Filed under: 5. LES ENJEUX ECOLOGIQUES, Biodiversité, Observations, Papillons, Rapports naturalistes, Sortie nocturne, Hétérocères, Uncategorized | Étiquettes: Anarta trifolii, Aphrophora alni, Atethmia centrago, Carcina quercana, Dialectica scalariella, Hischimonus, la Noctuelle cythérée, la Noctuelle de l'Ansérine, la Xanthie topaze, Luperina dumerilii, Necrodes littoralis, Spatalistis bifasciana, Thapophila matura
La température d’environ 28°C en début de soirée a baissé jusqu’à 24°C vers 1h du matin le 11. Pas de vent et ciel clair. Pas de rosée comme lors de la séance d’août.
Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts-Nature en Ville (BneV).
Les observations et photographies ont été réalisées sur un drap blanc éclairé par une lampe LepiLED (lampe à diodes électroluminescentes), sauf mention contraire.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses, essentiellement ceux d’Hétéroptères (punaises), Coléoptères, et quelques tipules.
Cette séance fut à la fois assez riche en nombre d’imagos, une quarantaine et aussi en nombre d’espèces : plus de 25 lépidoptères.
Nous ne décrirons et illustrerons principalement que les espèces qui n’avaient pas encore été répertoriées au parc ou dont leur présence n’avaient été notée qu’une seule fois
LÉPIDOPTÈRES
A Géomètres:
Pas de nouveauté en ce début du mois de septembre.
Environ 4 Horisme jumeau Horisme radicaria ; plusieurs Brocatelle d’or Camptogramma bilineata, 1 fausse-Eupithécie Gynoscellis rufifasciata et quelques Céladon : Campaea margaritata.
B Noctuelles
– la Noctuelle de Duméril Luperina dumerilii(Duponchel, 1836) est une espèce de taille moyenne d’envergure de 25 à 32mm. L’aile antérieure présente une aire crème délimitée par une ligne postmédiane oblique. L’imago vole d’août à novembre. Actuellement implantée dans presque toute la France sauf dans les départements du Nord-Est, c’est une espèce est migratrice vers le nord de la France. Espèce modérément commune : « Noctuelle localisée, présentant des populations peu denses; surtout dans les localités chaudes. Parfois en ville » Mothiron,1997
La chenille vit sur les racines de graminées. Une seule observation avait été faite le 24 septembre 2021. Au moins 4 adultes se sont posés sur le drap lors de cette session. La forte chaleur de l’été a sans doute entraîné la remontée des populations vers le nord.
-La Xanthie topaze Atethmia centrago (Haworth, 1809) est une jolie espèce vivement colorée. Son nom vernaculaire provient de sa couleur jaune. Considérée comme commune, elle n’avait pourtant pas encore été observée sur le site. Cette espèce est tributaire du Frêne, présent au parc des Beaumonts, sur lequel se nourrit sa chenille. L’imago vole de août à octobre.
Ces deux imagos illustrent les variations de coloration et de dessins existant pour une même espèce.
– La Noctuelle de l’Ansérine Anarta trifolii (Hufnagel, 1766) est également une espèce « nouvelle » pour le parc. Les motifs de l’aile antérieure sont bien caractéristiques. Les postérieures sont blanchâtre avec un liseré gris. L’Ansérine est un autre nom vernaculaire du Chénopode, plante commune de la famille des Amaranthacées. « Répandu partout et pas rare, y compris dans les villes. Vole de juin à septembre , effectifs maxima en août. » Mothiron, 1997. Curieusement la dernière observation en Seine-Saint-Denis de cette espèce date de 1969 ! (selon le site Lépi’Net de Philippe Mothiron et Claire Hoddé).
