Filed under: Diptères, Est-Ensemble, La Ville de Montreuil | Étiquettes: Moustique
Les jolis papillons sont toujours appréciés par leur beauté, leur vol gracieux, et leur service rendu par la pollinisation des fleurs. Mais on pestera contre les chenilles qui consomment les feuilles des plantes à fleurs que l’on a semées et les légumes que l’on fait pousser !
Mais la vie larvaire des insectes est souvent beaucoup plus longue que leur courte apparition comme adulte.
Pour la majorité des humains, les diptères sont surtout catalogués comme nuisibles, comme la femelle du moustique qui nous pique pour la maturation des œufs qu’elle pondra. On ignore totalement le rôle écologique joué par les larves dans la nature qui est plus important que celui des adultes, par leur nombre et quelquefois par leur longévité.
Les Moustiques (Culicidés) regroupent de nombreuses espèces de Diptères nématocères. (les antennes sont longues et composées de nombreux segments). Ces insectes sont apparus tardivement dans l’évolution du vivant.
Les Diptères, Coléoptères et Lépidoptères sont des insectes dont le cycle de vie se déroule en 4 phases bien distinctes : l’œuf, la larve, la nymphe et enfin l’imago (l’adulte).
La durée de chaque phase est bien différente.
Pour les moustiques, l’œuf ne dépasse pas 1 mm et donne naissance à la larve au bout de quelques heures à quelques jours. La larve est aquatique et respire par un siphon situé à l’extrémité de l’abdomen. Elle se trouve donc toujours à la surface de l’eau. Elle présente la tête en bas et le siphon de l’abdomen est à l’air libre. La larve filtre l’eau pour se nourrir et sa vie dure de quelques heures à une quinzaine de jours. La nymphe reste aussi à la surface de l’eau durant un à plusieurs jours. Enfin l’adulte s’envolera et vivra de plusieurs semaines à plusieurs mois. Certaines espèces sont capables d’hiverner et de se réactiver au printemps. Les femelles fécondées peuvent pondre de plusieurs centaines à environ 1 millier d’œufs. Les mâles adultes sont inoffensifs et restent dans la végétation, s’alimentant souvent sur les fleurs. Ils sont reconnaissables à leurs antennes plumeuses.
Les larves de moustiques jouent un rôle dans la filtration de l’eau. De plus elles rentrent dans la chaîne alimentaire d’autres animaux aquatiques : poissons, batraciens, arthropodes dont les insectes carnassiers (coléoptères, punaises aquatiques, et surtout les larves de libellule). Des études ont montré que pour le moustique commun, Culex pipiens, le rythme de multiplication de l’espèce varie dans un rapport allant de 1 à 216 selon le degré de pollution de l’eau. Il n’y a que très peu de moustiques dans une eau presque pure.
D’après Rieux et al, (1965), une eau non polluée en début de la saison sèche et hébergeant une biocénose équilibrée renferme beaucoup moins de larves de C. pipiens que lorsqu’elle devient polluée. Les fortes contaminations de l’eau durant la saison sèche éliminent plusieurs invertébrés aquatiques et particulièrement les prédateurs de larves de moustiques.
Au parc des Beaumonts, près de la mare perchée, lors de nos inventaires nocturnes durant les mois d’été de ces deux dernières années, nous n’avons jamais été piqués par des moustiques. L’eau y est relativement pure et la profondeur de la mare suffisante pour accueillir un cortège d’espèces d’insectes différents. Nous y avons noté des punaises aquatiques et même une espèce de papillon aquatique. De jour y volent plusieurs espèces de Libellules. A la tombée de la nuit, les chauves-souris, comme les pipistrelles, y sont présentes.
En ville, on ne retrouve pas les mêmes conditions. En effet la profondeur de l’eau n’influe pas sur la quantité de larves initiales de moustiques, mais entraîne l’absence de tous les prédateurs : les libellules et autres insectes ne peuvent pas vivre dans un simple film d’eau. En été la faible épaisseur d’eau va s’élever en température beaucoup plus rapidement que celles des mares, lacs et étangs et va donc accélérer le développement des larves de moustiques.
La réduction des larves est le moyen le plus efficace permettant une diminution des adultes !
Voici quelques conseils :
– Éliminer les endroits où l’eau peut stagner, en nettoyant les matériaux qui peuvent retenir de l’eau.
– Les gouttières qui accumulent de la matière organique peuvent garder une quantité suffisante d’eau.
– Les regards, les caniveaux, les surfaces planes imperméables, les plans inclinés…
– Les soucoupes de plantes.
– les jouets et objets pouvant contenir de l’eau.
Il est également important de ramasser les fruits tombés et de limiter l’arrosage.
Les terrasses sur plots sont potentiellement utilisées par les femelles pour y pondre leurs œufs.
Pour se prémunir des moustiques, on peut disposer quelques gouttes d’huile essentielle de menthe. C’est un répulsif qui ne tue pas les insectes indésirables. Mélanger l’huile essentielle avec de l’huile végétale et pulvériser le mélange sur des plantes (rosiers par exemple) empêche également la venue de pucerons.
Les Insecticides.
L’utilisation d’insecticide détruira davantage de prédateurs potentiels que de larves de moustiques. Une expérience pour satisfaire les riverains des étangs dans le sud de la France s’est révélée peu concluante. L’utilisation d’insecticide a conduit à la réduction du nombre d’hirondelles. En effet, les couples savent réguler les pontes afin d’assurer la croissance des oisillons. Les portées se sont réduites à un seul œuf compte tenu du manque de nourriture. Les oiseaux chassent les insectes et les libellules fournissent plus de nourriture que les quelques moustiques attrapés en vol. La réduction de moustiques a entraîné une forte diminution des larves de libellules, qui se nourrissent en particulier des larves de moustiques, et donc une trop faible émergence d’adultes d’odonates.
Le Bacille de Thuringe (BT), organisme naturel en très faible quantité dans les sols a été utilisé comme insecticide. L’agrochimie l’a introduit génétiquement dans les plantes pour lutter contre les insectes prédateurs, comme le maïs BT utilisé contre la pyrale du maïs. Cela a procuré au début de bons résultats pour le rendement, mais les insectes ont pu acquérir des gènes résistants au bacille.
Des souches de moustiques sont maintenant résistantes au B.T. De plus l’épandage du bacille sur les plans d’eau est vite dégradé par les UV et est instable en phase aqueuse.
Des essais utilisant des mâles de moustiques génétiquement modifiés pour être stériles ont été conduits sur des populations d’Aedes aegypti, vecteur de la fièvre jaune et de la dingue.
Les femelles ne s’accouplant qu’une seule fois avec un mâle stérile ne donnent pas de descendance viable. Un essai a été réalisé aux Îles Caïman et une réduction de la population a pu être obtenue : 3,3 millions de mâles ont été lâchés sur une surface de 16 hectares durant une période de 6 mois. La réduction de la population cible a atteint 80 %. Cette méthode pose un autre problème : en cas de forte diminution de la population, ce maillon de la chaîne du vivant est rompu. Quelles conséquences pour les autres insectes, pour les oiseaux ? Par quelle autre espèce la niche écologique sera-t-elle remplacée ?
Il faut mieux prévenir que guérir !
Les quelques recommandations indiquées plus haut permettraient certainement de réduire la population de moustiques.
Biblio :
-Guide des mouches et des moustiques ; J. et H. Haupt ; delachaux et niestlé, Paris 2000
-Effet de la qualité des eaux sur l’expression du potentiel biotique du moustique Culex pipiens L. dans la région de Ben Arous (sud de Tunis) par Ghadi Krika et al. Bulletin de la SEF 102 (2) 1997:143-150
-Entomologie: Face à certaines maladies, l’idée d’utiliser des insectes transgéniques, stériles ou résistants, fait son chemin dans certains pays. Stéphane Foucart, le Monde, 26/4/2011
André Lantz, membre de BNEV et de l’OPIE (Office pour les Insectes et leur Environnement)
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La température d’environ 28°C en début de soirée a baissé jusqu’à 24°C vers 1h du matin le 11. Pas de vent et ciel clair. Pas de rosée comme lors de la séance d’août.
Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts-Nature en Ville (BneV).
Les observations et photographies ont été réalisées sur un drap blanc éclairé par une lampe LepiLED (lampe à diodes électroluminescentes), sauf mention contraire.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses, essentiellement ceux d’Hétéroptères (punaises), Coléoptères, et quelques tipules.
Cette séance fut à la fois assez riche en nombre d’imagos, une quarantaine et aussi en nombre d’espèces : plus de 25 lépidoptères.
