Beaumonts nature en ville


Nommer les lieux by beaumonts

Beaumonts : nommer les lieux

À rêver et… à compléter, pour un jeu à la Pérec

Cette liste de lieux décrivant les espaces des Beaumonts a été établie par Pierre Rousset en février 2009 pour répondre aux exigences de normalisation des localisations nécessaires à la mutualisation des données d’observation sur le département via l’Observatoire départemental de la biodiversité urbaine (ODBU) (> voir article). Mais rien ne nous empêche de la compléter, de l’affiner, de l’inventer encore, pour mieux rêver ces espaces, petits ou grands, de nos cheminements…

Grands ensembles :

  1. Parc urbain 
  2. Espace naturel   

Ensembles moyens :

  1. Friche = « espace naturel » non boisé 
  2. Zone humide = toutes les mares 
  3. Boisements = toutes les parties boisées 
  4. Pelouse nord = le parc urbain sur le plateau 
  5. Coteaux = l’ensemble de la pente 
  6. Parc Mabille 
  7. Pourtour = les rues, jardins et bâtiments juste autour   

Localisation plus fine :

  1. Mare perchée = mare du haut 
  2. Mare du milieu 
  3. Mare de Brie = mare du bas 
  4. Triangle nord = la pointe nord de la pelouse nord (à partir du crématorium) 
  5. Crématorium = les petits boisements feuillus qui l’entourent 
  6. Limite cimetière = frontière entre parc et cimetière 
  7. Cimetière 
  8. Château d’eau 
  9. Lycée horticole = inclus le grillage qui l’entoure 
  10. Dépôt = dépôt de voirie 
  11. Composte = talus le long du dépôt 
  12. Friche centrale = à l’intérieur du « chemin de ronde » 
  13. Cercle = entre la mare du milieu et le dépôt 
  14. Entrée Danton = à côté de la mare de Brie 
  15. 4-Ruelles = chemin et bordure boisée le long de la rue du même nom 
  16. Butte = butte sud 
  17. Bois de bordure = boisement sur mais en bordure de plateau (SW) 
  18. Allée des Marronniers = inclus le boisement qui l’entoure 
  19. Dinosaure = coteau entre Mabille et ping-pong 
  20. Ping-pong = espace plat où se trouve les tables de ping-pong

> Voir la liste affinée dans un article plus récent, et télécharger le fichier texte.



Le Crapaud by beaumonts
février 13, 2009, 10:29
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> André LANTZ, 12 février 2009

Un texte de Jules Renard,
extrait des Histoires naturelles

LE CRAPAUD

« Né d’une pierre, il vit sous une pierre et s’y creusera un tombeau.
« Je le visite fréquemment, et chaque fois que je lève sa pierre, j’ai peur de le retrouver et peur qu’il n’y soit plus.
« Il y est.
« Caché dans ce gîte sec, propre, étroit, bien à lui, il l’occupe pleinement, gonflé comme une bourse d’avare.
« Qu’une pluie le fasse sortir, il vient au-devant de moi.
« Quelques sauts lourds, et il me regarde de ses yeux rougis.
« Si le monde injuste le traite en lépreux, je ne crains pas de m’accroupir près de lui et d’approcher du sien mon visage d’homme.
« Puis je dompterai un reste de dégoût, et je te caresserai de ma main, crapaud !
« On en avale dans la vie qui font plus mal au cœur.
« Pourtant, hier, j’ai manqué de tact. Il fermentait et suintait, toutes ses verrues crevées.
« “– Mon pauvre ami, lui dis-je, je ne veux pas te faire de peine, mais, Dieu ! que tu es laid !”
«Il ouvrit sa bouche puérile et sans dents, à l’haleine chaude, et me répondit avec un léger accent anglais :
« “- Et toi ?” »

Ce texte, extrait des Histoires naturelles de Jules Renard, a été envoyé par André Lantz pour illustrer son article  > Crapaud et psathyrelle.



Vagabondages by beaumonts
janvier 26, 2009, 9:08
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Vagabondages

 > Thierry LAUGIER, 7 février 2006

Parc des Beaumonts, Montreuil – Juillet 2005…

Ciel d’azur, air de plomb…

32° C, sur l’échelle de ce bon M. Celsius…

La « Savane » est encore plus fauve que d’habitude…

Jamais elle n’a autant mérité son nom…

Silence absolu, troublé seulement par les stridulations d’un lointain criquet…

(un chortippus, mais lequel ??).

L’Europe semble très loin…

Nous sommes sur les Hauts Plateaux malgaches…

Mêmes champs d’herbes sèches, mêmes lignes d’arbres indéfinis à l’horizon…

On s’attend à voir passer un bouvier flegmatique avec ses zébus efflanqués…

Je fredonne une chanson…

Et, inconsciemment, des airs de la Grande Île me viennent aux lèvres, sans que je l’aie demandé…

Mamy ny aina …La vie est douce…

Oui, je me sens « là-bas », dans ce qui est un peu mon «deuxième pays»…

Je tourne la tête…

La tour Eiffel… les Invalides… le Panthéon…

Et mon esprit revient à Paris !