– La Noctuelle cythérée, Thalpophila matura (Hufnagel, 1766) n’avait été notée qu’une seule fois de jour sur le parc en 2013. Un exemplaire s’est posé en début de nuit lors de cette session. On peut noter la coloration caractéristique des ailes postérieures de cette noctuelle: jaune bordée de noir. Le dessin des antérieurs est également bien prononçé et caractéristique pour cette espèce facilement déterminable. « Très répandu et généralement fréquent, sauf dans la banlieue où il se rencontre beaucoup plus sporadiquement. Particulièrement commun dans les prairies sèches ou mésophiles». Une seule génération en août-septembre, « rare dans Paris et sa banlieue ». (Philippe Mothiron 1997)
Autres espèces observées :
-Cryphia algae : 4 individus
-Eilema caniola: 2 individus
-Noctua pronuba:2 individus
-Noctua janthina : 4 individus
-Noctua fimbriata : 1 individu
-Proxenus hospes : plusieurs individus
-Xestia xanthographa : plusieurs individus
-Craniophora ligustri : 1 individu assez frotté.
-Amphipyra pyramidea : 1 individu
C Pyrales
pas d’espèces nouvelles.
-La fausse teigne des Thérésiens Lamoria anella (Denis & Schiffermüller, 1775) : 3 imago
– L’Eudorée pâle Eudonia pallida (Curtis, 1827) : 2 imago
– L’Eudorée anguleuse Eudonia angustea : 1 imago
– Le Crambus des friches: Agriphila geniculea ((Haworth, 1811) était représenté par plusieurs spécimens.
– La Pyraustre de la menthe Pyrausta aurata (Scopoli, 1763) : 1 imago
– La Phycide incarnat Oncocera semirubella : 1 individu
D Tordeuses
-Le Carpocapse des châtaignes Cydia splendana (Hübner, 1799) a de nouveau été observé. Vole en soirée de juillet à octobre. De même pour Clepsis consimilana (Hübner, 1817).
Une espèce nouvelle pour le parc et la Seine-Saint-Denis a été découverte lors de cette nuit. Spatalistis bifasciana (Hübner, 1787). Espèce peu commune, elle semble n’être répertoriée que de quelques départements. L’imago est brunâtre avec des parties jaunes vers le milieu de l’aile antérieure et à l’apex. Des lignes argentées s’étendent sur les ailes et sont plus ou moins visibles selon l’orientation de la lumière.
Sa chenille s’alimenterait de plusieurs plantes, feuilles sèches ou fruits. Le chêne, le nerprun, le cornouiller sont cités par plusieurs auteurs.
E DEPRESSARIIDAE
–Le Phibalocère du hêtre Carcina quercana (Fabricius , 1775). Cette espèce a été placée dans différentes familles au cours du temps
Elle est très caractéristique. Les ailes antérieures recouvrent complètement les postérieures blanches. Leur coloration rose et brun clair est typique. Cette espèce possède des antennes aussi longues que les ailes. La chenille s’alimente en construisant un tunnel de soie sur les feuilles. Elle consomme divers feuillus : Chênes, Hêtres, Poirier, Erables… d’où le nom latin et le nom vernaculaire de l’espèce.
On peut rencontrer de jour l’adulte en sous-bois. il s’envole s’il se sent dérangé.
Je l’ai trouvé de jour à plusieurs reprises au parc des Beaumonts en sous-bois. C’est la première fois qu’un imago de cette espèce est attiré par la lumière.
F GRACILLARIIDAE
Cette famille regouppe des papillons de pette taille, les microlépidoptères. Les chenilles sont mineuses dans les feuilles.
Dialectica scalariella (Zeller, 1850) est une jolie espèce bien contrastée. Son envergure ne dépasse pas 1 cm. La tête et le thorax sont blanc pur, La bande blanche dorsale de l’aile antérieure présente des ondulations sur un fond brun. On note la présence de sties fines au niveau de l’apex. Les pattes sont blanches avec des partie noires. La position de repos des papillons se caractérise assez souvent das cette famille par une incinaison du corps par rapport au support. les papillons prennent appui sur leus pattes antérieures. Les chenilles de cette famille sont mineuses car elles vivent à l’intérieur des feuilles. Cette espèce se nourrit de plantes de la famille des Boraginacées. Au niveau de la mare perchée on peut justement observer de nombreux pieds de Vipérine (Echium vulgare).