Nous ne décrirons et illustrerons principalement que les espèces qui n’avaient pas encore été répertoriées au parc ou dont leur présence n’avaient été notée qu’une seule fois
LÉPIDOPTÈRES
A Géomètres:
Pas de nouveauté en ce début du mois de septembre.
Environ 4 Horisme jumeau Horisme radicaria ; plusieurs Brocatelle d’or Camptogramma bilineata, 1 fausse-Eupithécie Gynoscellis rufifasciata et quelques Céladon : Campaea margaritata.
B Noctuelles
– la Noctuelle de Duméril Luperina dumerilii(Duponchel, 1836) est une espèce de taille moyenne d’envergure de 25 à 32mm. L’aile antérieure présente une aire crème délimitée par une ligne postmédiane oblique. L’imago vole d’août à novembre. Actuellement implantée dans presque toute la France sauf dans les départements du Nord-Est, c’est une espèce est migratrice vers le nord de la France. Espèce modérément commune : « Noctuelle localisée, présentant des populations peu denses; surtout dans les localités chaudes. Parfois en ville » Mothiron,1997
La chenille vit sur les racines de graminées. Une seule observation avait été faite le 24 septembre 2021. Au moins 4 adultes se sont posés sur le drap lors de cette session. La forte chaleur de l’été a sans doute entraîné la remontée des populations vers le nord.
-La Xanthie topaze Atethmia centrago (Haworth, 1809) est une jolie espèce vivement colorée. Son nom vernaculaire provient de sa couleur jaune. Considérée comme commune, elle n’avait pourtant pas encore été observée sur le site. Cette espèce est tributaire du Frêne, présent au parc des Beaumonts, sur lequel se nourrit sa chenille. L’imago vole de août à octobre.
Ces deux imagos illustrent les variations de coloration et de dessins existant pour une même espèce.
– La Noctuelle de l’Ansérine Anarta trifolii (Hufnagel, 1766) est également une espèce « nouvelle » pour le parc. Les motifs de l’aile antérieure sont bien caractéristiques. Les postérieures sont blanchâtre avec un liseré gris. L’Ansérine est un autre nom vernaculaire du Chénopode, plante commune de la famille des Amaranthacées. « Répandu partout et pas rare, y compris dans les villes. Vole de juin à septembre , effectifs maxima en août. » Mothiron, 1997. Curieusement la dernière observation en Seine-Saint-Denis de cette espèce date de 1969 ! (selon le site Lépi’Net de Philippe Mothiron et Claire Hoddé).
– La Noctuelle cythérée, Thalpophila matura (Hufnagel, 1766) n’avait été notée qu’une seule fois de jour sur le parc en 2013. Un exemplaire s’est posé en début de nuit lors de cette session. On peut noter la coloration caractéristique des ailes postérieures de cette noctuelle: jaune bordée de noir. Le dessin des antérieurs est également bien prononçé et caractéristique pour cette espèce facilement déterminable. « Très répandu et généralement fréquent, sauf dans la banlieue où il se rencontre beaucoup plus sporadiquement. Particulièrement commun dans les prairies sèches ou mésophiles». Une seule génération en août-septembre, « rare dans Paris et sa banlieue ». (Philippe Mothiron 1997)
Autres espèces observées :
-Cryphia algae : 4 individus
-Eilema caniola: 2 individus
-Noctua pronuba:2 individus
-Noctua janthina : 4 individus
-Noctua fimbriata : 1 individu
-Proxenus hospes : plusieurs individus
-Xestia xanthographa : plusieurs individus
-Craniophora ligustri : 1 individu assez frotté.
-Amphipyra pyramidea : 1 individu
C Pyrales
pas d’espèces nouvelles.
-La fausse teigne des Thérésiens Lamoria anella (Denis & Schiffermüller, 1775) : 3 imago
– L’Eudorée pâle Eudonia pallida (Curtis, 1827) : 2 imago
– L’Eudorée anguleuse Eudonia angustea : 1 imago
– Le Crambus des friches: Agriphila geniculea ((Haworth, 1811) était représenté par plusieurs spécimens.
– La Pyraustre de la menthe Pyrausta aurata (Scopoli, 1763) : 1 imago
– La Phycide incarnat Oncocera semirubella : 1 individu
D Tordeuses
-Le Carpocapse des châtaignes Cydia splendana (Hübner, 1799) a de nouveau été observé. Vole en soirée de juillet à octobre. De même pour Clepsis consimilana (Hübner, 1817).
Une espèce nouvelle pour le parc et la Seine-Saint-Denis a été découverte lors de cette nuit. Spatalistis bifasciana (Hübner, 1787). Espèce peu commune, elle semble n’être répertoriée que de quelques départements. L’imago est brunâtre avec des parties jaunes vers le milieu de l’aile antérieure et à l’apex. Des lignes argentées s’étendent sur les ailes et sont plus ou moins visibles selon l’orientation de la lumière.
Sa chenille s’alimenterait de plusieurs plantes, feuilles sèches ou fruits. Le chêne, le nerprun, le cornouiller sont cités par plusieurs auteurs.
E DEPRESSARIIDAE
–Le Phibalocère du hêtre Carcina quercana (Fabricius , 1775). Cette espèce a été placée dans différentes familles au cours du temps
Elle est très caractéristique. Les ailes antérieures recouvrent complètement les postérieures blanches. Leur coloration rose et brun clair est typique. Cette espèce possède des antennes aussi longues que les ailes. La chenille s’alimente en construisant un tunnel de soie sur les feuilles. Elle consomme divers feuillus : Chênes, Hêtres, Poirier, Erables… d’où le nom latin et le nom vernaculaire de l’espèce.
On peut rencontrer de jour l’adulte en sous-bois. il s’envole s’il se sent dérangé.
Je l’ai trouvé de jour à plusieurs reprises au parc des Beaumonts en sous-bois. C’est la première fois qu’un imago de cette espèce est attiré par la lumière.
F GRACILLARIIDAE
Cette famille regouppe des papillons de pette taille, les microlépidoptères. Les chenilles sont mineuses dans les feuilles.
Dialectica scalariella (Zeller, 1850) est une jolie espèce bien contrastée. Son envergure ne dépasse pas 1 cm. La tête et le thorax sont blanc pur, La bande blanche dorsale de l’aile antérieure présente des ondulations sur un fond brun. On note la présence de sties fines au niveau de l’apex. Les pattes sont blanches avec des partie noires. La position de repos des papillons se caractérise assez souvent das cette famille par une incinaison du corps par rapport au support. les papillons prennent appui sur leus pattes antérieures. Les chenilles de cette famille sont mineuses car elles vivent à l’intérieur des feuilles. Cette espèce se nourrit de plantes de la famille des Boraginacées. Au niveau de la mare perchée on peut justement observer de nombreux pieds de Vipérine (Echium vulgare).
Cette espèce réside dans l’Eururope méridionale et n’était connue en France que de la moitié méridionale.
La donnée la plus au nord est proche de la ville de Tours. Le réchauffement climatique a peut être étendu son aire de répartition.
COLÉOPTÈRES
Quelques charançons se sont posés sur le drap mais non déterminables d’après une simple photographie.
Nous avons aussi retrouvé un imago du Nécrophore des rivages Necrodes litteralis. Les adultes de cette espèce peuvent vivre quelques mois. Il n’est pas impossible que ce soit le même individu que celui attiré à la lampe la nuit du 16 au 17 juillet de cette année. Sur la photo ci-dessous on remarquera la couleur ocre des derniers segments antennaires caractéristique de cette espèce.
Plusieurs coccinelles dont la coccinelle asiatique Harmonia axyridis et une coccinelle à 16 points Halyzia sedecimguttata
DIPTÈRES
plusieurs tipules (Tipula oleracea) ont été attirées.
HEMIPTÈRES
Une seule punaise verte Paloma prasina
HOMOPTÈRES
Le Cercope de l’Aulne Aphrophora alni a déjà été observé de jour à plusieurs reprises dans le parc.
Comme les autres cercopes sa larve se dissimule dans un « crachat de coucou ». Elle se développe sur les arbres ou les arbustes.
La cicadelle Hischimonus sp, trouvée sur le trépied de la lampe est une espèce invasive.
Au moins deux espèces de cicadelles de ce genre d’origine asiatique auraient été introduites avec des végétaux d’importation en France dans les années 2007. La détermination des espèces ne peut se faire qu’ au moyen de l’observation des genitalia des mâles. C’est la première fois qu’elle est notée sur le parc des Beaumonts. Les cicadelles sont des insectes piqueurs et suceurs de la sève des végétaux. Une pullulation peut conduire à des ravages dans certaines cultures.