Je me souviens de la même plaine, quelque temps auparavant, un certain mois de décembre…

2000, 2001 ou 2002, je ne sais plus…

Le même cadre, sauf que la « Savane » s’est muée en « Toundra »…

Sommes-nous en Aubrac, en Ecosse, en Laponie ?

Je ne sais…

De l’herbe, la vie semble s’être allée…

Quelques arbres fantomatiques dressent leurs moignons dans le ciel gris roux…

Au fond, un soleil rouge agonise dans un ultime embrasement…

Le jour d’Après ?…

Ou celui d’Avant la Création ?…

Adam est absent…

Eve aussi, hélas ! à plus forte raison…

Je sursaute…

Des notes de musique étranges et belles :  le chant d’une cornemuse !

Non : une cabrette, plutôt …

Une plainte mélancolique, qui vous prend aux tripes, comme un regret inachevé…

Derrière la cabrette, un musicien aux traits bourrus…

Entre trente et soixante ans, je ne saurais dire…

Il s’excuse : « Je ne vous dérange pas ?

Je viens souvent jouer ici, je trouve mon inspiration dans la solitude qui se dégage de ces lieux…

Ici, je retrouve mon Aveyron, mes racines…

Siou de la mountagno ! »

« – Cela tombe bien, moi aussi… De quelque part entre les faubourgs de Nice et ceux de Vienne. »

Nous échangeons quelques mots en lengo nostro

(De la Haute-Provence au Rouergue, il n’y a que quelques montagnes)…

La nuit tombe…

Il est temps de partir…

De revenir au Réel, comme les marins reviennent au port…

Jusqu’à la prochaine fois….

 

 Thierry LAUGIER, le 7 février de l’an de grâce 2006

 

Pour Maylis,

Pour tous les amoureux du Beau Parler et des Grands Espaces réunis,

de France,

de Suisse,

de Madagascar,

des Alpes,

de l’Himalaya,

et d’Ailleurs…

Cet Ailleurs qui reste toujours à créer

A inventer

A réinventer

A imaginer

Jusqu’aux extrêmes frontières du possible

Si tant est qu’elles existent.



Un texte oriental raconte by beaumonts
juillet 13, 2008, 8:59
Filed under: 7. ATOURS ET ALENTOURS

Un texte oriental raconte…

> Hélène CHÂTELAIN, 13 juillet 2008

 

Un texte oriental raconte qu’un oiseau revêtu d’un plumage aux mille couleurs se regardait dans l’eau calme d’une source qui lui renvoyait son image éclatante. Rouge, bleu, vert, doré, …

Doué d’humilité, l’oiseau contemplait cette magnificence qui était sienne mais dont il n’était en rien le créateur…Il interrogea un passereau réputé pour la sagesse de sa connaissance.

– D’où me vient ce chatoiement de couleurs ?

Le moineau réfléchit longtemps avant de répondre:

– Tu es comparable à un minuscule arc en ciel. Evoquant le monde invisible, ta vocation est de relier les cieux et la terre. En volant, tu apprends aux hommes la nécessité de se dégager du sensible, et tes ailes leur enseignent le mystère des noces du céleste et du terrestre.

Satisfait de cette réponse, l’oiseau interrogateur s’envola en chantant. Le passereau levant sa tête minuscule, suivit des yeux là-haut le sillage d’une lumière chatoyante…

Alors il s’émerveilla et poussa de légers pépiements pour exprimer son admiration.

Non loin, un tisserand avait en silence assisté à la scène. Il était pauvre et manquait de travail, mais il savait la langue des oiseaux et avait tout compris. Prenant un morceau de pain, il se mit à chanter avant d’entamer son frugal repas.

La brise transporta les vibrations sonores de l’oiseau et du tisserand; deux hymnes à la joie se répondirent tel un couplet et son refrain. Et toute la création tressaillit de béatitude. Même les pierres riaient tandis que les boutons de fleurs s’ouvraient. C’était là leur façon de sourire.

Des hommes qui se trouvaient dans un chemin entendirent les mélodies. Mais ils n’y prétèrent aucune attention.

Ùne petite taupe passa son museau à travers une motte de terre: elle écoutait et se sentait heureuse. Quant au soleil, il redoubla de clarté: l’air et la terre se réchauffèrent. Et ce fut le printemps…

Car l’oiseau enseigne à l’homme le secret des secrets : le détachement sans lequel le monde invisible demeure clos, l’acceptation joyeuse de sa singularité. Se tenir dans l’instant sans rien engranger,  consentir à ne pas laisser de traces derrière soi,devenir amoureux du printemps en le pressentant durant l’époque hivernale… Si l’oiseau n’existait pas, l’homme serait en grand danger de mourir de détresse, en proie au désespoir et à la lassitude… »

 

(Extrait de “L’oiseau et sa symbolique », M.Davy – Espaces libres, Albin Michel.)