Cette espèce réside dans l’Eururope méridionale et n’était connue en France que de la moitié méridionale.
La donnée la plus au nord est proche de la ville de Tours. Le réchauffement climatique a peut être étendu son aire de répartition.
COLÉOPTÈRES
Quelques charançons se sont posés sur le drap mais non déterminables d’après une simple photographie.
Nous avons aussi retrouvé un imago du Nécrophore des rivages Necrodes litteralis. Les adultes de cette espèce peuvent vivre quelques mois. Il n’est pas impossible que ce soit le même individu que celui attiré à la lampe la nuit du 16 au 17 juillet de cette année. Sur la photo ci-dessous on remarquera la couleur ocre des derniers segments antennaires caractéristique de cette espèce.
Plusieurs coccinelles dont la coccinelle asiatique Harmonia axyridis et une coccinelle à 16 points Halyzia sedecimguttata
DIPTÈRES
plusieurs tipules (Tipula oleracea) ont été attirées.
HEMIPTÈRES
Une seule punaise verte Paloma prasina
HOMOPTÈRES
Le Cercope de l’Aulne Aphrophora alni a déjà été observé de jour à plusieurs reprises dans le parc.
Comme les autres cercopes sa larve se dissimule dans un « crachat de coucou ». Elle se développe sur les arbres ou les arbustes.
La cicadelle Hischimonus sp, trouvée sur le trépied de la lampe est une espèce invasive.
Au moins deux espèces de cicadelles de ce genre d’origine asiatique auraient été introduites avec des végétaux d’importation en France dans les années 2007. La détermination des espèces ne peut se faire qu’ au moyen de l’observation des genitalia des mâles. C’est la première fois qu’elle est notée sur le parc des Beaumonts. Les cicadelles sont des insectes piqueurs et suceurs de la sève des végétaux. Une pullulation peut conduire à des ravages dans certaines cultures.
André Lantz , avec le concours de Pierre Rousset le16 septembre 2023
Littérature consultée:
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France II. Géomètres 2001, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France III. Bombycoïdes 2010, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 3 Pyrales 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2012
-Papillons de nuit d’Europe, volume 4 Pyrales 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2013
-Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023
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La température supérieure à 24°C en début de soirée a baissé jusqu’à 17°C vers 2h30 le 17. Pas de vent et ciel clair mais sans lune.
Nous avons déjà explicité l’intérêt des observations nocturnes des Hétérocères. Le lecteur pourra retrouver ces informations sur les précédents articles parus sur le site de Beaumonts Nature en Ville.
Les observations et photographies ont été réalisées sur un drap blanc éclairé par une lampe LepiLED (lampe à diodes électroluminescentes), sauf mention contraire.
Divers insectes appartenant à d’autres ordres que celui des Lépidoptères ont également été attirés par ces radiations lumineuses, essentiellement ceux d’Hyménoptères, d’Hétéroptères (punaises) et Coléoptères.
Quelques espèces non encore inventoriées sur le site se sont posées sur le drap. Les noms vernaculaires de ces espèces seront soulignés dans la suite du texte.
LÉPIDOPTÈRES
A Géomètres:
Parmi les espèces connues du parc nous avons retrouvé un imago de l’Alternée Epirrhoe alternata(Müller, 1764) ainsi qu’un autre de l’Horisme jumeau Horisme radicaria(de la Harpe, 1855).
La phalène rustique Idaea rusticata (Denis & Schiffermüller, 1775) avait déjà été observée mais uniquement en journée.
De même la phalène ocreuse Idaea ochrata (Denis & Schiffermüller, 1775) que l’on débusque facilement en journée dans les prairies, a été attirée par les rayonnements UV. Un imago de l’Impolie Idaea aversata(Linnaeus, 1758) s’est posé. L’habitus de cette géomètre correspond à la forme remutata L. qui est moins courante.