André Lantz , avec le concours de Pierre Rousset le16 septembre 2023
Littérature consultée:
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France II. Géomètres 2001, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France III. Bombycoïdes 2010, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 3 Pyrales 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2012
-Papillons de nuit d’Europe, volume 4 Pyrales 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2013
-Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023
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Après plusieurs reports pour cause de pluie, d’orages probables et de vent, la fenêtre du 12 août s’est avérée fructueuse.
La température supérieure à 23°C en début de soirée a baissé jusqu’à 18°C vers 2h le 13. Pas de vent et ciel nuageux réfléchissant une partie des lumières de la région parisienne. La rosée a été assez forte car, à la fin de la séance, les objets et les draps étaient mouillés.
Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts-Nature en Ville (BNeV).
Les observations et photographies ont été réalisées sur un drap blanc éclairé par une lampe LepiLED (lampe à diodes électroluminescentes), sauf mention contraire.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses, essentiellement ceux d’Hétéroptères (punaises) et Coléoptères.
Cette séance fut à la fois assez riche en nombre d’imagos (adultes volants), soit une quarantaine, ainsi qu’en nombre d’espèces, plus de 25.
Nous ne décrirons et illustrerons principalement que les espèces qui n’avaient pas encore été répertoriées au parc jusqu’à présent
LÉPIDOPTÈRES
A Géomètres:
En dehors de l’Alternée, représenté par un seul adulte, les espèces de géomètres qui se sont posées étaient toutes différentes de celles attirées en juillet dernier
-L’Acidalie dégénérée Idaea degeneraria (Hübner, 1799) fut la plus nombreuse. Plus d’une vingtaine d’imagos se sont posés sur le drap et le trépied portant la LépiLED.
-La Stéganie trimaculée ou la Stéganie du peuplier Stegania trimaculata (de Villers, 1789) avait été observée de jour une seule fois en 2013 mais il s’agissait de la forme albicaria Bruand, 1846. En 2023 il s’agit de la forme cognataria Lederer, 1853 où les ailes sont ocres. Comme les antennes ne sont pas pectinées il s’agit d’une femelle. La chenille s’alimente sur les peupliers. L’adulte vole de mars à octobre en deux générations. Si dans la grande majorité des espèces, les dessins et colorations alaires varient peu, chez quelques imagos les différences peuvent être grandes. C’est le cas pour cette géomètre.
-La Lobophore verdâtre Acasis viretata (Hübner, 1799) est une espèce nouvelle pour le parc. D’une belle couleur verte, des stries noires délimitent une aire médiane grise. Espèce bivoltine l’adulte se rencontre entre mai et juin puis août-septembre. La chenille consomme les fleurs et fruits du troène, de la viorne et de la bourdaine. Cette espèce se trouve, selon Philippe Mothiron, dans les milieux arbustifs chauds. Largement répandu, mais souvent localisé, elle est classée comme espèce vulnérable.
-L’Eupithécie de la Linaire Eupithecia linariata (Denis & Schiffermüller, 1775). Cette petite espèce fait partie d’un complexe de trois espèces difficilement séparables. Signalons que le genre Eupithecia comprend de nombreuses espèces voisines qui sont parfois difficiles à déterminer surtout lorsque les adultes ne sont pas intacts. Le spécimen étant très frais, il a pu être distingué de l’Eupithécie de la digitale pourpre Eupithecia pulchellata (Stephens, 1831) et de L’Eupithécie de la digitale jaune Eupithecia pyreneata Mabille, 1871 . Cette espèce, comme son nom l’indique vit sur la Linaire. Espèce bivoltine, la seconde génération d’août à septembre est plus fournie. Cette espèce semble être davantage une espèce de friche urbaine et de remblais. E. pulchellata serait plutôt forestière. Elle est également classée comme espèce menacée par Philippe Mothiron. Sur le site Lépi’Net de Philippe Mothiron et Claire Hoddé, cette espèce n’est plus mentionnées de la petite couronne de Paris depuis 1980. C’est une première observation sur la station des Beaumonts.
Autres géomètres observées:
-la Géomètre à barreaux Chiasmia clathrata (Linnaeus, 1758)
-l’Horisme jumeau Horisme radicaria (de La Harpe,1855)
B Noctuelles
-Le crochet, Laspeyria flexula (Denis & Schiffermüller, 1775) est nouvelle pour le parc. C’est une petite espèce qui de prime abord ne ressemble pas vraiment aux noctuelles « classiques ». Le corps est plutôt effilé, les ailes antérieures ne recouvrent pas entièrement les ailes postérieures et les motifs alaires des deux ailes se rejoignent quand l’adulte est posé. De plus avec ses ailes antérieures en forme de faux, ses lignes transversales et ses deux points noirs elle ressemble davantage à un imago de la famille des Drepanidae comme le Hameçon Watsonalla binaria (Hufnagel, 1767).
Espèce bivoltine, la chenille du Crochet consomme les lichens dont Xanthoria parietina assez commun aux Beaumonts.
Selon Philippe Mothiron, le Crochet est «répandu et assez commun un peu partout, mais particulièrement dans les secteurs chauds. Pratiquement absent des milieux « urbanisés ». Nous avons compté 4 spécimens lors de cette nuit.
Autres espèces observées :
-L’Ecaille cramoisie, l’Ecaille fuligineuse, Phragmatobia fuliginosa (Linnaeus, 1758): 1 individu
-la Troènière Craniophora ligustri (Denis & Schiffermüller, 1775) : 3 individus
-La Bryophile vert-mousse, Cryphia algae (Fabricius, 1775): 1 individu
-La Furuncule Mesoligia furuncula (Denis & Schiffermüller, 1775): 2 individus
-Le Hibou, Noctua pronuba (Linnaeus, 1758):1 individu
-Le Casque Noctua janthina Denis & Schiffermüller, 1775: 1 individu
-l’Hydrille domestique Proxenus hospes (Freyer, 1831) : plusieurs individus
-Le C-noir Xestia c-nigrum (Linnaeus, 1758) : 3 individus
C Notodontes
– La Processionnaire du chêne Thaumetopoea processionea (Linnaeus, 1758).
Espèce maintenant commune, un mâle de cette processionnaire a été vue pour la première fois au Parc lors de cet inventaire. Il est vrai que les boisements sont surtout peuplés d’érables, de robiniers, de frênes et de jeunes ormes. Cette espèce est signalée depuis plusieurs années dans le bois de Vincennes ainsi qu’au parc floral appartenant à la ville de Paris. Les chênes sont très minoritaires sur la station des Beaumonts.
D Lasiocampidae
-Le Bombyx du chêne Lasiocampa quercus (Linnaeus, 1758). Une femelle est arrivée à la tombée de la nuit, s’est installée sur le trépied et y est restée jusqu’à notre départ. Les chenilles sont souvent observées sur la station. Puis un mâle…de l’espèce suivante est venu la rejoindre.
E Lymantriidae
-Le Disparate, le Bombyx disparate, Lymantria dispar (Linnaeus, 1758).
un mâle en début de nuit, Les chenilles ont aussi été observées à plusieurs reprises sur la station.
F Pyrales
-L’Ancylolome commun Ancylolomia tentaculella (Hübner, 1796) n’est pas nouvelle mais son abondance (entre 5 à 7 imagos) et surtout la grande taille de certains spécimens méritent d’être relatées. Cette Crambidae possède des antennes dentées. L’aile antérieure a un apex un peu falqué. Les lignes longitudinales des ailes antérieures sont soulignées de brun foncé. La chenille vit sur les grandes graminées. Vole en une seule génération de juillet à septembre. Patrice Leraut signalait une répartition assez commune dans la moitié méridionale et plus rare au nord de Paris. Le réchauffement climatique accélère sans doute sa progression vers le nord.
-La Fausse-Teigne des Thérésiens Lamoria anella (Denis & Schiffermüller, 1775) est une représentante de la famille des Galleriinae. J’en avais déjà trouvé un imago en 2016 dans la rue des 4 ruelles posé à la base d’un mur. Lors de cette session, 2 adultes ont été attirés. La chenille se rencontre dans les nids de guêpes et de polistes mais aussi dans un réseau de soie à la surface de la terre sur Astéracées.
Autres pyrales observées :
-La Flamme, l’Asopie flamme Endotricha flammealis (Denis & Schiffermüller, 1775)
– L’Eudorée pâle Eudonia pallida (Curtis, 1827) : 1 seul imago
-La Pyrale campagnarde Pleuroptya ruralis (Scopoli, 1763): 1 adulte
-La Phycide du plantain Homoeosoma sinuella (Fabricius, 1794) : 4 individus
G Tordeuses
Sur 4 espèces observées lors de cette session, 2 sont nouvelles pour les Beaumonts.
