Une nouveauté pour le parc : le muscari à toupet (Muscari comosum (L.)Mill). C’est une plante calcicole, elle est rare en Seine-Saint-Denis.
Parmi les espèces protégées d’insectes en île de France j’ai pu voir à nouveau le Flambé (Iphiclides podalirius L.) voler au parc le 20 août.
Plusieurs individus du conocéphale gracieux (Ruspolia nitidula (Scopoli)) se trouvaient dans les prairies. Cette espèce a également été observée cette année sur les coteaux d’Avron et à Montfermeil.
Un imago de petite tortue (Aglais urticae L.) butinait les fleurs des arbres du père David ou arbres à papillons (Buddleja davidii Franch) au début du mois d’août. Il est à noter qu’elle n’avait pas été revue au parc depuis 2006. Le nom commun donné à ce papillon provient de l’allusion aux motifs des ailes qui rapellent les écailles de certaines tortues (Réaumur , 1734). Le nom de genre latin est synonyme de beau en grec. Le nom de l’espèce fait référence à l’ortie, plante hôte de la chenille.
Enfin signalons quelques champignons qui n’avaient pas encore été observés au parc :
Le mois de juin ayant été particulièrement pluvieux, des champignons se sont développés au détriment des graminées.
Epichloe typhina est un ascomycète qui provoque la quenouille des graminées. Il forme un manchon entourant les tiges de graminées qui s’étend sur une longueur de 2 à 3 cm.
Au départ la couleur est blanc-crème puis devient jaune, voir jaune orangé à la maturité. La présence de ce champignon arrête la croissance de la plante. Des diptères pourraient aider à sa dispersion.
Son abondance cette année a donné l’occasion de le trouver dans de nombreuses localités de l’ile de France.
Les périthèces colorés en orange sur le fond jaune sont visibles sur ce cliché. Les ascospores sortent de ces périthèces.
Le polypore du Frêne (Perenniporia fraxinea) demande plusieurs années pour grandir sur les troncs vivants de Frêne (Fraxinus excselsior L.). C’est un parasite qui condamne l’arbre au dépérissement.
Le retour de la pluie après un mois d’août ensoleillé et sec est propice à la sortie des sporophores de champignons. Le mulch (copeaux de branches d’arbres) est un bon vecteur de propagation de certaines espèces. Le mycélium s’y développe plus facilement que sur un arbre mort car la surface de contact est accrue et la matière se décompose plus rapidement.
Les Agrocybes se caractérisent par des lames qui brunissent lors de la maturation des spores.
Certains possèdent un anneau qui peut être fugace, d’autres n’en possèdent pas.
Agrocybe rivulosa est doté d’un anneau. Le chapeau est crème jaunâtre. La cuticule est visqueuse par temps humide mais qui devient sèche et qui peut être brillante par temps ensoleillé comme le montre la photo. On le trouve souvent en petits groupes. Certains beaux spécimens ont atteint une taille de vingt centimètres de haut.
L’hygrophore conique (Hygrocybe conica) est un joli champignon rouge. Il réapparait si les pluies sont abondantes. Cette espèce avait déjà fructifié au même endroit l’an passé.
L’exposition annuelle de champignons organisée conjointement par la Société Mycologique de France et la Ville de Paris se tiendra du vendredi après-midi 11 octobre au lundi soir 14 octobre au parc floral de Paris, salon 18.
Venez nombreux la visiter. Les entrées du parc floral et du salon d’exposition sont gratuites.
André Lantz, le 26 septembre 2013
Filed under: 3. LA FAUNE, 4. LA FLORE, Fleurs, Mycologie, Oiseaux | Étiquettes: Arrhenia spathulata, Auriculaire mésentérique, Auricularia auricula-judae, Auricularia mesenterica, Collybie à pied velouté, Flammulina velutipes, Leptoglosse des mousses, Massette, Meottomyces dissimulans, Oreille de Judas, rouge-gorge familier
Champignons hivernaux.
Certains champignons s’observent toute l’année, mais ils sont en meilleur état lorsque le temps est humide. Cette année la douceur et la pluie ont été propices à leur développement en ce début d’hiver.
Les auriculaires (forme d’oreille) sont des espèces gélatineuses ne possédant ni lames comme les agarics, ni tubes comme les bolets et ni pores comme les polypores. La surface libérant des spores désignée par hyménium est lisse ou plissée et dirigée vers la terre. Ce sont des champignons vivant sur les bois morts et parfois vivants.
L’oreille de judas (Auricularia auricula-judae) tire son nom de sa forme en coupe qui ressemble à une oreille. Comme elle affectionne particulièrement le sureau, arbre auquel Judas se serait pendu après sa trahison, on lui a donné le nom latin d’auricula-judae. Ce champignon est consommé dans la cuisine asiatique sous le nom de champignon noir. Desséché il reprend son volume initial après immersion dans de l’eau.
L’auriculaire mésentérique (Auricularia mesenterica) s’étale sur le bois en une croûte assez épaisse et forme à son bord des chapeaux à face supérieure feutrée ou hirsute. La face inférieure est ridée ou plissée. On la rencontre dans plusieurs endroits du parc. Les chapeaux sont en général plus imposants sur les vieilles souches. L’exemplaire de la photo ci-dessous a été trouvé sur un arbre mort, et les dessins formés sur la face inférieure sont particulièrement remarquables.
Le Leptoglosse des mousses (Arrhenia spathulata) possède comme son nom l’indique un chapeau en forme de spatule mais qui peut aussi être en forme d’entonnoir. Sur l’hymenium les lames sont réduites à quelques plis. Ce champignon croît sur les mousses vivantes. C’est la première fois que ce champignon peu commun est observé au parc.
(Meottomyces dissumulans) est un petit champignon dont le chapeau mesure de 1 à 4 cm. La cuticule est visqueuse, striée au bord surtout sur les exemplaires âgés dont le chapeau est étalé. La couleur est plus foncée quand il est jeune et il présente alors des flocons blancs sur la marge. Le pied de couleur ocre clair est parsemé de fibrilles blanchâtres. Il est arqué et greffé sur les feuilles mortes. Cette espèce peu courante n’avait pas encore été observée au parc. Le nom d’espèce dissimulans = déguisé = ressemblant lui va bien car à première vue il se confond avec d’autres espèces plus ou moins ressemblantes. De plus le nom de genre de cette espèce a souvent été modifié.
La photographie microscopique suivante à un grossissement de 1000 (une division élémentaire du réticule correspons à 1 micromètre montre l’arête d’une lame. On distingue sur la droite plusieurs basides dont une est encore en possession de ses quatre spores. Les articles plus grands sont des cheilocystides.
La collybie à pied velouté (Flammulina velutipes) a déjà été illustrée dans la précédente note du début décembre 2012. Ce champignon hivernal ne craint pas la neige, comme on peut l’observer sur la photo suivante.
Ajoutons quelques photos du parc récemment enneigé.
Ci-dessous la Massette (Typhula angustifolia) n’a pas encore libéré ses fruits.
La vieille souche s’offre un manteau de neige dans la partie boisée.