La surprise est venue vers 2h du matin le 17 juillet. Une belle et grande géomètre jaune est apparue. Il s’agit de la Phalène de la Mancienne Crocallis elinguaria (Linnaeus, 1758) Son envergure peut atteindre 40mm. La couleur de fond des ailes antérieures et postérieures est jaune beige pâle. Les ailes antérieures sont traversées par une bande brunâtre foncée délimitée par deux lignes noires. Un point noir orne la cellule de l’aile antérieure. Il n’y a pas d’autres espèces voisines avec laquelle elle pourrait être confondue. La chenille se nourrit de diverses espèces arbustives, de ronce… « Répandu et commun dans tous types de milieux, y compris en ville. Une seule génération de juin à septembre » d’après Philippe Mothiron. Il est cependant curieux qu’il n’y ait pas de données connues sur le département de la Seine-Saint-Denis depuis 1997, d’après le site Lepinet de Philippe Mothiron.
B Noctuelles
-Le Hibou Noctua pronuba(Linnaeus, 1758), commun au parc des Beaumonts. On le retrouve assez souvent de jour comme de nuit attiré par la lumière.
-La Troènière Craniophora ligustri (Denis & Schiffermüller, 1775) est aussi une espèce très commune déjà répertoriée aux Beaumonts. On la revoit chaque année lors de plusieurs observations nocturnes.
– Mesoligia furuncula (Denis & Schiffermüller, 1775) est une plus petite noctuelle qui se nourrit de graminées. C’est une espèce univoltine que l’on peut observer de mai à juillet. Elle n’avait été observée en journée au parc en 2009 et2013. L’imago qui s’est posé sur le drap correspond à la forme vinctuncula Hübner, 1803. l’aile antérieure rousse est traversée par une bande médiane noire.
Les « Écailles », nom donné aux Hétérocères souvent bien colorés, étaient placées dans la famille des Arctiidae. Maintenant des études plus poussées ont rangé ces espèces dans la sous-famille des Arctiinae dans les Noctuelles. 3 espèces des ont été attirées.
-L’Écaille cramoisie ou l’écaille fuligineuse Phragmatobia fuliginosa (Linnaeus, 1758) n’avait pas encore été observée dans le parc. De taille modeste elle est reconnaissable à ses antérieures brun foncé et à la couleur rougeâtre de ses ailes postérieures. Les ailes paraissent très légèrement hyalines. La chenille vit sur les Myosotis, Rumex, Galium et autres plantes basses. Bivoltine, elle vole de mars à juin puis de Juillet à septembre. C’est une des espèces à sortir en début de nuit. Ce sont effectivement les premiers hétérocères qui sont venus sur le drap.
-L’Écaille chinée Euplagia quadripunctaria (Poda, 1761), espèce très commune, souvent observée de jour car elle s’envole quand on la dérange. Elle est aussi attirée par la lumière. Un imago de grande taille est arrivé après-minuit.
-Le manteau à tête jaune Eilema complana ( Linnaeus, 1758) est une Lithosie d’assez grande taille et commune. Les imagos possèdent une activité diurne et nocturne. Comme la majorité des Lithosies, la chenille se nourrit de Lichen mais aussi de ronce. Cette espèce est voisine de La Lithosie complanule, la Lithosie plombée Eilema lurideola. Au repos les ailes du manteau à tête jaune s’enroulent légèrement sur le corps. Celles de la Lithosie plombée restent planes. Deux imagos se sont posés avant minuit.