-Le Carpocapse des glands Cydia amplana (Hübner, 1800) reconnaissable à ses antérieures brun orangé avec une macule dorsale crème bordé de brun foncé distalement. La chenille s ‘alimente à l’intérieur des glands , châtaignes, noisettes et noix. L’adulte vole en soirée de juillet à octobre.
-Le Carpocapse des châtaignes Cydia splendana (Hübner, 1799) de taille plus petite que la précédente est grise avec des stries brunes dans les 2/3 basaux. L’aile antérieure se termine comme les autres espèces du même genre par un ocelle bordé de gris métallique. Comme la précédente sa chenille se trouve dans les glands, châtaignes et parfois les noix. Vole en soirée de juillet à octobre.
Les deux autres espèces observées ont été:
-Le Carpocapse des pommes Cydia pomonella (Linnaeus, 1758)
-L’Eucosmie de la laitue scariole Eucosma conterminana (Guénée, 1845)
H Hyponomeutes
Lors de cette nuit il y a eu encore quelques imagos d’Hyponomeutes. L’exemplaire collecté est Yponomeuta mahalebella Guenée, 1845. L’Hyponomeute du cerisier de Ste Lucie que l’on avait observé lors de la séance du juillet et qui se trouvait en grand nombre sur les cerisiers de Ste Lucie. Les femelles sont réputées pour posséder une grande longévité.
COLÉOPTÈRES
un petit staphylin et un petit carabe non identifiés se sont posés sur le drap en début de soirée.
La famille des Staphylinidae compte plus de 600 espèces en France ! Leurs élytres ne recouvrent généralement que les deux premiers segments abdominaux. Ils vivent dans les détritus, champignons, écorces… Quelques espèces sont floricoles, d’autres vivent dans les fourmilières.
Une Galéruque de l’Orme Xanthogaleruca luteola a été observée sur le drap. Cette espèce est bien présente de jour sur les ormeaux du parc.
HÉMIPTÈRES
Nous avons retrouvé les petites punaise du genre Callicorixa. Beaucoup moins nombreuses qu’en juillet : 2 ou 3 adultes seulement ont été comptés.
Par contre en début de matinée du 13 août nous avons eu la visite de la punaise rousse Pentatoma rufipes, également désignée par punaise à pattes rousses. Sa couleur rouge est bien marqué sur les pattes et surtout sur la pointe du scutellum. Les pointes noires sur le pronotum sont également caractéristiques. Elle perce les végétaux (arbustes) pour se nourrir de leur sève.
Les séances nocturnes d’observations des Hétérocères menées depuis plusieurs années améliorent notre connaissance de la faune entomologique du site. Elles mettent en évidence l’intérêt du parc des Beaumonts puisque certaines espèces jugées comme vulnérables ou peu communes y trouvent refuge. La mosaïque des milieux, la présence de la mare ainsi que la pérennisation des milieux ouverts sont essentiels pour la sauvegarde de cette biodiversité.
De nombreux papillons ne voulaient pas quitter les lieux, quand nous avons plié bagage. iI a fallut pousser du doigt ceux qui s’accrochaient au trépied et secouer particulièrement vigoureusement les draps…
André Lantz , avec le concours de Pierre Rousset le 19 août 2023
Littérature consultée:
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France II. Géomètres 2001, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France III. Bombycoïdes 2010, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 3 Pyrales 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2012
-Papillons de nuit d’Europe, volume 4 Pyrales 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2013
-Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023
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La température supérieure à 24°C en début de soirée a baissé jusqu’à 17°C vers 2h30 le 17. Pas de vent et ciel clair mais sans lune.
Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts Nature en Ville.
Les observations et photographies ont été réalisées sur un drap blanc éclairé par une lampe LepiLED (lampe à diodes électroluminescentes), sauf mention contraire.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses, essentiellement ceux d’Hyménoptères, d’Hétéroptères (punaises) et Coléoptères.
Quelques espèces non encore inventoriées sur le site se sont posées sur le drap. Les noms vernaculaires de ces espèces seront soulignés dans la suite du texte.
LÉPIDOPTÈRES
A Géomètres:
Parmi les espèces connues du parc nous avons retrouvé un imago de l’Alternée Epirrhoe alternata(Müller, 1764) ainsi qu’un autre de l’Horisme jumeau Horisme radicaria(de la Harpe, 1855).
La phalène rustique Idaea rusticata (Denis & Schiffermüller, 1775) avait déjà été observée mais uniquement en journée.
De même la phalène ocreuse Idaea ochrata (Denis & Schiffermüller, 1775) que l’on débusque facilement en journée dans les prairies, a été attirée par les rayonnements UV. Un imago de l’Impolie Idaea aversata(Linnaeus, 1758) s’est posé. L’habitus de cette géomètre correspond à la forme remutata L. qui est moins courante.
La surprise est venue vers 2h du matin le 17 juillet. Une belle et grande géomètre jaune est apparue. Il s’agit de la Phalène de la Mancienne Crocallis elinguaria (Linnaeus, 1758) Son envergure peut atteindre 40mm. La couleur de fond des ailes antérieures et postérieures est jaune beige pâle. Les ailes antérieures sont traversées par une bande brunâtre foncée délimitée par deux lignes noires. Un point noir orne la cellule de l’aile antérieure. Il n’y a pas d’autres espèces voisines avec laquelle elle pourrait être confondue. La chenille se nourrit de diverses espèces arbustives, de ronce… « Répandu et commun dans tous types de milieux, y compris en ville. Une seule génération de juin à septembre » d’après Philippe Mothiron. Il est cependant curieux qu’il n’y ait pas de données connues sur le département de la Seine-Saint-Denis depuis 1997, d’après le site Lepinet de Philippe Mothiron.
B Noctuelles
-Le Hibou Noctua pronuba(Linnaeus, 1758), commun au parc des Beaumonts. On le retrouve assez souvent de jour comme de nuit attiré par la lumière.
-La Troènière Craniophora ligustri (Denis & Schiffermüller, 1775) est aussi une espèce très commune déjà répertoriée aux Beaumonts. On la revoit chaque année lors de plusieurs observations nocturnes.
– Mesoligia furuncula (Denis & Schiffermüller, 1775) est une plus petite noctuelle qui se nourrit de graminées. C’est une espèce univoltine que l’on peut observer de mai à juillet. Elle n’avait été observée en journée au parc en 2009 et2013. L’imago qui s’est posé sur le drap correspond à la forme vinctuncula Hübner, 1803. l’aile antérieure rousse est traversée par une bande médiane noire.
Les « Écailles », nom donné aux Hétérocères souvent bien colorés, étaient placées dans la famille des Arctiidae. Maintenant des études plus poussées ont rangé ces espèces dans la sous-famille des Arctiinae dans les Noctuelles. 3 espèces des ont été attirées.
-L’Écaille cramoisie ou l’écaille fuligineuse Phragmatobia fuliginosa (Linnaeus, 1758) n’avait pas encore été observée dans le parc. De taille modeste elle est reconnaissable à ses antérieures brun foncé et à la couleur rougeâtre de ses ailes postérieures. Les ailes paraissent très légèrement hyalines. La chenille vit sur les Myosotis, Rumex, Galium et autres plantes basses. Bivoltine, elle vole de mars à juin puis de Juillet à septembre. C’est une des espèces à sortir en début de nuit. Ce sont effectivement les premiers hétérocères qui sont venus sur le drap.
-L’Écaille chinée Euplagia quadripunctaria (Poda, 1761), espèce très commune, souvent observée de jour car elle s’envole quand on la dérange. Elle est aussi attirée par la lumière. Un imago de grande taille est arrivé après-minuit.
-Le manteau à tête jaune Eilema complana ( Linnaeus, 1758) est une Lithosie d’assez grande taille et commune. Les imagos possèdent une activité diurne et nocturne. Comme la majorité des Lithosies, la chenille se nourrit de Lichen mais aussi de ronce. Cette espèce est voisine de La Lithosie complanule, la Lithosie plombée Eilema lurideola. Au repos les ailes du manteau à tête jaune s’enroulent légèrement sur le corps. Celles de la Lithosie plombée restent planes. Deux imagos se sont posés avant minuit.
C Pyrales
-L’Hydrocampe fausse éphémère ou Hydrocampe neigeuse Acentria ephemerella (Denis & Schiffermüller,1775) est une pyrale de la famille des Nymphulinae ou Acentropinae. Les espèces de cette famille sont aquatiques. C’est une petite espèce dont l’envergure ne dépasse pas 16 mm. En général l’envergure est pus proche de 8 à 10 mm. L’aile antérieure est beige blanchâtre et l’aile postérieure plus blanche. Les ailes n’ont absolument aucun motif. Les chenilles peuvent vivre dans l’eau jusqu’à 2m de profondeur. Elles consomment l’Élodée du Canada, des Potamots. La nymphose se fait aussi sous l’eau. Les femelles sont soit ailées et alors souvent d’envergure supérieure au mâle soit aptères. Les insectes ailés, souvent peu visibles sur la surface des mares ou étangs sont attirés par la lumière UV. Comme son nom l’indique la durée de vie des imagos est très limitée. Ayant déjà observé cette espèce dans d’autre lieux, j’espérai la retrouver sur le site. Quelques femelles et mâles ont donc satisfait ma curiosité.