C Pyrales
-L’Hydrocampe fausse éphémère ou Hydrocampe neigeuse Acentria ephemerella (Denis & Schiffermüller,1775) est une pyrale de la famille des Nymphulinae ou Acentropinae. Les espèces de cette famille sont aquatiques. C’est une petite espèce dont l’envergure ne dépasse pas 16 mm. En général l’envergure est pus proche de 8 à 10 mm. L’aile antérieure est beige blanchâtre et l’aile postérieure plus blanche. Les ailes n’ont absolument aucun motif. Les chenilles peuvent vivre dans l’eau jusqu’à 2m de profondeur. Elles consomment l’Élodée du Canada, des Potamots. La nymphose se fait aussi sous l’eau. Les femelles sont soit ailées et alors souvent d’envergure supérieure au mâle soit aptères. Les insectes ailés, souvent peu visibles sur la surface des mares ou étangs sont attirés par la lumière UV. Comme son nom l’indique la durée de vie des imagos est très limitée. Ayant déjà observé cette espèce dans d’autre lieux, j’espérai la retrouver sur le site. Quelques femelles et mâles ont donc satisfait ma curiosité.
-La Phycide de l’Aubépine Acrobasis advenella (Zincken, 1818) est une observation nouvelle pour le parc. La plante hôte des chenilles y est bien présente, mais les imagos n’avaient pas encore été détectés. Elle consomme aussi les Sorbiers et Pyracanthas que l’on trouve aussi dans le parc mais en sous-bois. Vole de mai à août. Elle est considérée comme assez commune par Patrice Leraut.
-La Clédéobie étroite Synaphe punctalis ( Fabricius, 1775) appartient à la famille des Pyralinae.
Son envergure est d’une vingtaine de mm. L’aile antérieure est assez étroite et l’apex est pointu. La coloration est variable passant du gris-beige au au brun vineux. Le dimorphisme sexuel est assez prononcé. Les ailes du mâles sont plus larges et plus foncées que celles des femelles. Les chenilles vivent sur les mousses terrestres dans une galerie de soie. Elle prospère sur les terrains secs. L’adulte vole de juin à septembre. Cette espèce avait été découverte en 2022 lors d’une session lumineuse, mais c’est la première fois que l’on pouvait compter jusqu’à 6 à 7 individus des deux sexes sur le drap. Elle est peut être en progression sur le site. Le dimorphisme sexuel est bien marqué chez cette espèce. La femelle possède des ailes plus étroites que celles du mâle et leur coloration est nettement plus claire.
-L’Asopie flamme ou la Flamme, Endotricha flammealis (Denis & Schiffermüller, 1775) est aussi une Pyralinae (autrefois rangée dans la Famille des Endotrichinae) dont la couleur est très variable mais dont les lignes transversales sont bien distinctes. L’aile antérieure possède très souvent des franches blanches vers l’apex de l’aile antérieure qui lui donne un aspect un peu concave. de nombreuses formes ont été décrites. La chenille vit sur les plantes basses; l’adulte vole de mai à septembre. On la rencontre en Forêt, dans les les lisières les haies jusqu’aux abords des habitations. Plusieurs imagos se sont posés durant cette session. Cette espèce peut être débusquée de jour quand on la dérange. C’est la seconde fois qu’on l’observe au moyen de l’attraction lumineuse.
D Tordeuses
Pas d’espèce nouvelle pour cette session.3 espèces ont été observées.
-l’Acléride de l’Érable Acleris forsskaleana (Linnaeus, 1758) est une petite espèce d’environ 14mm d’envergure. L’aile antérieure est jaune clair, finement réticulée de brun roux et possédant une ligne noirâtre médiane coudée et épaissie en son milieu. Chez certains exemplaires de la forme agraphana Klemensiewicz, 1904), cette ligne est presque inexistante. Un des deux imagos observés et dont la photo se trouve ci-dessous appartient sans doute à cette forme. L’espèce avait été vue une seule fois de jour en 2014 aux Beaumonts.
– Le Clepsis des jardins Clepsis consimilana (Hübner, 1817) est aussi une petite tordeuse de couleur brune. L’imago observé est un mâle. La chenille est polyphage, se nourrissant de Lierre, Troène, Pommiers… Cette espèce est commune dans les parcs, jardins, même en ville. Elle avait été observée de jour en 2010, 2011 et 2013 mais jamais de nuit.