-La Phycide de l’Aubépine Acrobasis advenella (Zincken, 1818) est une observation nouvelle pour le parc. La plante hôte des chenilles y est bien présente, mais les imagos n’avaient pas encore été détectés. Elle consomme aussi les Sorbiers et Pyracanthas que l’on trouve aussi dans le parc mais en sous-bois. Vole de mai à août. Elle est considérée comme assez commune par Patrice Leraut.
-La Clédéobie étroite Synaphe punctalis ( Fabricius, 1775) appartient à la famille des Pyralinae.
Son envergure est d’une vingtaine de mm. L’aile antérieure est assez étroite et l’apex est pointu. La coloration est variable passant du gris-beige au au brun vineux. Le dimorphisme sexuel est assez prononcé. Les ailes du mâles sont plus larges et plus foncées que celles des femelles. Les chenilles vivent sur les mousses terrestres dans une galerie de soie. Elle prospère sur les terrains secs. L’adulte vole de juin à septembre. Cette espèce avait été découverte en 2022 lors d’une session lumineuse, mais c’est la première fois que l’on pouvait compter jusqu’à 6 à 7 individus des deux sexes sur le drap. Elle est peut être en progression sur le site. Le dimorphisme sexuel est bien marqué chez cette espèce. La femelle possède des ailes plus étroites que celles du mâle et leur coloration est nettement plus claire.
-L’Asopie flamme ou la Flamme, Endotricha flammealis (Denis & Schiffermüller, 1775) est aussi une Pyralinae (autrefois rangée dans la Famille des Endotrichinae) dont la couleur est très variable mais dont les lignes transversales sont bien distinctes. L’aile antérieure possède très souvent des franches blanches vers l’apex de l’aile antérieure qui lui donne un aspect un peu concave. de nombreuses formes ont été décrites. La chenille vit sur les plantes basses; l’adulte vole de mai à septembre. On la rencontre en Forêt, dans les les lisières les haies jusqu’aux abords des habitations. Plusieurs imagos se sont posés durant cette session. Cette espèce peut être débusquée de jour quand on la dérange. C’est la seconde fois qu’on l’observe au moyen de l’attraction lumineuse.
D Tordeuses
Pas d’espèce nouvelle pour cette session.3 espèces ont été observées.
-l’Acléride de l’Érable Acleris forsskaleana (Linnaeus, 1758) est une petite espèce d’environ 14mm d’envergure. L’aile antérieure est jaune clair, finement réticulée de brun roux et possédant une ligne noirâtre médiane coudée et épaissie en son milieu. Chez certains exemplaires de la forme agraphana Klemensiewicz, 1904), cette ligne est presque inexistante. Un des deux imagos observés et dont la photo se trouve ci-dessous appartient sans doute à cette forme. L’espèce avait été vue une seule fois de jour en 2014 aux Beaumonts.
– Le Clepsis des jardins Clepsis consimilana (Hübner, 1817) est aussi une petite tordeuse de couleur brune. L’imago observé est un mâle. La chenille est polyphage, se nourrissant de Lierre, Troène, Pommiers… Cette espèce est commune dans les parcs, jardins, même en ville. Elle avait été observée de jour en 2010, 2011 et 2013 mais jamais de nuit.
Notons aussi un imago du Carpocapse des pommes Cydia pomonnella (Linnaeus, 1758) déjà observé à la lumière en 2022.
E Yponomeutes
Un seul imago a été observé. Il est assez difficile d’identifier les espèces du genre sur un drap. Comme la couleur de l’aile antérieure est d’un blanc pur et que les franges sont bien blanches, on peut éliminer certaines espèces. Nous avions observé la nuit même plus d’une centaine d’individus de l’Yponomeute du cerisier de Sainte Lucie Yponomeuta mahalebella Guénée, 1845 dans le bas du parc sur plusieurs arbres dont les Cerisiers de Sainte Lucie, plantes nourricières des chenilles. On retrouve plusieurs de ces arbres sur l’ensemble du parc. Il est donc fort probable que cet imago appartienne à cette espèce. La tache jaune visible sur le thorax est due à une blessure de l’insecte car son hémolymphe est jaune.
On peut ajouter que les conditions particulièrement sèches du printemps ont été favorables à la prolifération des chenilles. Les cerisiers étaient entièrement défoliés. De nouvelles feuilles ont cependant repoussé vers la mi-juin, les chenilles étant nymphosées à cette époque.
COLÉOPTÈRES
Une espèce de taille assez imposante est arrivée de nuit. Elle n’avait pas encore été notée du parc.
Il s’agit du Silphe des rivages Necrodes littoralis (Linnaeus, 1758) appartenant à la famille des SILPHIDAE.
L’adulte est noir, excepté les derniers articles antennaires qui sont roux. On distingue 3 côtes sur chaque élytre ainsi qu’une petite gibbosité transversale entre la deuxième et la troisième côte vers les deux tiers des élytres. Les fémurs des pattes postérieures sont bien arqués. Cette espèce est attirée par la lumière comme l’ont constaté plusieurs entomologistes. Comme son nom de genre l’indique, ce coléoptère se nourrit d’animaux morts, souvent de mammifères. C’est donc un insecte utile car il élimine les chairs des cadavres d’animaux, évitant ainsi la prolifération d’organismes susceptibles de produire des maladies pour l’homme et des animaux. Il peut se déplacer sur de grandes distances. Les récepteurs olfactifs de ces antennes lui permettent de détecter sa nourriture. Plutôt forestier, il recherche d’avril à septembre le cadavre des gros animaux morts. IL a été parfois observé sous les varechs en décomposition au bord de la mer d’où le nom d’espèce qui lui avait été attribué. Les larves consomment les chairs en putréfaction des cadavres. Pour cette espèce, sur le site de l’INPN figurent en Île de France une petite cinquantaine de données dont plusieurs versées par un collègue de l’OPIE Bruno Mériguet. En Seine-Saint-Denis quelques unes se situent sur la commune de Villepinte en 2003.
HÉMIPTÈRES
Nous avons retrouvé les petites punaise du genre Callicorixa . Plus d’une dizaines d’adultes ont été comptés. On distingue sur le cliché ci-dessous, les pattes de l’adulte qui servent de rames pour se déplacer en milieu aquatique.
André Lantz le 22 juillet 2023
Littérature consultée:
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France II. Géomètres 2001, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France III. Bombycoïdes 2010, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 4 Pyrales 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023
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8 participants et participantes étaient présents.
La température était d’environ 15 °C. Le vent nul à faible. Les nuages présents rediffusaient la lumière des villes mais sans UV. La séance a débuté vers 19h50 et s’est terminée vers 22h quelques minutes avant la pluie. Elle a été un peu plus courte que les séances d’été. mais ces dernières n’avaient commencé que vers 22h.
Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts Nature en ville.
Les observations et photographies ont été réalisées sur un drap blanc éclairé par une lampe Lepiled (lampe à diodes électroluminescentes), sauf mention contraire.
Nous avons retrouvé quelques espèces observées à l’automne 2021 et des espèces plus banales.
Globalement nous avons constaté moins d’individus qu’au début août, ce qui est logique car en automne et en hiver le nombre d’espèces de papillons de nuit est beaucoup plus faible qu’en été. Cependant certaines espèces ne volent que dans ces saisons et il est donc nécessaire de procéder à des observations nocturnes pour les identifier.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses: Coléoptères, Diptères, Homoptères.
Concernant les Diptères, nous n’avons observé qu’une petite mouche dont la longueur ne dépasse pas 3 à 4mm. Elle appartient à la famille des Chloropidae qui compte plus de 2000 espèces. Les larves sont généralement saprophages ou phytophages. Certaines vivent à l’intérieur des graminées en y creusant une mine. Quelques unes sont prédatrices de pucerons.
L’exemplaire observé aux Beaumonts est le Chlorops grégaire: Thaumatomyia notata (Meigen,1830). L’espèce est caractéristique par son triangle noir sur le front, ses bandes noires sur le thorax et son abdomen jaune et noir. Une grande soie termine le scutellum (Partie qui prolonge le thorax avant l’abdomen). Elle est inféodée aux graminées. Les imagos se nourrissent de nectar et des excrétions des larves de Coléoptères Chrysomelidae. Les larves sont carnivores et vivent dans les racines des plantes, surtout des graminées. Elles y consomment les pucerons des racines. Il arrive qu’elles forment des essaims de plusieurs millions d’individus et pénètrent dans des bâtiments en automne pour hiverner. Cependant elles peuvent affronter des températures extérieures de -30°C. (Emilia P. Narchuk)
Le second, beaucoup plus gros, est une Tipule (ou Cousin) caractérisé par de grandes ailes et de très grandes pattes. Certaines personnes les prennent pour des moustiques géants. En fait ils sont totalement inoffensifs. Leurs laves vivent dans le sol sur les racines de différentes plantes.
Il s’agit de la Tipule du chou: Tipula oleracea (Linnaeus, 1758), espèce très commune.
Parmi les coléoptères ont retrouve toujours quelques coccinelles asiatiques Harmonia axyridis (Pallas, 1773).
Enfin parmi les Homoptères, plusieurs représentants des Cicadellidae bien reconnaissables à leur manière de sauter s’étaient invités à cette soirée. Le nom vernaculaire est Cercope des prés ou Philène spumeuse : Philaenus spumarius (Linnaerus, 1758) de la famille des Aphrophoridae. Cette espèce présente plusieurs formes. Celle de la photo est caractérisée par une bordure claire. Des exemplaires bruns avec des taches plus ou moins claires étaient également présents.
Les larves de ciccadelles percent avec leur rostre les végétaux pour se nourrir. Pour se protéger de prédateurs potentiels elles forment un amas de bulles qui les recouvrent entièrement comme chez les Cercopes. Cette masse de bulles est désignée par «crachat de coucou». En effet l’apparition de ces amas serait synchrone de l’arrivée des coucous.
En ce qui concerne les Hétérocères nous avons retrouvé une espèce automnale, la Xanthie dorée: Tiliacea aurago (Denis et Schiffermüller, 1775), que nous avions vue la première fois en 2021. (Cette espèce portait avant la désignation Xanthia aurago). Deux imagos ont été attirés mais sans s’arrêter sur le drap. On peut donc confirmer qu’à priori il ne s’agit pas d’adultes de passage, mais que cette espèce est installée dans le parc des Beaumonts. Sa chenille vit sur différentes espèces d’arbres. L’imago vole en une seule génération de mi-septembre à fin octobre.
Chez certaines noctuelles certains dessins caractéristiques aident à la détermination. En particulier on peut s’intéresser à deux taches particulières sur l’aile antérieure: La première située à environ 1/3 à partir du point d’attache de l’aile au thorax et positionnée vers le bord antérieur de l’aile (côte) est la tache orbiculaire (en forme de rond), la seconde aux environs des 2/3 est la tache réniforme (en forme de rein).
Une autre espèce automnale, déjà photographiée de jour dans le parc en 2019, s’est posée sur le drap. Il y a eu deux ou trois imagos. Il s’agit de la noctuelle Xestia xanthographa (Denis et Schiffermüller, 1775) : La Ségétie trimaculée ou la Trimaculée. L’aile antérieure est brun grisâtre. Les ligne transverses sont peu nettes, La tache réniforme blanchâtre et bien nette, l’orbiculaire plus estompée est roussâtre plus ou moins clair. Les postérieures sont blanchâtres et présentent une bordure grise. Il existe de nombreuses formes avec diverses colorations des ailes antérieures allant du noirâtre au gris et à l’ocre.
Cette espèce univoltine vole d’août à septembre. Sa chenille se nourrit de graminées et de diverses plantes basses, de jeunes feuilles de saules et de chênes. C’est une espèce commune.
Nous avons aussi retrouvé les espèces communes observées cet été
Le Hibou: Noctua pronuba (Linnaeus, 1758) est une noctuelle d’assez grande taille. Les ailes postérieures sont jaune clair avec une bordure noire. On peut noter une coloration claire sur la côte de l’aile antérieure.
La Hulotte: Noctua comes Hübner, 1813 ressemble un peu au Hibou mais est de taille inférieure.
Enfin Le Casque: Noctua janthina (Denis et Schiffermüller, 1775) ou Le Collier soufré: Noctua janthe (Borkhausen, 1792) a fait une courte apparition. La détermination de l’espèce aurait nécessité le prélèvement de l’imago. Ce n’est pas très utile car nous savons que les deux espèces cohabitent dans le parc.
Deux espèces de Géomètres se sont posées sur le drap.
Une espèce très commune au parc des Beaumonts est l’Alternée : Epirrhoe alternata (Müller, 1764). Sa chenille vit sur le Gaillet (Galium aparine) ou Gratteron. Il y a deux générations par an, la première en mai-juin, la seconde en juillet-septembre. En journée l’adulte s’envole quand on le dérange et va se poser quelques mètres plus loin. Elle est reconnaissable à ses bandes claires et sombres disposées en alternance.
Les deux photos suivantes illustrent les positions que peuvent adopter les géomètres au repos. Soit les ailes sont redressées sur le corps comme beaucoup de Rhopalocères (papillons de jour) au repos; soit elles sont posées à plat. Les dessins des ailes antérieures sont alors en continuité avec ceux des ailes postérieures.
Enfin une Boarmie rhomboïdale ou Boarmie commune, Peribatodes rhomboidaria (Denis et Schiffermüller, 1775), un peu «frottée», ayant perdu une partie des écailles qui ornent les ailes, s’est posée vers la fin de la session. Cette espèce est très courante. On peut aussi la rencontrer sur les murs en ville. Les antennes pectinées sont l’apanage du mâle. Elles augmentent la sensibilité de réception des phéromones émises par les femelles. On remarquera que chez cette espèce la pectination s’arrête nettement avant l’apex de l’antenne. Espèce bivoltine, on la trouve de mai à octobre. La chenille est polyphage.
André Lantz le 3 septembre 2022.
littérature consultée:
-Guide des Mouches et des Moustiques, J. et H. Haupt, Delachaux & Niestlé, 2000
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Editions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2; Patrice Leraut,N.A.P. Editions, 2019
-Foyers de mouche carnivore Thaumatomyia notata Meigen (Diptères: Chloropidae) et leur périodicité ; Emilia P. Narchuk, Institut zoologique, Académie russe des sciences, Universitetskaya nab., 1, Saint-Pétersbourg, 199034, Russie
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Pamela Amiard
Cette balade nocturne, encadrée par une chiroptérologue bénévole de l’association des Amis Naturalistes des Coteaux d’Avron (ANCA)1 a été réalisée dans le cadre de l’animation des parcs d’Est Ensemble.
L’ANCA a donné rendez-vous à tous les curieux de nature au Parc des Beaumonts pour découvrir de drôles de mammifères volants : les chauves-souris ! Ainsi, 25 participants, petits et grands, ont répondu à l’appel.
Après discuté du cycle biologique de ces étonnants mammifères le petit groupe s’est dirigé après la tombée de la nuit vers la mare perchée, point d’observation privilégié pour voir et surtout « écouter » les chauves-souris. En effet, les points d’eau sont plus riches en insectes, leurs proies préférées.
Comment entendre les chauves-souris ?
Pour se repérer avec une grande précision dans la nuit, les chauves-souris émettent des ultrasons (au-delà de 20 000 hertz). Ces cris sont inaudibles pour l’oreille humaine qui entend de 16 hertz et 20 000 hertz.
Selon les espèces, les sons sont émis par la bouche ou le nez et vont ricocher sur les obstacles qu’ils vont rencontrer (arbres, murs, insectes …). L’écho revient aux chauves-souris, et l’animal peut ainsi se faire une image mentale de son environnement. C’est le principe de l’écholocation.
Schéma illustré du principe d’écholocation chez la chauve-souris © MNHN – Sophie Fernandez
Chaque espèce émet des cris dont les caractéristiques (formes, fréquence, durée …) sont propres à chaque espèces. Ce sont ces informations qui sont utilisés par les chiroptérologues (ceux qui étudient les chauves-souris) pour identifier les espèces. Plusieurs dispositifs sont utilisés pour entendre et enregistrer les chauves-souris. Lors de notre balade nocturne, deux appareils ont été montrés :
- Une Batbox, qui permet des capter les ultrasons et les restituer dans une fréquence perceptible par l’oreille humaine.
- Un microphone à ultrasons (Pettersson M500-384 USB) qui se branche sur un smartphone et qui permet d’enregistrer et de visualiser les cris.
Nous avons pu identifier deux espèces de chauves-souris virevolter au-dessus de la mare : la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) et le Pipistrelle de Kuhl (P. kuhlii).