Notons aussi un imago du Carpocapse des pommes Cydia pomonnella (Linnaeus, 1758) déjà observé à la lumière en 2022.
E Yponomeutes
Un seul imago a été observé. Il est assez difficile d’identifier les espèces du genre sur un drap. Comme la couleur de l’aile antérieure est d’un blanc pur et que les franges sont bien blanches, on peut éliminer certaines espèces. Nous avions observé la nuit même plus d’une centaine d’individus de l’Yponomeute du cerisier de Sainte Lucie Yponomeuta mahalebella Guénée, 1845 dans le bas du parc sur plusieurs arbres dont les Cerisiers de Sainte Lucie, plantes nourricières des chenilles. On retrouve plusieurs de ces arbres sur l’ensemble du parc. Il est donc fort probable que cet imago appartienne à cette espèce. La tache jaune visible sur le thorax est due à une blessure de l’insecte car son hémolymphe est jaune.
On peut ajouter que les conditions particulièrement sèches du printemps ont été favorables à la prolifération des chenilles. Les cerisiers étaient entièrement défoliés. De nouvelles feuilles ont cependant repoussé vers la mi-juin, les chenilles étant nymphosées à cette époque.
COLÉOPTÈRES
Une espèce de taille assez imposante est arrivée de nuit. Elle n’avait pas encore été notée du parc.
Il s’agit du Silphe des rivages Necrodes littoralis (Linnaeus, 1758) appartenant à la famille des SILPHIDAE.
L’adulte est noir, excepté les derniers articles antennaires qui sont roux. On distingue 3 côtes sur chaque élytre ainsi qu’une petite gibbosité transversale entre la deuxième et la troisième côte vers les deux tiers des élytres. Les fémurs des pattes postérieures sont bien arqués. Cette espèce est attirée par la lumière comme l’ont constaté plusieurs entomologistes. Comme son nom de genre l’indique, ce coléoptère se nourrit d’animaux morts, souvent de mammifères. C’est donc un insecte utile car il élimine les chairs des cadavres d’animaux, évitant ainsi la prolifération d’organismes susceptibles de produire des maladies pour l’homme et des animaux. Il peut se déplacer sur de grandes distances. Les récepteurs olfactifs de ces antennes lui permettent de détecter sa nourriture. Plutôt forestier, il recherche d’avril à septembre le cadavre des gros animaux morts. IL a été parfois observé sous les varechs en décomposition au bord de la mer d’où le nom d’espèce qui lui avait été attribué. Les larves consomment les chairs en putréfaction des cadavres. Pour cette espèce, sur le site de l’INPN figurent en Île de France une petite cinquantaine de données dont plusieurs versées par un collègue de l’OPIE Bruno Mériguet. En Seine-Saint-Denis quelques unes se situent sur la commune de Villepinte en 2003.
HÉMIPTÈRES
Nous avons retrouvé les petites punaise du genre Callicorixa . Plus d’une dizaines d’adultes ont été comptés. On distingue sur le cliché ci-dessous, les pattes de l’adulte qui servent de rames pour se déplacer en milieu aquatique.
André Lantz le 22 juillet 2023
Littérature consultée:
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France I. Noctuelles 1997, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 19 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France II. Géomètres 2001, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Inventaire commenté des Lépidoptères de l’Île-de-France III. Bombycoïdes 2010, Philippe Mothiron: supplément hors-série au tome 21 d’Alexanor.
-Papillons de nuit d’Europe, volume 2 Géomètres; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2009
-Papillons de nuit d’Europe, volume 6 Noctuelles 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 4 Pyrales 2 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2019
-Papillons de nuit d’Europe, volume 7 Microlépidoptères 1 ; Patrice Leraut,N.A.P. Éditions, 2023