Ces deux espèce sont très présentes en milieu urbain. On peut les observer chasser dans différents types de milieux tels que les jardins, les parcs urbains ou les lisières forestières. Leurs gîtes sont essentiellement liés aux constructions humaines : greniers, garages, fissures des bâtiments …
Il est à noter que la Pipistrelle commune n’est plus si commune que cela en Ile-de-France, elle est « quasiment en danger (NT) » sur la liste rouge des chauves-souris d’Ile-de-France.
Pipistrelle de Kuhl © Laurent Arthur.
Rappelons que le parc des Beaumonts accueille d’autres espèces tel que le Murin à moustaches (Myotis mystacinus), les noctules (Nyctalus sp.) ou Sérotine commune (Eptesicus serotinus) … Les conditions météorologiques du 10 septembre (fortes pluies dans la journée et vent) n’étaient pas optimales.
La France métropolitaine compte 34 espèces de chauves-souris dont une vingtaine en Ile-de-France. Toutes les chauves-souris sont protégées sur le territoire national.
Au cours de notre balade à travers les allées du parc, nous avons eu la chance d’entendre la Chouette hulotte (Strix aluco) et de croiser un Crapaud commun (Bufo bufo) en phase terrestre.
Pour aller plus loin :
https://www.nuitdelachauvesouris.com
https://www.vigienature-ecole.fr/node/102
https://www.sfepm.org/presentation-des-chauves-souris.html
1 http://www.anca-association.org
mis en ligne le 19 septembre 2022 par André Lantz
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Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts Nature en Ville.
Les observations et photographies sur le drap éclairé par une lampe Lepiled (lampe à diodes électroluminescentes) ont eu lieu du samedi 6 août vers 22h au dimanche 7 août vers 0h 30. Cette session se situe donc 15 jours après celle réalisée en juillet 2022.
Nous avons donc retrouvé une bonne partie des espèces qui étaient présentes en juillet. La durée de vie des imagos, surtout en période chaude étant limitée, ce sont d’autres imagos issus de nouvelles éclosions qui ont été attirés.
Globalement nous avons constaté moins d’individus. Deux phénomènes indépendants justifient cette diminution. Le premier, bien connu des observateurs, provient de la lumière solaire qui est réfléchie par la surface de la lune et qui sert de repère pour les Hétérocères. Beaucoup moins d’hétérocères sont attirés par les pièges lumineux les jours de pleine lune (non cachée par une couverture nuageuse).
Le second est certainement lié à la période de chaleur et de sécheresse prolongée. Les insectes vivent moins longtemps et les éclosions s’étalent moins dans le temps.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères sont également attirés par ces radiations lumineuses : Coléoptères, Diptères, Hémiptères, Trichoptères…
Nous avons donc observé quelques coccinelles, des punaises, et de nouvelles espèces identifiées que nous allons présenter
Concernant les Diptères, nous avons observé un Chironome prevenant de la mare attenante à notre emplacement.
L’ordre des Diptères se subdivise en deux sous-ordres : les Nématocères ( antennes formées de plus de 3 articles de même taille) et les Brachyptères (antennes constituées de 3 articles ou formées de plus de 3 articles mais de taille très différentes).
Les Nématocères comptent environ 5000 espèces situées essentiellement dans les Tipules, Moustiques et les Chironomes.
Les larves des Chironomes sont très nombreuses par rapport aux nombre d’adultes et vivent beaucoup plus longtemps que les adultes dont le rôle principal est de se reproduire le plus rapidement possible. C’est pour cette raison qu’elles jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire, d’une part en servant de nourriture à de nombreux poissons et dans la filtration de l’eau d’autre part, éliminant des polluants et reminéralisant le milieu. Ces larves sont bien connues des pêcheurs qui les désignent par vers de vase.
La larve, de couleur rouge sang, contient de l’hémoglobine. Cette substance réalise l’absorption de l’oxygène nécessaire aux développement de la larve qui vit souvent dans des eaux peu oxygénées.
L’adulte mâle n’ayant pu être photographié correctement sur le drap, il a été photographié malheureusement déjà mort le lendemain avec la lumière naturelle.
Le Chironome se caractérise par un thorax bombé, un abdomen assez long de l’ordre de 1 cm dépassant la paire d’ailes. Les six pattes sont fines et les tarses des antérieures sont très allongés. On notera les antennes « plumeuses » de ce mâle. La couleur bleutée sur l’aile droite provient des interférences occasionnées par l’orientation de la source et les microstructures de l’aile. Elles disparaissent avec une autre orientationde la source.
Les très nombreuses espèces de chironomes ne peuvent être différentiées que par l’étude des génitalia.
Concenant les Trichoptères nous avons observé un imago de l’espèce : Mystacides longicornis (Linnaeus, 1758).
L’ordre des Trichoptères regroupe environ 12 000 espèces mondiales. Les laves vivent dans les milieux aquatiques : mares, étangs, rivières… Elles se développent en construisant un fourreau au moyen de sable, graviers, bois qu’elles récupèrent dans l’eau. Certaines sont végétariennes et d’autres carnivores. Les adultes possèdent 4 ailes nervurées et recouvertes de poils. Les ailes de papillons (diurnes et nocturnes) sont munies d’écailles. Les membres de la famille des Leptoceridae possèdent de très longues antennes et ressemblent un peu aux papillons de la famille des Adelidae. Mystacides longicornis possède un corps et des ailes d’environ 8 à 10mm de long. Par contre les antennes annelées dépassent 2 cm. L’adulte vole en soirée.
Les ailes antérieures sont assez sombres, mais une vue rapprochée et une image plus contrastée permet d’observer des bandes alternées de poils jaune et noir sur l’aile supérieure gauche de cet individu.
Seulement deux nouvelles espèces d’Hétérocères pour le parc des Beaumonts ont été observées lors de cet inventaire.
La première appartient à la famille des Géométridae. Il s’agit de la Phalène des pâturages ou l’Acidalie invariable: Scopula immutata ( Linnaeus, 1758). Cette espèce est restée quelque temps sur le drap mais s’est envolée avant la fin de la session. Cette gracieuse géomètre est caractéristique avec son fond blanc jaunâtre clair et ses lignes sinueuses transversales jaunes. Les points noirs discaux sur chaque aile sont bien marqués. La chenille consomme différentes plantes basses et affectionne les endroits frais ou humides: prés, bord des cours d’eau, lisières fraîches…
L’Acidalie invariable est bien répandue en France mais peu fréquente.
La seconde appartient à la famille des Notodontidae qui regroupe en France seulement une quarantaine d’espèces. Les adultes sont de taille moyenne (envergure de 3cm environ) à grande (7 cm). Leur corps est assez volumineux. C’est dans cette famille que l’on trouve les processionnaires du pin et du chêne dont les chenilles grégaires tissent des nids collectifs et sont recouvertes de poils particulièrement urticants.
Le Museau Pterostoma palpina (Clerck, 1759) ne s’est posé, pas plus d’une minute vers 23h, avant de repartir. C’est la seule espèce dans la famille a posséder des palpes très allongés d’où son nom vernaculaire. La chenille consomme les feuilles de différentes essences arbustives: peupliers, aulnes, chênes, tilleuls…
L’espèce est bivoltine. La première génération vole de d’avril à juin et la seconde de juillet à septembre. Cette espèce est considérée commune. Philippe Mothiron signalait dans son ouvrage en 2010: Très commun partout , même en ville. Vol du mâle souvent assez tardif (minuit). Il est assez paradoxal que cette espèce n’ait pas été signalée dans les inventaires du département de la Seine-Saint-Denis depuis sa « dernière » observation par Gérard Brusseaux en 1993.
Une nouvelle espèce pour le parc a été découverte lors de cette soirée. Il s’agit de l’Hydrille domestique Proxenus hospes ( Freyer, 1831). Cette espèce ne se trouvait encore très récemment que dans les régions mediterranéennes, et sur la côte atlantique. Elle a migré rapidement vers le nord et a été observée récemment à Paris dans les jardins du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris par Partice Leraut. Elle a été observée également en 2020 par Alexis Borge en 2020 en Seine-Sait-Denis. Cette espèce est bivoltine. On rencontre l’adulte de mars à juin puis d’août à septembre. La chenille consomme diverses plantes basses. C’est un migrateur qui se retrouve en zone urbanisée.
L’envergure de l’adulte se situe entte 23 à 29 mm. L’aile antérieure est étroiteà apex obtus, de couleur brun noirâtre. Les dessins sont vestigiaux. L’aile postérieure est blanche.
Autres espèces observées:
Tortricidae: Eucosma conterminana
Pyrales: Agriphila straminella
Ancylolomia tentaculella
Homoeosoma sinuella
Sitochroa verticalis
Géometridae: Ematurga atomaria
Horisme radicaria
Idaea degeneraria
Noctuidae: Acronicta rumicis
Craniophora ligustri
Mythimna pallens
Noctua janthina
Xestia c-nigrum
André Lantz le 12 août 2022, modifié le 3 septembre 2022.
littérature consultée:
-Guide des Mouches et des Moustiques, J. et H. Haupt, Delachaux & Niestlé, 2000
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France III Bombicoïdes, Philippe Mothiron
supplément hors-série au tome 23 d’Alexanor, 2010
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Editions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2; Patrice Leraut,N.A.P. Editions, 2019
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Depuis l’automne 2021 nous effectuons des observations nocturnes des papillons sur le parc des Beaumonts. Si la connaissance des Rhopalocères est bonne et peut être complétée assez facilement chaque année par plusieurs observateurs sur le parc, l’inventaire des Hétérocères est plus délicate. En effet de nombreuses espèces restent cachées le jour et ne peuvent être observées que la nuit pour celles qui sont attirées par la lumière. De plus beaucoup d’espèces ne peuvent être différentiées qu’après capture et certaines nécessitent l’examen des armures génitales (genitalia). Pourtant la très grande majorité des lépidoptères sont de mœurs nocturnes. En effet, même si les papillons de jour (Rhopalocères) sont bien connus, leur effectif ne représente pas plus de 5 % de l’ensemble des espèces (environ 5300 en France). Les Hétérocères nocturnes peuvent être également de bons bio-indicateurs. Certaines espèces sont en relation étroite avec des espèces végétales rares ou menacées, d’autres sont liées à des biotopes qui se raréfient (zone humide, prairie calcicole…) La connaissance et le suivi de ces espèces peuvent s’avérer indispensable pour les techniques de gestion des biotopes dans lesquels ils évoluent.
Le lecteur pourra retrouver d’autres informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts Nature en ville.
Les observations et photographies sur le drap éclairé par une lampe Lepiled (lampe à diodes électroluminescentes) ont eu lieu du samedi 23 juillet vers 22h au dimanche 24 vers 1h.
Les horaires de vol peuvent différer selon les espèces. Certaines sortant en début de nuit, d’autres beaucoup plus tard dans la nuit. Les nuits sans lune (qui émet de la lumière si elle n’est pas cachée par les nuages) sont plus profitables à l’attirance des Hétérocères. Des photos en studio avec la lumière du jour, en particulier des nouvelles espèces, donnent un rendu plus naturel.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères sont également attirés par ces radiations lumineuses : Coléoptères, Diptères, Hyménoptères, Hémiptères…
Nous avons observés plusieurs coccinelles asiatique (Harmonia axyridis) et quelques punaises de l’ordre des Hémiptères.
Ce mâle adulte de l’espèce Himacerus apterus est bien caractéristique. Les ailes sont peu développées d’où le nom de cette espèce. Les antennes sont particulièrement fines et allongées. Les trois paires de pattes offrent peu de différence. Cette espèce ne fait pas partie des punaises phytophages qui utilisent leur rostre pour aspirer la sève ou le suc des fruits. Cette espèce est insectivore. Son rostre perce le tégument de différents insectes pour en absorber le contenu. Elle appartient à la famille des Nabidae. Elle vit le plus souvent sur les arbres feuillus à la recherche de pucerons ou d’autres proies.
Sur la vingtaine d’espèces d’Hétérocères qui ont été attirés durant cette nuit, nous présenterons essentiellement les espèces de Noctuelles, qui résident aux Beaumonts certainement depuis plusieurs années, mais que nous n’avions pas eu l’opportunité d’observer. Ce sont cependant des espèces communes en Île-de-France.
La plus grande est la Frangée Noctua fimbriata (Schreber, 1759). Son envergure peut atteindre 60mm! L’aile antérieure est assez élancée et d’une coloration gris-jaunâtre à brun. L’aile postérieure d’un beau jaune-orangé est agrémentée par une large bordure noire. Les franges des postérieures sont jaunes. Le dimorphisme sexuel porte sur la coloration des ailes antérieures. Elles sont toujours plus claires chez les femelles. La chenille n’est pas exigeante et consomme les feuilles de diverses plantes basses, d’arbustes et d’arbres. Elle se rencontre même dans les jardins. Le papillon vole couramment de juillet à septembre, voir octobre. Philippe Mothiron indique qu’elle est commune et répandue même en banlieue, sauf en urbanisation dense.
La seconde, de taille moyenne, est la Leucanie blafarde Mythimna pallens (Linnaeus, 1758). Son envergure ne dépasse pas 38mm. La coloration de l’aile antérieure va du blanchâtre au jaune paille ou jaune ochracé clair. Les nervures blanches sont bien apparentes sur l’aile antérieure. Enfin on distingue toujours le petit point noir discal. D’autres petits point noirs peuvent être aussi présents en particulier celui qui se trouve sur la nervure en prolongement du poit discal. Les ailes postérieures sont blanchâtres et un peu lustrées. La chenille vit sur les graminées. On rencontrera donc l’adulte plus souvent dans les biotope prairiaux. L’imago est bivoltin (2 générations par an) et on pourra l’observer de juin à octobre. Cette espèce commune serait friande des fleurs de Buddleia. La photo suivante a été prise en studio.
La plus petite dont l’envergure ne dépasse pas 27mm est la Bryophile du lichen ou Bryophile vert-mousse Cryphia algae (Fabricius 1775). Sa coloration et les dessins sur les ailes antérieures sont variables mais la couleur verte est dominante. L’espace médian est en général plus sombre. La chenille se nourrit des lichens du genre Parmelia. Elle occupe plutôt les lieux boisés mais s’observe aussi en ville de fin juillet à septembre en une seule génération. L’imago étant assez sombre, les deux photos de cette espèce ont été prises en studio, Les photos sont un peu plus claires pour mieux discerner les dessins des ailes antérieures.
Quelques tordeuses ont également été attirées par la lampe.
Une des plus caractéristique est la Tordeuse du foin Epiblema foenella (Linnaeus, 1758).
Le dessin est typique sur les ailes antérieures. Sur un fond brun foncé se détache un dessin blanc anguleux. un peu en forme de fer à cheval. Les chenilles de cette espèce se développent sur les racines et la tige inférieure de l’Armoise (Artemesia vulgaris). Arrivées à maturité elles hiverneront dans la plante. Les imagos volent de mai à août de la fin de l’après-midi jusqu’au soir. Ils viennent à la lumière. Cette espèce avait déjà été observée sur le site mais dans la journée.
Une autre photo prise il y a quelques années en lumière naturelle de cette même espèce:
Pour terminer nous présenterons une Pyrale de la famille des Crambidae:
l’Ancylolome commun Ancylolomia tentaculella (Hübner, 1796). Son envergure est grande pour une pyrale car elle peut atteindre 35mm. Le dimorphisme alaire est bien marqué. Les lignes longitudinales de l’aile antérieure sont bien marquées chez le mâle et peu accentuées chez la femelle.
La chenille consomme la base des grandes graminées où elle constitue un fourreau de soie.
La photo suivante est celle du mâle de cette espèce.
Patrice Leraut signale que cette espèce commune dans la moitié méridionale française est beaucoup plus rare au Nord de Paris. Le réchauffement climatique entraîne certainement sa progression constante vers le Nord. Elle se débusque facilement dans la journée dans les prairies et nous l’avions déjà observée de cette manière en 2020 et 2022.
Nous signalons qu’un prochain inventaire est programmé pour le samedi 6 août sous réserve de conditions météorologiques acceptables (sans pluie, orage ou vent important).
Pour terminer voici la liste des espèces des macro-hétérocères et des micro-hétérocères observés et déterminés lors de cette session.
Blastobasidae : Blastobasis phycidella
Yponomeutidae : Yponomeuta padella
Tortricidae : Ennarmonia pomonella
Eucosma conterminana
Agapeta hamana
Epiblema foenella
Pyrales : Synaphe punctalis
Endotricha flammealis
Eudonia mercurella
Ancylolomia tentaculella
Géometridae : Horisme radicaria
Idaea degeneraria
Epirrhoe alternata
Erebidae : Euplagia quadripunctaria
Noctuidae : Cryphia algae
Craniophora ligustri
Mythimna pallens
Noctua comes
Noctua fimbriata
Littérature consultée:
Phipippe Mothiron: Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997 supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
Patrice Leraut: Papillons de nuit d’Europe volume 3 Zygènes, Pyrales 1 N.A.P. Editions 2012
Patrice Leraut: Papillons de nuit d’Europe volume 5 Noctuelles 1 N.A.P. Editions 2019
Patrice Leraut: Papillons de nuit d’Europe volume 6 Noctuelles 2 N.A.P. Editions 2019
André Lantz le 26 juillet 2022